Merci encore de nous faire partager avec générosité vos avis de lecture.
Concernant les vidéos, il est bien évident qu'il s'agit d'un support pédagogique très intéressant.
On peut regretter effectivement que J.C. RACINET n'ait pas mieux illustré en images ses propos.
Cependant il est d'excellents pédagogues, d'excellents théoriciens qui ne sont pas forcément d'excellents cavaliers.
Inversement certains cavaliers du meilleur niveau sont de piètres pédagogues.
Il y a d'un côté le sens du verbe, de l'image et l'esprit de synthèse du pédagogue, il y a d'un autre côté le sentiment équestre, la sensation de l'animal, le feeling, le tact... du cavalier d'exception, qui est difficilement exprimable.
Je pense qu'il ne faut pas nécessairement écarter les écrits de ceux qui n'ont pas mis en image leur propre application des théories qu'ils exposent dès lors que d'autres, appliquant ces mêmes préceptes, ont pu faire la démonstration sur la plan pratique et sportif de la validité de ces théories.
En toute hypothèse, les théories equestres aussi brillantes soient-elles, surtout les plus mécanistes, ne sont rien si elles sont appliquées par un cavalier dépourvu de tact.
C'est en ce sens que la pensée du maître OLIVEIRA - qui enseigne bien au-delà du savoir faire un savoir être - est si précieuse.
Cordialement
Bonjour Laudanum,
moi aussi je te remercie pour ces propos plein de bon sens. Je suis en phase avec tout cela à 100%.
J'ai d'autant plus été déçu que le contenu littéraire de Racinet m'avait paru remarquable. Cela ne m'empêche pas de continuer à lire ses ouvrages de temps à autre pour continuer à améliorer ma sensibilité équestre.
Simplement, je voulais dire : "gare au Bauchérisme" (car la littérature de Racinet, c'est du Bauchérisme). Beaucoup de gens s'en font une idée à travers la littérature et mettent en pratique A LA LETTRE les principes décrits. On peut voir sur Internet des chevaux ainsi manipulés qui sont complètement figés dans leur dos, qui n'ont aucune d'impulsion, bref, une équitation à l'arrêt.
Et paradoxalement, ces personnes font du Bauchérisme, en ont la parfaite conviction, et d'un point de vue littéraire, à leur yeux, elles ont raison.
J'ai vu des grands équitants, passionné par le Bauchérisme et l'ayant vu eux-même mis en œuvre par de grands noms de l'équitation française, pratiquer le relèvement d'encolure et les effets d'ensemble (qui pour moi résument in fine le Bauchérisme). Très sincèrement, avant de l'avoir véritablement vu, j'avais une idée complètement abstraite et fausse de la manière de pratiquer ces techniques. Le plus marquant dans tout ça était l'impulsion très importante qui était réclamée. Avec un cheval dans l'impulsion, relever l'encolure signifie monter le garrot, faire avancer la nuque et faire basculer les oreilles au devant de l'axe de la bouche. Dans ces conditions seulement, la mise en place est productive.
Finalement, depuis les écrits et les mises en garde que l'on peut lire dans le livre de Decarpentry "Baucher et son école", les travers et les risques du Bauchérisme n'ont pas forcément évoluées :-).
Oliveira a passé sa vie à apporter des nuances, des mises en garde par rapport à tout cela, en complétant l'arsenal Bauchériste de mouvement comme l'épaule en dedans, les appuyers, la descente d'encolure... et comme tu l'as très justement dit, en amenant les notions de savoir-être et beacoup d'amour et de poésie à tout cela. Quel extraordinaire écuyer.