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La période hivernale ne se passera pas au mieux de mon côté, le mois de
Novembre et Décembre sont fatiguant. Heureusement mon petit pur-sang est là pour me faire sourire. Tout avance bien entre nous, j'essai de le bosser un minimum, il se métamorphose en longe, travail bien monté ... Même si nous n'effectuons que du travail très basique, il est bien fait et le voir commencer à s'incurver me fait plaisir compte tenu des difficultés qu'il aait à ne serait-ce que tourner large avant.
Nous nous préparons aussi pour
le marché de Noêl, j'achète quelques équipements kitchs mais incontournables, tel qu'un bonnet, des clochettes, un couvre rein bleu, et des bandes de polos rouges! Nous faisons l'essayage du bonnet qui se passe à merveille, il en sera de même pour les clochettes qui ne l'effraient pas du tout :
cheeese poney
Mon père étant le père Noel attitré il teste en monte pedro qui se comporte comme un ange avec ce parfait débutant, mon père est conquit et n'a qu'une hâte: être au jour J pour le remonter !
Début Décembre, les box sont presque finis, ils sont superbes, et bien spacieux; je commence à couvrir le loustic car les températures ont vite chuté, je ne veux pas qu'il me chope un rhume, et je croise fort les doigts pou qu'il ne perde pas de poids...
Entre temps je débourse un peu de sous pour lui faire plaisir: friandises, nouveau licol, mash ...
Mi-Décembre le marché se tient enfin; nous faisons le trajet jusqu'à la place à cheval avec mon amie, et préparons les chevaux une fois sur place. Le moins que l'on puisse dire est qu'ils en jettent un max nos équidés de noël :
Il y a foule, il pleut, il y a du bruit ... Mais pedro est d'un calme olympien du début à la fin, il marche d'un pas plus que tranquille, la tête un peu haute histoire de montrer qu'il est tout de même le renne du Père Noël
Tout se passe pour le mieux, nous rentrons à cheval à la pension, et les deux loustics ont droit à un bon mash bien chaud, tandis que les deux cavalières grelottent en silence dans leurs habits détrempés.
Quelque jours après
pedro intègre son box, il n'est au départ pas à l'aise, cela ne lui rappelle pas de bons souvenirs, mais petit à petit il se calme et est bien content d'être au chaud la nuit.
De mon côté je suis enfin déclarée à mon boulot, donc paye régulière et vrai contrat. Je stoppe aussi un peu les dépenses envers le loustic car mon compte en banque fait la tête.
Mes douleurs au coccyc commencent à passer, même si un bleu est toujours présent.
Le mois de Décembre se passe calmement, je trouve avec ce petit cheval un échappatoire, puisque le lycée ne se passe pas pour le mieux, et des soucis personnels n'arrangent pas les choses. Je suis donc heureuse de voir que tout roule de son côté. D'ailleurs, je compte commencer à me payer quelque cours particuliers montés afin de pouvoir réellement progresser et faire progresser pedro, j'espère faire ça vers Janvier.
Bref, tout roule.
Jusqu'en Janvier.
Début du mois, je le monte en carrière. Nous faisons les petits exercices habituels, et je décide de lui faire faire quelques pas de galop aux deux mains vers la fin. Je suis sur un petit nuage, à main gauche il est vraiment bien; à main droite néanmoins il a toujours du mal je ne veux pas forcer et décide de tenter une prochaine fois.
Mais pedro monte en pression, il est excité, et mon simple claquement de langue le fait partir dans un galop totalement désordonné ... Droit vers un côté de la carrière qui n'est pas encore vraiment fermé puisque c'est une bute qui fait office de barrière. Rien à faire, il semble totalement bloqué, à gauche je fonce dans la barrière je n'ai qu'une option: tourner à droit! Mais mes efforts sont vains, et Pedro fonce dans le talus, moi avec. Il grimpe un peu,
avant de tomber sur les genoux et glisser, de mon côté je m'agrippe tant bien que mal.
Heureusement il se relève de suite, je descend pour l'inspecter, il n'a pas une égratignure, ouf ! Mais il est totalement stressé, je le fait longuement marché à pied, et le rentre, nous tremblons en choeur à ce moment là.
Si pas de bobo externe, pedro est de nouveau bien bloqué, j'arrête de le monter et remet nos cours particuliers à plus tard, j'ai le moral dans les chaussettes.
La mise en paddock pour pedro est toujours difficile, il change plusieurs fois de paddock, et lorsqu'il a enfin trouvé un bon équilibre dans un, il doit de nouveau changé suite à un accident avec l'un de ses copain de paddock.
Je suis en cours lorsque l'on m'appelle: c'est la pension. Alarme je décroche, et la palefrenière m'annonce que
pedro s'est échappé de son paddock; en effet un des chevaux l'a méchamment chargé alors que la palefrenière le mettait dehors, pedro a pris peur et s'est enfui. J'ai les larmes aux yeux, elle me rassure en me disant qu'il n'est pas partit loin et qu'ils l'ont vite récupéré, mais que du coup il re-re-rechange de paddock
La proprio ne payant pas le maréchal je prend cela en charge, mais mon maigre salaire ne me permet pas d'assumer pleinement ses soins, je raque de nouveau, et remet l'ostéo à plus tard puisque le Maréchal doit passer.
Je commence à faire des crises d'angoisse, d'autres problèmes persos surviennent ...Et pendant
2 semaines je ne passe pas voir mon petit pur sang, j'ai le moral dans les chaussettes.
Heureusement
fin Janvier tout revient doucement dans l'odre, Pedro trouve paddock à son sabot et commence même à s'affirmer comme dominant du groupe, une première. De ce fait il teste plus à pied, mais à côté de ça il recommence à être épanouit, et notre relation ne ressort que plus renforcée.
Vacances de Février, je pars au ski une semaine, de ce fait je propose à une jeune fille de s'occuper de lui, le sortir ...Ce qu'elle accepte avec plaisir, mais je n'aime tellement pas le laisser, même pour quelques jours, je me rends compte qu
'il est devenu une sorte de pilier pour moi.
La semaine passe, quelques jours avant de repartir je fait une bête chute -encore une fois- et retombe au même endroit qu'en Aout dernier.
Ce sera la chute de trop.