myrific a écrit le 25/09/2016 à 12h41:
Oui enfin, ça il suffirait d'en faire un métier. On aurait des gens qualifiés, plus organisés et certainement plus efficaces à long terme.
(...)
Je n'ai jamais compris pourquoi l'acte de tuer des animaux dans des lieux publics (une forêt est tout de même accessible à tou.te.s) n'étaient pas réservé aux professionnels.
Nous avons déjà un Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, dont c'est le métier de gérer les populations d'animaux sauvages et d'en ordonner la régulation. Néanmoins, cet office manque de moyens pour mener cette mission à bien et, parallèlement, on consacre la tradition chasseresse.
Pour moi, il n'existe rien d'obsolète dans cette tradition.
Le problème reste quand même largement porté par la dénaturation des missions de l'ONCFS (qui sont aujourd'hui plus des
flics de la chasse qu'autre chose)
et des lois qui permettent à tout le monde, mais surtout à n'importe qui, de porter une arme de chasse et donc de chasser. Il existe chez certains voisins des règlements très sévères, ne permettant notamment pas à des personnes connues pour leurs troubles comportementaux, ou encore pour leur incapacité civile, à porter une arme ; des règles existent aussi sur l'acuité visuelle et l'âge. En France cela fait des années que des professionnels des milieux naturels, des questions animales et de la sécurité publique - ONCFS et gendarmerie en tête - demandent des mesures plus drastiques en matière de chasse ; des années aussi que l'Europe est dans un conflit ouvert avec les ministères français de l'agriculture et de l'environnement (tous deux chargés des affaires rurales ici-bas), justement à propos du laxisme des lois françaises sur la chasse ; et des années que le lobby chasseur fait tout pour ne pas perdre sa parcelle de pouvoir.
Mon métier m'amène à effectuer des actions ponctuelles aux côté de l'ONCFS, au bénéfice des sociétés de chasse. Il est très rare que ça moufte à mon égard (les chasseurs ont une excellente mémoire) mais il m'arrive quand même encore parfois d'être apostrophé par rapport à mes positions (qui sont aussi celles des gardes et inspecteurs de la chasse qui coaniment ces actions), notamment en matière d'usages et bonnes pratiques : ne pas entrer n'importe où, se tenir à distance des pâtures avec des animaux, "casser" les fusils lors des maraudes ou lorsque l'on ramasse le gibier tiré ou encore entre deux "territoires", prendre le temps d'analyser sa scène de tir, etc ; idem quand j'insiste sur l'intérêt de ne pas chasser lorsque l'on est malade ou invalide, de faire contrôler régulièrement sa vue et renouveler ses lunettes tous les trois ans (ce que préconisent mes amis ophtalmos), de ne pas emmener les gamins de moins de 15 ans, etc ; et j'en ai d'autres... et quand ça arrive et, ce sont souvent les "néo-chasseurs" qui montent au créneau. Sincèrement, j'ai cessé depuis longtemps d'être impressionné par ces zouaves, d'autant qu'il y aura toujours quelqu'un de sensé pour calmer et canaliser ce type de réactions ; cependant, j'ai toujours de l'appréhension à l'idée que ces mecs pourront un jour être seuls dans la nature avec leur pétoire.
En conclusion, tous ne sont pas à mettre dans le même sac mais certains font tout de même lourdement flipper. D'où mon parti pris pour une législation plus stricte, des contrôles médicopsys plus fréquents, etc.
En tout cas, quand je m'adresse à
mes amis chasseurs, je suis toujours armé. C'est dans mon contrat de pouvoir porter une arme à ce moment, je n'ai jamais cherché à en abuser mais "on ne sait jamais".