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Chevaux tués par balle
Posté le 28/09/2016 à 18h47
myrific
Si la chasse est ouverte à toute personne titulaire du permis de chasser, et non pas à un corps de fonctionnaires qui chasseraient pour le compte de l'Etat, c'est pour trois raisons essentielles :
1/ il y a en France plus d'un million de titulaires du permis de chasser, et leur nombre ne permet pas d'endiguer la prolifération de certaines espèces, dont le sanglier et le chevreuil. Peut-on sérieusement imaginer que par les temps qui courent un gouvernement puisse se permettre de rémunérer des centaines de milliers de professionnels pour faire de la régulation, tout en se privant des recettes que génére le permis de chasser ? Et je ne parle pas de se priver des milliards que rapporte la chasse de manière indirecte, notamment par le biais de la TVA (on la paye quand on achète un fusil ou une paire de botte, n'est-ce pas ?). Et je ne parle pas non plus des commerçants et industriels qui fabriquent en France un certain nombre de choses que les chasseurs achètent pour les besoins de leur loisir, et qui par conséquent créent de l'emploi ;
2/ la part des territoires de chasse qui relèvent du domaine public, est en France totalement confidentielle. Il s'agit essentiellement de forêts domaniales, dans lesquelles la chasse est absolument nécessaire si on ne veut pas que les hardes de cerfs ou de chevreuils, ou les compagnies de sangliers, soit détruisent toutes les jeunes pousses, soit se mettent à générer des maladies graves de par leur surnombre. Autant dire rien du tout à l'échelle du pays. Tout le reste est constitué de territoires privés. Or, sauf cas rares de dangers provoqués par la surpopulation de gibier, pour lesquels on peut comprendre que l'Etat puisse imposer des battues administratives, je ne pense pas que la protection constitutionnelle du droit de propriété tolérerait qu'une loi vienne imposer à tout propriétaire de terrains de permettre à des fonctionnaires de venir y faire pan pan. C'est un verrou juridique qui ne peut pas être levé ;
3/ le droit de chasser est un acquis de la Révolution française. S'est inscrit dans l'inconscient collectif de la société française. On ne peut pas faire une croix, comme ça, sur ce genre de chose, que ça plaise ou pas aux amis des animaux, ou en tout cas à ceux qui se prétendent être des amis des animaux mais qui n'ont jamais vu les ravages que peuvent faire renards, chevreuils, cerfs, sangliers et autres, tout simplement parce qu'ils habitent dans un loft de centre ville et pensent que c'est très facile de vivre à la campagne entouré de toutes ces jolies petites bêtes.
Par ailleurs, je crois que quelqu'un a dit que le permis de chasser était facile à obtenir. Eh bien allez donc vous inscrire à la formation, on va rire. Parce que non, ça n'est pas facile. C'est même plutôt difficile et c'est d'ailleurs très discriminant, parce que si vous venez d'un petit milieu et que vous n'avez pas l'habitude de potasser des bouquins, vous allez avoir un mal de chien à passer la théorie. C'est d'ailleurs pour ça que ça braconne pas mal.
Non, la véritable plaie, ce sont les chasseurs d'un jour, c'est à dire ceux qui chassent très peu et qui ont donc très peu de pratique, et les chasseurs qui ont leur permis depuis des lustres et qui ne subissent ni contrôle régulier des connaissances, ni visite médicale. D'ailleurs, lisez les faits divers, et vous verrez : la quasi totalité des accidents de chasse ne sont pas causés par des jeunes permis, mais par des pépères retraités qui ne voient pas grand chose et à qui on a jamais appris les règles élémentaires de sécurité, parce qu'à leur époque il suffisait d'un timbre fiscal pour avoir à vie le permis de chasser.