Chapitre 5 : Fracture.
(
nb: petit racontage de vie personnelle, ayant un impact sur la suite ^^ )
Quelques jours après la proposition de sa propriétaire (monter un peu plus) et ayant découvert depuis peu un art martial passionnant (mais pour lequel ma capacité à me vautrer comme une crêpe n'était
PAS une qualité), j'ai donc eu l'excellente idée de me casser la clavicule.
La visite aux urgences était rapide, la nuit qui a suivi était longue. J'ai pu à mon tour expérimenter les joies de se déplacer en mode "tortue arthritique".
Mon seul baume au cœur (et au mental) a été d'entendre la propriétaire de Quatrain me rassurer et m'annoncer qu'elle me réservait sa dp dès que je serai à nouveau sur pied.
J'ai donc passé trois premières (longues) semaines à attendre que l'os ressoude en me reposant un max et en tournant en rond chez moi. Oui, parce que j'étais persuadée que 3 semaines/1 mois et hop, de retour à cheval et sur les tatamis
.
Entre temps j'ai réussi à aller voir le loulou quelques fois en squattant les voitures de tous ceux qui avaient la gentillesse de m'emmener le voir.
Arrive la visite de contrôle. L'orthopédiste refuse de me rendre mes radios après m'avoir annoncé que "ça n'a pas ressoudé mais ça viendra, de toute façon vous avez encore 15 jours d'arrêt... un rdv dans 15 jours? Non, ce n'est pas nécessaire"
Il a eu d'autres phrases malheureuses
qui m'ont poussé à assiéger successivement son bureau et le secrétariat médical, récupérer mes radios et filer voir des professionnels compétents.
La fracture est déplacée (et pas qu'un peu).
Quelques jours et trois médecins/spécialistes plus tard je suis donc opérée "en urgence mais avec un mois de retard", avec pose de plaque+vis.
Je passe quelques semaines difficiles moralement: Quasiment plus de douleurs une fois les 24 heures post-op passées, mais je craque de devoir rester bloquée encore pour plusieurs mois.
Quatrain me manque, mon taff me manque, le tatami aussi (oui, je suis toujours aussi fondue, en mode "je suis tombée, je dois remonter en selle" version tatami
).
Les nouvelles du côté du loulou ne sont pas très bonnes non plus: un peu de perte d'état, un moral qui ne remonte pas et quelques clowneries des cavalières qui le montent d'une façon qui ne lui réussit pas... je ronge mon frein.
Sa propriétaire a d'autres chevaux à gérer, elle limite les dégâts en donnant des instructions précises pour le monter mais elle me dit régulièrement qu'elle espère me voir revenir, vite.
C'est là que mon manque de bol s'est progressivement transformé.
Parce qu'à force de me sentir frustrée, de voir le boulot fait s'effondrer, de ne pas pouvoir agir, une idée a fait son chemin.
Une idée qui s'insinuait et s'imposait.
Une discussion après l'autre, l'idée a fait plus que son chemin...
Un mois de convalescence plus tard, je négocie avec mon chir' et j'ai l'autorisation de reprendre le travail à pied (ok, je ne lui avais pas vraiment demandé... on a surtout négocié sur le fait de monter
) et j'obtiens le feu vert pour grimper dessus un mois plus tard, avec cette logique qui me convenait bien : "le risque, c'est les chutes... En même temps, vous pouvez chuter de l'autre côté ou vous casser autre chose, alors bon....".
Peu de temps avant la reprise du travail à pied, Loulou à la bonne idée de ... s'arracher un bout de langue. Un beau bout = super-véto le retour.
Décidément, quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre.
Je lui amène des carottes rappées et on a l'air fins tous les deux, moi en attelle et lui qui mâche de travers
Et l'idée commence à prendre plus que forme ...