J'ai, depuis longtemps, cherché à comprendre pourquoi et comment il pouvait exister différentes "équitations", différentes approches, et surtout, pourquoi est-ce qu'il y avait autant de combats entre les cavaliers. J'ai trouvé intéressant de vous partager un cours de philosophie sur : La Croyance :
Citation :
1. La raison exclut-elle la croyance ?
• Partons de ce que Platon dit de l'opinion : une opinion, c'est ce que je crois être vrai, ce dont je suis convaincu, sans être capable d'apporter la preuve de ma conviction. Les dialogues platoniciens ont alors pour but de débusquer la croyance : je croyais avoir un savoir certain, je m'aperçois que je n'avais qu'une opinion infondée, et incertaine. Certes, dans les faits l'opinion n'est pas toujours fausse ; mais en droit, elle a « toujours tort » (Bachelard), parce qu'elle est incapable de prouver ce qu'elle avance.
• Dans la croyance donc, on a affaire à de la conviction, et non à un savoir rationnel ; or, il ne suffit pas d'être convaincu que quelque chose est vrai pour que cela soit effectivement vrai. Davantage même : parce que je suis déjà convaincu d'avoir la vérité, je ne doute plus et je ne la cherche plus ; la croyance est donc l'ennemie de la raison, parce qu'elle empêche la recherche de la vérité.
On peut donc se demander d'où vient la croyance, et pourquoi est-ce que je suis persuadé que ce que je crois est la vérité ? Nos croyances viennent de multitudes de choses. Cela commence par notre éducation, donc, des croyances de nos parents et de leurs raisonnements personnels. Il y a ensuite les professeurs (ici pour nous, les moniteurs). Mon exemple étant le suivant :
J'ai longtemps eu, dans mes premières années d'équitation, un moniteur qui croyait fermement que le cheval était un animal dangereux et que l'Homme devait le soumettre pour être en sécurité. Comme le cheval est plus fort que l'Homme, ce dernier se doit de le soumettre avec force et détermination, avec un matériel dur (mors dur, enrênements à foison, etc...) et un mental à toute épreuve. Ce moniteur y croyait fermement et faisait de l'équitation une réelle école de torture pour le cheval (surement dû, donc, à son passif).
Après l'éducation et le "transfert" de "savoir", il y a l'expérience. L'expérience, souvent, à tendance, soit à accentuer les croyances transmises, soit justement à les remettre en cause. Mais c'est justement l'expérience qui forge les croyances et nous donne la certitude que ces croyances sont vraies.
Par exemple :
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Vous avez appris que le cheval est un animal dangereux, qu'il est fort et qu'il peut être aggresif. Peu de temps après, vous tombez de cheval et le cheval, par inadvertance, va vous marcher dessus ou vous bousculer : votre croyance va être accentuer et vous aller croire vrai que le cheval est un animal dangereux et aggressif.
Maintenant, vous avez appris que le cheval est un animal dangereux, fort et aggresif. Votre comportement va favoriser celui que vous pensez vrai du cheval (autrement dit son aggressivité), mais finalement, le cheval vous respecte, vous tombez mais il vous a evité, il est doux avec vous, et vous prenez entière confiance en lui : Votre croyance de départ va être remise en cause et peut être même effacée pour la remplacer par une croyance plus positive (que vous aller donc croire plus vraie).[/i]
Citation :
2. Comment la raison écarte-t-elle nos croyances ?
• Celui qui cherche la vérité doit se défaire de toutes ses certitudes et de toutes ses croyances. Pour cela, il doit radicalement les remettre en doute : telle est la solution proposée par Descartes. Celui qui veut réaliser sa raison par la conquête du savoir doit commencer par détruire les préjugés qu'il a reçus de son enfance, de son éducation, de son époque : c'est pourquoi le doute hyperbolique est le premier pas vers la vérité ; c'est aussi la première affirmation d'une raison qui se pose en niant tout ce qui n'est pas elle, c'est-à-dire les croyances.
• Mais doutant de tout, je m'aperçois que, pour douter, il faut soi-même être quelque chose ; j'ai ici conquis la certitude première, qui n'est pas de l'ordre de la certitude, mais du savoir : le cogito (« je pense, donc je suis »). C'est à partir de ce fondement inébranlable, absolument certain, que je vais pouvoir reconstruire l'édifice du savoir.
En équitation, on apprend au cavalier à monter avec le mors, parce que c'est plus sécurisant pour le cavalier. C'est une croyance qu'on nous impose finalement, mais qui n'est peut être par vraie. J'ai donc, moi, d'après mon expérience, prouvé (à moi-même), que cette croyance n'était pas fondée : J'ai monté une jument de 720Kilos en licol, et ma sécurité n'a pas été remise en cause. Par contre, j'ai remis ma vision du mors en question : Je sais que le mors est un moyen de contrôler le cheval mais qu'il est souvent utiliser pour "soumettre" le cheval, et le rendre moins dangereux. Cependant, malgré que j'ai remis le mors en question, je ne peux affirmer que tous les chevaux sont montables sans mors. Par contre, j'envisage que c'est possible.
La réelle remise en question, en équitation, c'est ça : Essayer le contraire de ce que l'on nous dit. Ainsi, on découvre la véracité (subjective toujours) de certains propos à notre échelle. Une croyance est subjective parce que les croyances s'adaptent à tous les types de personnalité.
S'il existe donc autant d'écoles équestres différentes, c'est parce qu'il y a de multitudes de techniques, et donc, de multitudes de croyances. En conclusion, en Equitation, une école ou une croyance n'est pas meilleure qu'une autre. Chaque croyance s'adapte à chaque cheval et à chaque cavalier. Tout savoir est bon à prendre, si l'on sait mettre de côté nos croyances profondes pour en accepter de nouvelles
Bonne méditation ^^ ♥