Je travaille aussi à la voix. Je ne vais pas discuter de longe avec vous, car même, si je longe régulièrement, je l'apprend seul. Je n'ai donc aucune légitimité à en parler. Je me demande souvent si je n'utilise pas trop ma voix, pour longer, récompenser, montrer ma désapprobation, à ma jument.
Pouvez vous me donner votre point de vue sur son utilisation?
La longe encore une fois, est souvent bannie chez certains voir dénigrée continuellement...
Mais je trouve cela nécessaire de longer voir indispensable même pour compléter au mieux le travail réalisé en selle.
Pour moi, la longe à son importance déjà: voir son cheval évoluer aux différentes allures afin de se rendre compte de sa locomotion exacte (que l'on ne perçoit pas toujours en selle), déceler ses défauts et les points à corriger.
La longe pour moi, est une discipline qui ne s'improvise pas. Beaucoup la banisse car ils ne savent toujours pas l'utiliser et c'est vrai, que juste envoyer un cheval sur un cercle à fond les ballons en demandant juste 2/3 transitions ça na rien d'extraordinaire et n'a pas vraiment de bienfaits dans ce sens.
Or, déjà, la longe peut faciliter l'apprentissage d'une attitude car le cheval nous a en visuel et peut capter plus précisément ce que l'on attend de lui vu que notre posture ou notre expression va changer quand il donnera une bonne ou mauvaise réponse.
Déjà, avant d'utiliser la voix, il faut être irréprochable dans son attitude corporelle en longeant. Tout comme à cheval, c'est une base à avoir pour pouvoir faire travailler le cheval dans le bon sens.
Combien de longeurs on voit qui ont des longes pendantes, placés trop près et en avant de l'épaule, qui bougent beaucoup trop. Et le cheval dans tout ça, à le nez au vent, coupe ses cercles en se couchant ou en l'évasant excessivement.
Pour moi longer c'est comme à cheval, il faut chercher l'activité et la propulsion des postérieurs, puis avoir une bonne position de main avec une longe tendue pour réceptionner l'énergie construite par derrière et orienter le cheval dans une attitude voulue en rendant dés qu'il répond juste.
Le fait de longer, déjà, va permettre au cheval de trouver son équilibre sur une courbe plus ou moins serrée sans le poids du cavalier qui peut être parasite à certains moments, à se prendre en charge seul, s'assouplir et se muscler.
Bien entendu, à cela il faut rajouter des demandes d'exercices afin de ne pas endormir son cheval et d'amener vers une attitude voulue voir de corriger certains défauts.
Pour ce qui est de la voix, elle doit être utilisée de manière ponctuelle à mon sens tout comme à cheval ou dans la vie de tous les jours. En regardant les chevaux évoluer seuls ensemble, on se rend compte que c'est un monde de silence avec une communication gestuelle plutôt qu'auditif. Les seules fois où ils vocalisent vraiment fort ou perceptibles sont souvent dans une situation de stress.
Donc avoir un humain à côté qui blablate constamment peut les stresser au début ou n'avoir aucun sens voir les abrutir. Pour moi, la voix doit renforcer une demande gestuelle genre un "oui" un peu plus distinctif avec une descente de main quand une extension d'encolure se fait, un "non" ferme accompagné de la chambrière si un cheval fait mine de se lever ou de faire 1/2 tour. Ou juste pour donner un ordre comme une transition, un placement mais toujours accompagné d'un stimulus. Le cheval finira par associer la voix à un ordre à force de répétition. Mais parler pour parler, il ne relèvera même plus les ordres au bout d'un moment car il ne prêtera plus attention aux vocalises du bipède.
Voilà, pour moi la longe à donc tout son intérêt et c'est un véritable art que de savoir le faire convenablement pour aboutir à une nouvelle avancée dans le travail.
Pour ma part, je préfère souvent les longues rênes à la longe mais ça, c'est purement personnelle et cela dépend du cheval face à moi.