Si c'est juste un problème "humain", il serait plus judicieux de composer avec. Les écuries ne sont pas une secte qui regroupent des membres pensant et faisant tout de la même façon. Comme dans la vie de tous les jours on rencontre tout type de personne, de tous milieux et de personnalités diverses et variées.
Dans ma première pension il y avait deux clans : "Les gens et les chevaux des prés" (comprendre les gueux), "Les gens et les chevaux des boxs" (comprendre personnes pouvant payer une pension équivalente à presque un SMIC). Autant l'ambiance était très bonne parmi les gueux, autant les contacts avec la haute étaient parfois cocasses voire compliqués. Pas avec tous bien entendu, mais quelques uns étaient... particuliers ^^
On ne me disait jamais bonjour, on parlait plus souvent avec mon cheval qu'avec moi même, et on me prenait régulièrement pour la palefrenière car je m'occupais de mon cheval. Des phrases du style "Oh il est beau ce cheval ! Il est à qui ?", ou "Comment ça se fait que je ne t'ai jamais vu avant ? (en parlant au cheval) - Peut être parce qu'il est au pré ?! (oui je réponds à sa place, il n'a pas encore appris à parler) - Ah oui c'est un cheval de pré !
".
Et bien tu sais quoi ? j'avais pris le parti d'en rire, et qu'est ce que j'ai ri ! On n'avait juste pas le même mode de vie, on ne voyait juste pas l'équitation de la même façon, on était aux antipodes. Au fond, est-ce que ça importe vraiment ? Et puis, ces personnes là ne venaient qu'aux beaux jours, nous laissant l’embarras du choix dans les installations le reste de l'année. J'étais le plus souvent seule et ça aussi c'est tant mieux avec mon caractère d'oursonne.
Ma deuxième pension était dans un club avec l'ambiance club, les cavaliers de club et tout ce qui va avec (au sens négatif des termes). Dire qu'on n'était pas franchement d'accord sur la gestion d'un cheval serait un doux euphémisme. Beaucoup de petits potins pour alimenter le tout et ça te donne un cocktail qui peut parfois te faire voir rouge cramoisi. Là encore j'en ai pris mon parti, restant courtoise avec tout le monde, mais côtoyant le moins possible avec lesquels j'avais des atomes crochus. Et surtout en me tenant loin, très loin des ragots.
Je suis maintenant dans une écurie où l'ambiance est bonne, très bonne même par rapport à ce que j'ai pu connaitre. Et devines quoi ? je ne suis pas en accord avec tout plein de gens, que ce soit sur les méthodes à appliquer, la façon de monter, la gestion des soins, la ferrure et plein d'autres sujets. Mais c'est bien de se confronter à d'autres avis, d'autres méthodes, d'écouter les arguments pour pouvoir soi même se remettre en question. Mon cheval a eu un problème d'ordre médical dernièrement, il a été mis à l'arrêt car fortement irrégulier (sans boiterie) et il est possible que je ne refasse jamais de CSO avec lui.
J'ai dû expliquer pourquoi je ne le vendrai pas, pourquoi je n'en rachèterai pas, pourquoi je ne montais pas dessus vu qu'il est "juste" irrégulier, pourquoi je ne voulais pas qu'on me trouve un autre cheval pour continuer les concours, pourquoi j'en avais rien à faire de ne pas poser mon humble postérieur dessus... On m'a opposé des arguments valables, autant que d'arguments qui me hérissent le poil, et alors ?!
A mon avis tu as une vision un peu trop idéaliste de ce que les écuries doivent être