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CLONAGE
Posté le 01/12/2007 à 22h06
hoggar
Posté le 01/12/2007 à 22h06
Je ne crois pas que le clônage soit encore tout à fait au point... Il y a, si je me souviens bien, un processus de vieillissement précoce, puisque, sur les sujets adultes, les cellules clônées sont déjà matures. Avant d'en arriver à la brebis Dolly viable, il y en a eu je-ne-sais-combien avant et cette même Dolly n'a pas vécu bien longtemps...
Au risque de ne paraître pas bien gaie, je crois que cet engouement pour le clônage coincide avec un refus (assez occidental, si on en croit les études) de considérer la mort et une incapacité à envisager le travail de deuil. Nos sociétés refusent le principe de la finitude de toute chose. Le progrès et allongement de l'espérance de vie font que la mort, contrairement aux sociétés anciennes, est devenue cachée, refoulée, niée.
Saviez-vous qu'au XIXe, à Londres, le dimanche, on allait se promener en famille à la morgue pour regarder les cadavres exposés?
Attention, je ne dis pas que "c'était mieux avant"! Je me fais juste l'écho des travaux historiques et sociologiques qui ont été conduits sur le sujet.
Loin de moi l'idée d'être agressive ou de juger, mais je trouve intéressant d'un point de vue sociologique cette idée de refuser de perdre un cheval et de vouloir le reproduire quasiment à l'infini. Le mien est hongre aussi, mais je ne suis pas du tout dans la même optique. Le jour où il va mourir, j'en aurais le coeur déchiré, je pleurerais très certainement beaucoup, mais je crois que j'accepterais ce cycle de vie. Un cheval, c'est une rencontre, une période de notre vie qui finit par prendre fin. Je ne suis pas sûre que je pourrais être à l'aise avec un autre "Hoggar". Car, celui que j'ai est en tout point unique et ce que nous vivons ensemble est le fruit d'un temps T, de se que je construis avec lui, là maintenant... Le "nouveau" Hoggar n'aurait pas ce temps-là en mémoire.
De toute façon, sait-on réellement si la similitude génétique entraîne un tempérament identique d'un individu et de son clône. Si on considère que le tempérament est le fruit du vécu et de l'expérience d'un cheval (du moins, en grande partie), on peut envisager que ce ne soit pas le cas.
Non, plus j'y pense, plus je me dis que la simple idée de clôner Hoggar n'est en rien satisfaisante. Elle serait juste révélatrice de mes angoisses face à la mort et de ce miroir aux alouettes qui consiste à imaginer que l'on puisse repousser et contrecarrer les lois de la Nature.
Aller, une petite citation pour finir :
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" (François Rabelais).
Et une question : un clône de Mozart aurait-il pu achever son requiem? Rien n'est moins sûr...