0 j'aime
Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 12/09/2014 à 16h15
mimisia
Posté le 12/09/2014 à 16h15
Retour au récit
Nous sommes début février :
Je tente de faire reprendre une activité à Veleda. On peut dire qu'elle pète la forme, elle est branchée sur 10000 volts. Ca fait du bien de la retrouver comme ça, je me rends compte à quel point la gourme l'a fatiguée ces dernières semaines.
J'opte pour de courtes séances de longe : pas de boiterie, tout va bien.
Son nez coule mais juste transparent donc pas d'éventuel retour d'infection. Je note aussi quelques toux isolées au travail mais ça ne m'inquiète pas, je pense à des « restes » de gourme. Et comme je vous dis Veleda me montre sa bonne santé.
Je reprends également mes premiers exercices à pied avec elle : travail en liberté, flexion d'encolure, reculer, déplacement des hanches etc. Ca fonctionne à merveille, je suis épatée de la façon positive dont Veleda répond à mes demandes. Je pensais que ça serait beaucoup plus compliqué !
Je fais tout ça dans mon coin car je ne développe aucune amitié au sein du club. Etant la seule proprio (présente en tout cas), j'ai du mal à m'intégrer dans le cercle des habitués. Par ailleurs, je constate que la majorité des cavaliers réguliers sont bien plus jeunes que moi ce qui freine considérablement la possibilité d'amitiés. Quand aux adultes, ils viennent 5 mn avant leur cour et repartent 5 mn après ! De toute façon, quitte à paraître snob, je pense que nous avons peu à partager au vu des conversation que j'entends à droite, à gauche.
Avec le recul, il est évident qu' ayant une passion commune, nous aurions pu discuter. Mais, à ce moment là, j'étais lessivée par tous les soucis que Veleda m'avait amenés. La seule chose qui m'importait était qu'elle aille bien et que l'on puisse se retrouver tranquilles toutes les deux.
Dans ce contexte, ma situation de pseudo isolement me convient très bien comme ça. Je viens quand le club est calme, je fais mes petites affaires avec Veleda et je repars.
Deux jours plus tard, la foudre me tombe sur la tête. Je ne vais pas vous repeindre la scène ici, mais en 5 mn, sans préavis, je me prends une soufflante de la part du gérant.
Ne comprenant pas la raison exacte ayant déclenché la colère de Mr, je ne sais même pas quoi répondre !? Je reste bouche-bée un instant, puis tente une ou deux timides questions mais me fait rembarrer aussi sec. Ses phrases violentes m'agressent profondément. Et Mr s'en va sans que ne puisse s'amorcer un quelconque dialogue. Le tout a duré quelques minutes maximum, je reste sidérée et extrêmement mal !
Dans les instants qui suivent, mes pensées tourbillonnent à toute vitesse. Pour moi la situation est grave, j'ai du mal à vous retranscrire ce que j'ai ressenti mais jamais on ne m'avait parlé avec une telle violence. Je suis choquée, d'autant plus que je n'ai absolument rien fait de répréhensible.
Dans un premier temps ma fierté entre en jeu. Mr peut bien traiter les gamines de ses cours comme il veut, mais pour ma part j'attends un minimum de respect. J'ai passé l'âge qu'on me parle de cette façon. Je décide donc d'emblée : « dans une heure Veleda et moi, on se casse».
Malheureusement, la seconde qui suit, je suis rattrapée par la réalité. Veleda sort d'une gourme, il m'est évidemment impossible de la déplacer. Je ne connais pas le délai exacte de risque de contamination mais je sais déjà qu'un départ immédiat est utopique.
Après avoir tenté deux pas dans la carrière, je remets Veleda au boxe : cette altercation me perturbe tellement que je suis incapable de la bosser. L'attitude du patron m'inquiète énormément, il vient de briser toute confiance. Ca me rends malade de prendre conscience que malgré ça je vais devoir continuer à lui laisser ma ponette en pension. Par ailleurs, la violence qu'il a dégagé me fait peur et je crains qu'il malmène Veleda.
(Oui c'était certainement excessif de ma part de croire ça mais je vous assure qu'on y pense dans ce genre de situation. Et ça vous tue d'imaginer que votre « bébé » n'est peut être pas entre de bonnes mains mais que vous n'allez pas pouvoir modifier la situation avant un moment.)
Je me sens très mal à l'aise avec cette situation. Ce n'est pas possible pour moi de rester sans rien faire. Je décide d'aller parler à Mme : je la connais mieux, c'est avec elle que je vois les choses depuis mon arrivée. Et là, Mme se comporte de façon étrange. Elle, d'habitude plutôt affirmée, se montre fuyante et botte en touche au maximum. Visiblement son mari lui a parlé mais elle ne m'expose pas sa version (dommage, ça m'aurait peut être permis d'y comprendre quelque chose). Je me rends compte qu'elle n'est pas capable de me dire ce que Mr me reproche exactement!
Par contre, visiblement elle ne manque pas d'expérience pour lui trouver des excuses bidon : il était pressé, il a beaucoup de travail... « Et alors ? » j'ai envie de lui dire, « C'est une raison pour me parler de cette façon ? »
Sauf que je lui dis pas. Entre temps, sous le coup de l'émotion, j'ai craqué et dégouline de larmes dans son bureau. A bout après des mois de galère, je n'ai pas la force de retenir mes émotions. Et puis de toute façon, je n'ai jamais été douée sur ce terrain. La seule chose que je vois à travers mes grands sanglots, c'est que Mme essaie de noyer le problème du mieux qu'elle peut.
Elle m'expose des idées confuses, dont voici un panaché en vrac : je suis trop discrète, je ne m'intègre pas, je fais des exercices de type étho, je fais venir une monitrice extérieure (souvenez vous, la fois où j'étais avec une amie dans la carrière...). Bref, rien de concret en fait ! Et surtout rien d'interdit par le règlement ou d'irrespectueux envers qui que ce soit.
Mme finit par me proposer de reprendre à zéro avec Mr. Je pense aussi qu'un dialogue serait effectivement le bienvenu pour assainir les choses. Il est conclu que nous prendrons un moment pour discuter calmement et (re)faire connaissance.