Mauvaise surprise, mais belle histoire ?

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Nanouetbabane

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 23/07/2020 à 17h08

Bonjour,

Je vous écris parce que je suis un peu.. perdue (et désolée pour le pavé qui va suivre).

Cela fait des années que je mets de l'argent de côté pour acheter un cheval, mais que je ne cherche pas de cheval activement : je regarde les annonces, je dialogue avec certains vendeurs, mais ne me penche que sur les cas qui m'intéressent particulièrement.

Est alors arrivé en vente un loulou parfait : 1m83 (quand on fait 1m80 comme moi, autant dire que c'est une aubaine), Zangersheide (je voulais un cheval qui ait les capacités de m'emmener en concours), dans mon budget, "pas de vice, bon caractère, sort seul" et peut vivre au pré (ce que je cherchais), a déjà fait quelques petites épreuves (1m/1m05).

Il était mis en vente par un Haras spécialisé dans la vente et la valorisation de chevaux.

Après avoir visionné vidéos et photos très prometteuses, j'ai alors prévu un essai que je compte vous décrire précisément, afin que vous me disiez si j'ai pu faire une bêtise :

Je m'y suis rendue avec une amie, cavalière également et propriétaire d'une jument depuis des années afin qu'elle me donne son avis.

Le cheval a d'abord été monté devant moi par une cavalière bien plus petite et légère que moi : aucun problème, de belles allures, il manque clairement de muscles et se place difficilement, mais rien qui ne soit inquiétant. Le cheval est monté en mors simple à rouleaux en cuivre : c'est parfait, je n'aime pas les embouchures trop dures !

Je monte dessus : difficile de trouver sa place sur un si grand cheval, mais je trouve l'essai concluant : même rênes longues, avec une cavalière pas à sa place, le cheval ne bouge pas. Au pas, au trot, au galop, c'est un plaisir.

Arrive alors l'essai dehors, la cavalière fait un tour de piste de galop au pas et au trot. Elle me laisse ensuite procéder à mon tour de piste, pendant le tour, nous avons longé un pré avec un troupeau de chevaux qui se sont mis à partir comme des dingues, mais le cheval n'a pas bougé. Une crème.

Après mon tour de piste au pas, je redemande à faire une détente en manège, ce qu'on m'accorde. Je trouve déjà plus de boutons, et plus ma place.

N'ayant pas monté depuis un bout de temps, et le cheval ayant tout de même une amplitude impressionnante, j'ai demandé à ce que quelqu'un saute un obstacle avec devant moi. Là encore, le mouvement n'était pas parfait, mais rien d'affolant et surtout, rien qui le faisait sortir de mes critères.

Nous sommes reparties très convaincues, mon amie et moi-même. C'était un cheval calme, assez vert, mais ayant tout de même fait quelques parcours, qui pourrait faire un bon cheval de loisir et, à terme, nous emmener sur des parcours 1m15 à l'occasion.

J'ai donc fait procéder à une visite véto avec radio des antérieurs: Rien à signaler (sauf un soucis d'aplombs que j'avais déjà repéré et qui ne font pas obstacle à la carrière de loisirs/peu de CSO auquel je le destine).

Quelques jours après : je le prends ! Il arrive au sein de ses nouvelles écuries, découvre son pré et son troupeau... Heureux comme un roi !

Très heureuse de faire sa connaissance, je le monte quelques jours après et là, c'est le drame ! Im-po-ssi-ble de l'avoir au pas. Du pas, il passe au trot et du trot, il passe au galop, et au galop... Il n'y a plus personne ! Il n'est pas attentif pour un sous, et s'occupe simplement d'avancer mécaniquement, tout en prenant une allure ascendante.

Je décide donc de lui laisser le bénéfice du doute, et me dis que c'est le nouvel environnement qui le rend un peu chaud et que j'ai peut être un peu brûlé les étapes en le montant directement... Je le travaille en longe/liberté les fois suivantes :

- En liberté, je l'ai lâché, il a fait des tours/des tours/des tours (etc...) de galop.
- En longe : a peine sur son cercle, passage au trot, puis au galop, et plus personne.

Pensant que je m'y prenais comme un manche, j'ai alors pris un cours en précisant à ma monitrice qu'il s'agirait de le monter principalement au pas et au trot. Et là : difficile de l'avoir au pas, mais on y arrive (non pas sans mal). On décide de passer au trot... Et là : plus personne.

J'ai ensuite décidé de le prêter à mon moniteur (qui est cavalier professionnel), sans trop l'avertir de la situation, afin qu'il se fasse son idée du cheval. J'avais en tête que les problèmes venaient de moi, et uniquement de moi et je ne voulais pas que mon moniteur ait un quelconque a priori sur le cheval, afin d'avoir un avis neutre.

Sa première semaine de travail passe, je fais un compte rendu avec le moniteur. Verdict : "Dis moi, j'ai un problème avec ton cheval... Il part tout seul et ne s'arrête pas, c'est normal ?". Désespoir. Après d'autres séances de longes/monte par mon moniteur, celui-ci a reconnu que :

- Il passait du pas au trot et du trot au galop pour prendre la main ;
- Il n'avait pas osé sauter ne serait-ce qu'une croix avec, parce qu'il ne sentait pas le cheval ;
- Il était "quasiment inmontable".

Nous avons bien évidemment appelé :

L'ostéo : Rien à signaler
Le véto : Rien à signaler
Le maréchal : Rien à signaler
Prochaine étape : le dentiste.

La seule chose qui me turlupine, c'est qu'il a l'air très, voire "trop" bien au pré : il refuse d'en sortir, et part pleine balle une fois qu'on l'y ramène (il m'a presque arraché la longe une fois, mais ne l'a plus refait par la suite, il rentre dorénavant dans le calme). J'ai l'impression que sa "tête" reste au pré, même lorsqu'il n'y est plus, et que c'est peut être ça qui le rend "foufou".

Mais autrement, et en conclusion, j'en suis à un stade où je ne comprends pas ce qu'il se passe. Tout avait l'air parfait, et je vois doucement le rêve de ma vie se transformer en cauchemars.

Du coup, j'aurais quelques questions :

- Est-ce que, selon mon récit et selon vous, j'ai fait quelque chose de travers ?
- Est-ce que quelque chose vous surprend ?
- Pensez-vous qu'il puisse s'agir d'une "arnaque" ?
- Avez-vous déjà eu ce genre d'expérience après achat ?

J'hésite à le revendre... Et suis totalement perdue. J'ai mis une certaine somme à l'achat, et c'était le rêve de ma vie... Je ne vois pas où j'ai merdé.

Merci de votre aide et de votre point de vue extérieur ! Même sans réponse à mes questions, rien qu'un avis un peu extérieur pourrait être utile voire réconfortant haha.

Je vous remercie de bien vouloir éviter de me juger trop durement : toute critique est bonne à prendre si elle est formulée correctement et constructive, dans ce cas je serais toute ouïe ! Il s'agit de mon premier achat, et vous vous doutez que je suis déjà au fond du trou...


EDIT : MISES A JOUR SUR LA SITUATION :

Plus de développements pages 8,9 et 14/15/16.

Après de longs développements, que je vous épargne mais que vous pourrez retrouver sur les pages que j'ai citées, j'ai fait le choix de le retourner en pension pré/box chez son vendeur, afin d'être encadrée dans un milieu que le cheval connait déjà.

Ses vendeurs ont été très attentifs et compréhensifs, ils m'inspirent confiance et je pense que, le cheval les connaissant, cela m'aidera considérablement.

Il est arrivé dans sa nouvelle pension aux alentours du 25 septembre, et va recommencer le travail en octobre !

- Début octobre : Voyant que je galérais toujours autant, j'ai demandé à son ancienne cavalière, présente sur les lieux, de le monter. Celle-ci a effectivement constaté un problème et m'a proposé de le reprendre au travail et de me prêter un cheval en attendant. Je m'en occuperai donc en mains/en liberté le temps de voir un peu comment son travail par cette cavalière évolue.

- Mi-octobre : Je l'ai remonté et ça été catastrophique ne serait-ce qu'au pas : un cheval pas attentif, pas avec moi, qui avance et c'est tout... J'ai eu mon ultime remise en question et je me suis un peu mis un coup de cravache, j'ai alors décidé de le remonter tous les week-ends, que ce soit pour faire du pas ou une vraie séance, afin de me reprendre et d'arrêter d'en faire une montagne. Plus ça se passait mal, plus j'appréhendais, et je commençais à m'enliser dans un cercle vicieux.

- Début novembre : J'ai (enfin) réussi à faire du pas et du trot avec un cheval chaud, mais à l'écoute et gérable. Une grosse victoire ! J'ai donc persisté à le monter, on traverse des hauts et des bas, et ai petit à petit intégré le galop à nos séances. On s'entend bien, et on essaie vraiment de se comprendre. Prochaine étape : le muscler dans le bon sens !

Pendant toute cette période (pages 20 à 30 environ) la question s'est posée de le garder/de l'échanger/de le vendre, de m'accrocher ou non. Je me suis également interrogée sur la manière dont je le travaillais et ce que j'en attendais, j'ai eu des très bas, et des périodes plus sympa, le tout bercé par beaucoup de doutes à mon égard, à son égard, et à notre égard.

Au fil du temps, j'ai eu une nette amélioration : en mains, on s'entend très bien et c'est tout simplement un cheval adorable.

A cheval, je sens qu'il est capable de bien, et qu'il s'applique lorsque je ne lui demande pas de travers. Je vois son potentiel, et je crois petit à petit en nous. On fait des petits pas, qui me semblent être des pas de géants, et je pense que tout n'est dorénavant qu'une question de temps.

Bref, je me suis accrochée, et je me suis attachée à lui : c'est un amour, et je suis décidée à évoluer avec lui, pour le meilleur... Et pour le pire !

- Janvier 2021 : Après plus d'un mois à ne pas pouvoir aller le voir (entre fêtes et grippe... je n'ai pas eu de chance !), j'y suis retournée. Tout va de mieux en mieux on se comprend et on commence doucement le travail. J'ai commencé les cours avec, et je sens que ça va nous être bénéfique, alors je vais continuer sur un rythme d'un cours par semaine !

- Mai 2021 : Grand déménagement ! Il change de pension pour être plus près de moi. A partir du 13 mai, j'irai donc le voir tous les jours après le travail et prendrai des cours 3 fois par semaine.

On a passé une barre au sol, rien de miraculeux, mais on insère progressivement les barres dans notre travail afin de dédramatiser la chose pour lui, qui a tendance à charger. Je pense que ça va être un travail de plutôt longue haleine, mais encadrée ça ne devrait pas être impossible.

Je me rends compte par ailleurs que mon niveau revient petit à petit, et je me fais + confiance au fil du temps, ce qui se ressent dans notre duo.

En parallèle, je passe le permis pour aller le voir plus souvent !

Édité par nanouetbabane le 11-05-2021 à 15h13

Marlin

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 24/07/2020 à 17h02

Bacchetti: pour te répondre et peut-être rassurer l'auteure, ton observation est juste, 3 chevaux à mon actif et 3 x il a fallut un an pour retrouver le loulou qui m'avait tapé dans l'oeil.

2 mois c'est peu, ma juju est arrivée il y a un an et demi et c'est MAINTENANT que je redécouvre la bestiole qui m'avait tapé dans l'oeil.
Et pourtant je n'ai pas d'objectif concours, on y va à la cool. Elle est sensible et certainement qu'il lui a fallut plus de temps qu'un loulou fait à tout.

Quixote

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Posté le 24/07/2020 à 17h09

badmonster Ah oui tu as raison je n'y avais pas pensé !!

Couagga

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 24/07/2020 à 17h22


nanouetbabane a écrit le 24/07/2020 à 17h02:
@couagga Mais alors, comment pourrais-tu expliquer qu'il ait parfaitement vécu sa transition en écurie de commerce ?


une fois sur un malentendu, l'effet de surprise, qui s'est manifesté sous forme d'inhibition mais qui aurait eu un impact plus profond. la seconde fois, c'est trop...
La mise au travail qui a fort mobilisé son mental.. là, il est armé, on lui propose une vie en groupe qui réveille ses besoins de base et le travail ne fait pas le poids au niveau de ses motivations...

Je ne sais pas,... je ne t'évoque que des pistes, il peut y en avoir d'autres...

Je n'affirme pas que ce soit cela, il y a plein de causes possibles, mais celle-ci, la difficulté au changement total, c'est plus courant qu'on ne pourrait croire. Quand on te dit un an, ce n'est pas un an de chaos, c'est qu'il faut considérer cette sensibilité et accepter d'avoir des objectifs un peu régressif par rapport à tes aspirations dans un premier temps. Ensuite le cheval peut se révéler magnifiquement dans le travail (tout ce que tu as pressenti dans ton essai et mieux encore) une fois qu'il a réussi à se stabiliser mentalement.
ça peut prendre jusqu'à un an mais ça peut aussi revenir en 1 mois si les choses nécessaires sont mises en place. En s'investissant sur l'aspect psychologique avec bienveillance et sincérité, ça peut reconnecter vite aussi.

Il faut donc consacrer un temps à être très bienveillant sur son mental en travaillant non pas avec des référentiels d'activités humaines (travail, pansage, balade en main, ...) mais des référentiels à lui pour établir une connexion et être valorisé à ses yeux, dans son intérêt. (visites de courtoisie au pré, c'est à dire on passe dire bonjour, on propose un petite carotte, une caresse, s'il veut, on s'assoit un peu en retrait pour rester dans son environnement à lui sans le déranger. S'il a un complément alimentaire, une ration, tu lui amène, tu restes avec lui le temps qu'il mange, en lui parlant...On passe le licol, on le retire comme on le ferait avec un poulain, sans le mener en main, sans le sortir du pré... Juste histoire de réintroduire des gestes hyper basiques en les dissociant des effets "négatifs" tels que la séparation du troupeau...)
Juste ça sur 2 ou 3 semaines, ça peut suffire à le rendre plus disponible pour aller un peu plus loin sans faire la foire

Tu sais des fois, ça ne tient pas à grand chose. Comme je le disais c'est juste trouver le point de rétablissement de la connexion sereine entre toi et lui. Il faut donc régresser le plus possible pour permettre cela. Le cheval ayant déjà été formé, il n'a rien oublié et tu n'auras pas à tout refaire. Il faut juste ... retrouver le bout du fil... Comme si celui-ci avait cassé et qu'il dérive quelque part sous l'eau ! faut aller rechercher ce fil... Aussi loin que nécessaire. un fois que tu l'as, ne pas tirer dessus mais le remonter doucement du fond de l'eau... tous les savoirs sont au bout, bien présents... Faut aller juste les repêcher dans la tempête de son cerveau

Imagine qu'il se noie en mer ! On ne va pas lui demander d'être sage et docile. ON va d'abord le sortir de l'eau et le réconforter. Ben là, c'est un peu ça.

Nanouetbabane

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Posté le 24/07/2020 à 17h26

couagga Trèèèèèèès intéressant ça !

Bon bah, j'irai lui filer une carotte après le boulot ! Après, il est vrai que c'est un peu embêtant qu'il soit situé à 1h15 de chez moi... J'espère avoir la motivation de faire 2h30 aller-retour après le boulot fréquemment pour lui donner une carotte..!

Je ne pensais pas avoir fixé des objectifs terribles en réalité. Je comptais commencer au pas, doucement, et en mains... Bref, rien de dramatique... Donc tomber encore plus bas me déçoit. Mais si ça porte ses fruits, alors je ne vois pas pourquoi pas tenter.

Édité par nanouetbabane le 24-07-2020 à 17h26



Couagga

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Posté le 24/07/2020 à 17h31

nanouetbabane

si ça peut te motiver, pour l'avoir vécu...

Ces chevaux hyper sensibles au niveau relationnel, quand tu deviens pour eux un référent, une figure d'attachement, que tu leur as apporté un apaisement alors qu'ils sont mal, ils développent un lien affectif, une confiance incroyable ! Impressionnant. C'est très fort. Je ne saurais exactement définir ce qui se passe mais pour moi, il y a une qualité d'attention et un recours spontané vers toi dans les situations délicates pour eux...

C'est vraiment fascinant la façon dont ils peuvent ensuite te percevoir comme...The best bouée de sauvetage en cas de problème !

Nanouetbabane

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Posté le 24/07/2020 à 17h39

couagga Ah non mais, pour en avoir eu un, je connais bien ce genre de chevaux... Et c'est plus du tout ce que je recherche. Pour tout te dire, je sors de 4 ans sur un hyper-sensible et c'était moyennement gérable : la moindre absence un peu longue (vacances) il perdait de l'état, le moindre stress (genre période d'examens) de ma part le rendait inmontable...

Effectivement, j'étais sa référente dès que quelque chose se passait, mais je considère que je n'ai pas forcément le niveau pour l'être, d'une part, et d'autre part, ces chevaux ont ça de spécial qu'il est difficile -même pour une personne expérimentée- de les travailler sans les côtoyer au quotidien. Donc j'ai eu de gros moments de solitude à essayer de trouver et le problème, et la solution, pour pouvoir avancer...

C'est notamment pour ça que je voulais un cheval plus "stable" et avec un peu plus de bouteille... Pour ne plus avoir à chercher et le problème, et la solution... Tout l'inverse de ce qui m'arrive aujourd'hui en somme !

Quixote

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Posté le 24/07/2020 à 17h58

nanouetbabane Ah oui vraiment pas de bol !!

Expar

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Posté le 24/07/2020 à 18h10

nanouetbabane

Ce n'est pas forcément que donner une carotte, c'est aussi prendre le temps de l'observer interagir dans son groupe, ça peut t'en apprendre pas mal sur lui aussi. Les liens sociaux qu'il a au sein de son groupe, savoir avec quel cheval il est hyper copain, quel autre est toléré, etc. Et puis, des fois, tu as les "commères" qui viennent te voir : "t'es qui toi ? T'aurais pas un truc intéressant à donner ?"... Ou tu pourrais être étonnée qu'il ne t'ignore pas tant que ça, en venant brouter l'air de rien pas si loin que toi et te regarder (l'air de rien), etc.

Pour le fait qu'il n'ait pas vraiment bougé chez le pro, c'est que c'est souvent... le schéma de condition de vie "pratique" pour eux, est le plus répandu : vie en box, voire box/paddock individuel. On sort pour bosser, pas beaucoup de latitude de liberté (pas comme avec nous, cavaliers de loisir), très cadré, etc. A part le changement de lieu et personnel, les conditions de vie ne diffèrent pas beaucoup avec celles d'avant souvent. Et il y a la dimension pro qui a l'habitude de "brasser" des chevaux inconnus, donc, pas plus d'affectif que ça, en plus de l'expérience sur une prise de connaissance rapide pour cerner le cheval et voir à quel type de client le destiner et le travailler en ce sens.

Là, toi, tu lui permets de s'exprimer, le cheval a repris de la liberté. Donc c'est du boulot de le concentrer sur toi et lui faire comprendre que tu es là, qu'il doit faire attention à toi, etc. Mais pour ça, il faut aussi le motiver et que vous apprenez à vous connaître. Et ton pro, tu l'as appelé à la rescousse, une fois le problème déjà présent. Ca se trouve, si le vendeur pro venait le monter là, maintenant, il aurait les mêmes problèmes...

Je comprends bien ta déception de ne pas avoir un cheval facilement montable de suite. Mais un couple prend quand même du temps à se construire. Ensuite, tu verras si tu le sens de faire ce travail d'approche, s'il y aura un déclic ou pas de part et d'autre...

Nanouetbabane

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 24/07/2020 à 18h14

Juste pour ma conscience, parce que je vois bien que je passe potentiellement pour une cavalière "Je veux un dada pour sortir en concours et qui fasse ce que je lui demande. POINT". Je vous assure que je ne suis pas une cavalière comme ça et je pense que mon histoire peut vous aider à cerner ce post.

Aucune d'entre vous ne m'a fait sentir mal ou remarquer que je pouvais paraître capricieuse, mais je préfère tout de même vous préciser quelques trucs afin qu'il n'y ait pas de malentendu sur ce que "je" suis et sur les raisons qui m'ont poussée à attendre un cheval "prêt".

Afin que vous puissiez comprendre un peu mon "background" et pourquoi je voudrais un cheval comme ci ou comme ça, et ainsi, mieux cerner ma "déception", voici mon histoire :

J'ai monté dans une écurie un peu spéciale, où les chevaux de club étaient des chevaux récupérés d'associations. Chacun avait sa petite histoire : réformés, battus, laissés à l'abandon, urgence boucherie... Y'avait un peu de tout.

En tout j'ai connu :

1. Un cheval un peu "dingo" qui pétait des plombs quand bon lui semblait. Je l'ai eu 2 ans, et clairement, ses conditions de vie au club n'étaient pas les bonnes, ce qui faisait de lui un cheval "dangereux". Un jour j'ai remarqué qu'il m'aimait bien parce qu'il m'avait faite tomber dans le sable, alors qu'à cet endroit, il privilégiait d'habitude les graviers... Il a été vendu pour de la randonnée par la suite.

2. Une ponette qui avait été laissée à l'abandon dans un pré jusqu'à ses 14 ans. Il s'agissait là de lui apprendre quelques bases. Je l'ai eue un peu plus d'un an et quelques, et ça a été très rapide.

3. Un cheval de trait un peu mis de côté, qu'il fallait simplement débourrer. Un peu naïvement, je m'y suis collée. Je m'en suis occupée principalement en liberté et longe, avec très très peu de séances de monte, pendant 3 ans. On a tissé un lien que j'ai cessé de rechercher tant il était puissant. Ensuite, il est mort d'une colique, c'était l'une des plus grosses épreuves de ma vie.

4. Un poney anciennement battu. Je l'ai eu un an environ, en parallèle de la petite ponette. Sa crainte de l'homme est partie très rapidement, mais là encore, il ne connaissait pas grand chose aux codes de la monte classique.

5. Quelques mois sur : un PS en crise d'ado, un TF réformé et un cheval planté à l'obstacle.

6. 4 ans sur un TF à réformer, hyper-sensible. Un petit amour, mais son hyper-sensibilité avait un sacré poids, et par ailleurs, des problèmes aux antérieurs l'empêchaient de sauter. C'est un cheval terriblement gentil et attachant, mais très très émotif.

Bref, un sacré CV quoi.

J'ai été attachée à chacun de ces chevaux et, vraiment, je me suis investie corps et âme pour eux, mais vraiment : corps et âme. J'ai tout donné, avec, certes, un degré d'attachement différent, mais toujours cet amour des petites progressions, du "petit à petit", du "un pas en avant, 3 pas en arrière".

De deux choses l'une :

1. Comme vous l'aurez remarqué, j'ai monté des chevaux que tout un chacun qualifie de "compliqué" sans vraiment les connaître (et je peux vous assurer qu'aucun n'était vraiment "compliqué" sauf le premier. Je me considère aujourd'hui incapable de monter un cheval "compliqué"). C'est super, ça fait des anecdotes à raconter, je tiens bien à cheval, j'ai une bonne assiette, mais techniquement je suis zéro. J'ai monté des chevaux qui devaient apprendre, qui devaient être "repris", "éduqués", "aidés" : alors évidemment, ça a eu un coût : celui de mon propre apprentissage en qualité de cavalière. Je considère aujourd'hui ne pas avoir un super niveau. Je ne dévalue aucunement les chevaux que j'ai connus, mais disons qu'ils n'étaient pas "maîtres d'école" et qu'il m'a fallu bricoler un bon nombre de fois... Aujourd'hui, je considère que j'ai une équitation "bricolage" et je souhaiterais changer ça.

2. J'ai été patiente. J'ai donné. Et je ne laisserai, évidemment, personne me dire que je ne sais pas ce qu'est un cheval -ou un cheval avec un passé. Mais aujourd'hui je sais tellement ce que c'est que je n'en veux plus. Je ne peux plus, par manque de temps/motivation/envie reprendre un cheval de zéro, lui donner confiance en lui, en moi, en l'humain, réparer les blessures qu'il a eues etc... Oui, ce sont de belles histoires, mais non, je n'en ai plus la force. Avec mon dernier TF, j'ai eu l'impression de porter mon cheval à bout de bras à chaque fois que je venais, et honnêtement, je n'en peux plus...

J'ai donc volontairement recherché un cheval avec un passé "normal", qui a déjà vu des barres et à qui je n'apprendrai pas à sauter, qui sait trotter, galoper, marcher, un cheval qui sait longer, qui est déjà sorti en concours dans des écuries autres que les siennes... Bref, un cheval à qui je n'avais pas à apprendre les basiques, parce que je considère que c'est maintenant à mon tour d'apprendre les basiques.

Aujourd'hui, mon post respire le désespoir, parce que j'ai l'impression que le cheval que j'ai acheté n'est pas ce que je voulais : je ne veux pas faire des séances au pas pendant 6 mois, reprendre tout de zéro... Au moins, je sais que je n'ai pas merdé au moment de l'achat et de l'essai (sauf pour la prise de sang, selon certains avis).

Nous verrons donc en août les évolutions, et envisagerons potentiellement un placement en box/paddock provisoire si sa nouvelle vie au pré est effectivement génératrice de trop de bouleversement.

La conclusion étant : j'espère que, maintenant, vous comprenez ma mentalité, et que je ne souhaite pas attendre si longtemps avant de me faire plaisir avec mon cheval. Je pense qu'on en reparlera en septembre, via les updates que je ferai, mais si d'ici septembre la situation n'a guère évolué, je pense que je m'en séparerai...

Après, nous ne sommes pas à l'abris que je me relance dans pareille histoire : ce gros morceau de cheval est bougrement attachant, mais maman est bougrement fatiguée !

Édité par nanouetbabane le 06-09-2020 à 19h45



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Posté le 24/07/2020 à 18h44

nanouetbabane

J'ai lu tout ton post et même si oui je suis d'accord avec ceux qui rappellent qu'un cheval a besoin parfois de beauuuucoup de temps pour s'adapter, ce n'est quand même pas systématique et je comprends ta déception avec un 8 ans, déjà sorti en concours.

Tu as déjà été bien patiente, on sent ta tristesse dans tes écrits. Un premier cheval, c'est un rêve longtemps attendu. Là effectivement tu es plus dans le cauchemar.

Être propriétaire c'est des déceptions et des remises en question permanentes. Mais au vu de tes expériences passées et de tes attentes, qui sont sommes toutes assez basiques et correspondent à pas mal de chevaux en vente, je pense que tu devrais t'en séparer. Et refaire une recherche avec ton coach et son réseau, histoire d'éliminer quelques doutes (même si ce cheval n'a pas forcement été shooté).

Couagga

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Posté le 24/07/2020 à 20h05

nanouetbabane

ah ben oui dans ce cas, ça commence mal

Dru

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Posté le 24/07/2020 à 21h40


nanouetbabane a écrit le 24/07/2020 à 18h14:
Juste pour ma conscience, parce que je vois bien que je passe potentiellement pour une cavalière "Je veux un dada pour sortir en concours et qui fasse ce que je lui demande. POINT". Je vous assure que je ne suis pas une cavalière comme ça


La conclusion étant : j'espère que, maintenant, vous comprenez ma mentalité, et que je ne souhaite pas attendre si longtemps avant de me faire plaisir avec mon cheval.


Ca résume tout et le blabla que je viens de lire donnerait presque envie de sortir les violons... tu veux qu'on dise que tu n'es pas une cavalière qui veut un dada pour répondre à tes besoins sous prétexte que tu as connu des chevaux à l'abandon non stop, tu les a sauvé quoi... mais lol, ça me fera toujours rire ces personnes qui se sentent obligés de se justifier sur les chevaux abandonnés pour montrer leur amour du cheval et qui x lignes après, admets volontiers qu'elle ne veut plus perdre de temps et qu'elle veut se faire plaisir avant tout.

Bah donc tu aimes l'équitation quoi (qu'il y ait des concours ou non n'est pas la question).
Quand on aime les chevaux, on prend le temps nécessaire même si ça demande des mois...

Désolée je n'ai pas tout lu mais juste ce gros pavé pour se faire passer pour la "gentille sauveuse, aimante", mouais bon... ça m'a donné envie de répondre.
Sur ce, bonne continuation.

Sylviedomi

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 24/07/2020 à 21h49

nanouetbabane

Je peux comprendre ta déception.
Et c'est courageux de ta part de te remettre en question et de vous laisser un peu de temps.
Juste une remarque : Le travail du cheval avec un pro n'est pas toujours la meilleure solution.

Ce ne sont que quelques pistes de travail que j'ai appliquée avec les miens et d'autres chevaux d'amies. Peut être qu'elles fonctionneront aussi pour le tien.

As tu déjà travaillé au clicker ?
Je pense que ce serait un bon moyen de créer un lien avec lui en rendant les séances intéressantes pour lui. Tu travailles à pied en longe avec des récompenses. Il y avait un post très bien fait sur CA sur le travail au clicker.
https://www.chevalannonce.com/forums-6446363-clicker-training-post-officiel.


Les Z sont des chevaux de sport.
Certains ont besoin d'être très sollicités dans le travail mais pas en terme de grosses séances qui le fatiguerait physiquement mais plutôt en séance intéressante durant laquelle le cheval est obligé d'être attentif à ce que tu demandes : pas de tour de manège au pas sans rien demander, faire des figures de manège, des changement de main, idem au trot, cercles, demi voltes, et hop changement de main quitte à ne passer que 20 minutes sur son dos mais tolérance zéro sans violence, au pas c'est au pas, idem pour le trot. S'il passe à l'allure supérieure sans que tu lui demandes, demande tout de suite une transition dans le calme mais sur une figure de manège (petit cercle ou demi volte) et récompense dès qu'il répond à ta demande même si il lui a fallu du temps pour repasser à l'allure inférieure. Tu ne le lâches pas tant qu'il n'a pas répondu à ta demande.
Au début ce sera sûrement galère.
Récompense beaucoup à la voix ou caresses (et des vraies caresses pas des tapes sur l'encolure hein !)


Je sais à quel point tu peux être déçue d'être confrontée à ce genre de difficultés alors que c'est ton premier cheval et qu'en fin de compte malgré toutes les précautions que tu as prises, il ne correspond pas à ce que tu cherchais.
je t'envoie plein de courage et d'espoir

Édité par sylviedomi le 24-07-2020 à 22h23



Chocolat23

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 24/07/2020 à 21h52


dru a écrit le 24/07/2020 à 21h40:


Ca résume tout et le blabla que je viens de lire donnerait presque envie de sortir les violons... tu veux qu'on dise que tu n'es pas une cavalière qui veut un dada pour répondre à tes besoins sous prétexte que tu as connu des chevaux à l'abandon non stop, tu les a sauvé quoi... mais lol, ça me fera toujours rire ces personnes qui se sentent obligés de se justifier sur les chevaux abandonnés pour montrer leur amour du cheval et qui x lignes après, admets volontiers qu'elle ne veut plus perdre de temps et qu'elle veut se faire plaisir avant tout.

Bah donc tu aimes l'équitation quoi (qu'il y ait des concours ou non n'est pas la question).
Quand on aime les chevaux, on prend le temps nécessaire même si ça demande des mois...

Désolée je n'ai pas tout lu mais juste ce gros pavé pour se faire passer pour la "gentille sauveuse, aimante", mouais bon... ça m'a donné envie de répondre.
Sur ce, bonne continuation.


je pense que tu es dans le faux dans ton interprétation.
Elle a surtout beaucoup donné , rien à voir avec la "gentille sauveuse", a passé beaucoup de temps avec certains chevaux avec un résultat peut être pas toujours à la hauteur de son investissement et maintenant elle ne veut plus revivre ça .Elle souhaite avoir un cheval cool qui correspond à ses attentes.
En plus ici, c'est un cheval qu'elle achète
Enfin c'est ce que je comprends

Sylviedomi

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Mauvaise surprise, mais belle histoire ?
Posté le 24/07/2020 à 22h07

dru

Je me fais l'avocat du "diable" (pas taper !)

J'ai eu le même ressenti que toi en lisant le com mais d'un autre côté, je me suis retrouvée dans la même situation que l'auteur du post lorsque j'ai acheté mon premier cheval à 36 ans.

J'avais aussi plein de rêves et surtout envie d'une belle relation avec mon cheval, de pouvoir faire de belles ballades, un peu de dressage.

Mais voila, un cheval bogosse, avec des allures digne d'un cheval de dressage mais dans son monde : il me zappait complètement mais sans la moindre agressivité à pied. C'est simple je n'existais pas pour lui !
Monté, c'était une vraie galère, très vert dans le travail à 8 ans, il repassait sans cesse au pas voir s'arrêtait et quand il en avait marre (et il en avait vite marre) il n'avait aucun mal à me virer avec mon galop 4 tout neuf, !
A la longe, il partait plein pot en ruades en m'emmenant avec lui ! En orbite et en coup de cul !

Au bout deux mois, j'ai aussi pensé à le revendre.
J'en ai pleuré je ne sais combien de fois à la fin de la reprise !
Mais je m'y étais attachée et je l'ai gardé.
Il m'a appris à voler avant d'apprendre à monter mais il est devenu mon cheval de coeur, un cheval génial avec un coeur énorme. Il m'a appris énormément sur les chevaux et sur moi.
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