Reprendre l'équitation après 30 ans .

agentmulder je suis d'accord, ça se perd. On sait comment faire mais les sensations ne sont plus là, et c'est difficile, car on sait qu'on a su et pourtant, on n'y arrive plus. Certes, c'est transitoire, mais on n'arrive même plus à voir sa foulée sur 50 cm, c'est démoralisant ! Mais avec du travail, ça revient, pas de panique !

Mon conjoint était cavalier, niveau G7 jusque vers l'âge de 17 ans.
Il vient d'en avoir 50. Me voir monter lui fait envie et en plus il me groome. Mais chaque fois qu'il est tenté de remonter il est freiné par le fait qu'il aura le souvenir des sensations mais plus les sensations et ça le démoralise un peu. Du coup il ne franchi pas le cap.

Quand on reprend l'équitation après un arrêt prolongé et en ayant eu un bon niveau, l'esprit a tout gardé en mémoire (= tu sais te servir de ton poids du corps, de ton gainage, tu sais quelle position tu dois avoir...) mais le corps a un peu oublié (les muscles, ligaments, tendons n'ont pas été utilisés spécifiquement pour la pratique de ce sport et ne sont, dans un premier temps, plus aussi performants). Ceci est inévitable mais tout finit par revenir.
il faut avoir bien conscience de cela et l'accepter. Savoir qu'au départ on va être raide, qu'on ne va pas avoir le liant que l'on avait avant d'arrêter et accepter cela comme étant inélucable, c'est s'éviter la frustration, la déception, la perte d'espoir et de confiance en soi,, voire la mésestime de soi. Non, on n'est pas devenu nul, il faut juste laisser le temps au corps de réapprendre.

Donc là nous sommes dans la phase de blocage lié au corps.

Pour reprendre rapidement la décontraction et le liant en s'occupant uniquement de soi et de ses sensations, à mon avis rien ne vaut quelques séances de mise en selle en longe. S'en suivront alors des cours de remise en route de niveau moyen (G3/4)

Une fois que tu auras bien repris ta position assise et que tu auras des objectifs qui te sembleront, tel que tu le ressentiras toi-même, atteignables, soit tu sauras comment les atteindre et tu souhaiteras y parvenir de façon autonome, cela passera alors par une DP, soit tu voudras être totalement encadrée et ce seront des cours (ceci n'étant pas incompatible avec la DP, donc soit tu prendras des cours uniquement avec le cheval de DP, parce que c'est celui avec lequel tu te sentiras à l'aise, ou alors avec des chevaux de club divers et variés, ou pas, selon la façon dont ton enseignant et toi verrez les choses). Il peut y avoir aussi un mix des deux.

De façon plus ou moins précoce (cela dépend de chaque personne) te viendra l'envie de retrouver des sensations un peu grisantes (se faire un bon galop en extérieur, sauter...) et ça peut être là, alors que le corps a retrouvé tout ou partie de son autonomie, que c'est l'esprit qui va bloquer. Car lorsqu'on est jeune, enfant , ado ou tout jeune adulte et que l'on doit faire pour la première fois quelque chose de pas trop sécurisant (ex: sauter pour la première fois sans étriers...), on ne se pose pas de question existentielle, on y va, parfois on prend des gamelles, mais on y retourne.
Quand on est adulte, dans le même type de situation, on se pose des questions, toujours et surtout une "oui mais si je tombe et que je me fais mal, qu'est-ce qui va se passer ?" Personnellement j'ai fait des choses à cheval quand j'étais jeunes que je ne pourrais pas refaire maintenant.

A de rares exceptions près, tout le monde y est confronté, c'est normal, c'est l'évolution de la vie et ce n'est pas uniquement lié à la reprise de cette activité à risques, même en montant en continu, on est beaucoup moins téméraire quand on est adulte. Donc il faut accepter que, par exemple, le cross sans pédales ce ne sera peut -être pas pour tout se suite ou peut-être plus du tout.

Cela ne signifiera pour autant pas que ton niveau sera moins bon qu'avant mais que tu évolueras en ayant la mentalité et l'instinct de survie qui sont en rapport avec ton âge et ta personnalité (ayant un fort goût du risque ou pas). L'important est de se faire plaisir et d'évoluer selon ce que l'on veut et que l'on se sent capable de faire.

Que tout ceci se fasse avec des chevaux de club, avec une ou des DP ou avec ton propre cheval, tout est possible, tout dépendra de tes choix et de tes possibilités. Le choix de l'enseignant est bien entendu, très important. Il faudra qu'il puisse de faire retrouver ton niveau en conservant ta confiance et ta décontraction.

Je te souhaite une bonne reprise ! Profite, profite, profite ! Tu vas voir quel plaisir cela va être pour toi de t'asseoir (enfin !!! ) à nouveau sur le dos d'un cheval et de communiquer avec lui !

[ce sont des moments fabuleux. pseudo]sainteso[/pseudo] Bonjour,
Je me permets mon petit témoignage sur ce sujet.
J’ai eu mon galop sept quand j’avais une quinzaine d’années, j’ai continué à monter un club à raison de deux cours par semaine et travaillé mon cheval en dehors dès que possible, jusqu’à mes 25 ans environ. Puis la vie a fait que j’ai dû partir en région parisienne,un moment où je venais d’arrêter de monter car l’envie n’y était plus du tout, et je suis complètement passé à d’autres choses. En 2019, des brûlures au troisième degré ont entraîné chez moi de multiples complications, perte des reins, dialyse, diabète déréglé, rétinopathie Pucé. Fin 2019 j’ai été greffe donc je ne suis plus ni ni diabétique, en revanche je suis aveugle. J’ai eu envie de faire une séance pour « voir », en juillet 2021, donc à 42 ans. Ça devait s’arrêter là, mais le virus s’est réveillé instantanément ; j’étais à ce moment-là à peu près aussi tonique qu’une serpillière, mais c’était un tel bonheur qu’en descendant de cheval, même à deux doigts d’être obligé de ramper pour avancer MDR, j’ai demandé à m’inscrire directement. Évidemment, entre le très gros manque musculaire, des sensations et des repères à découvrir et redécouvrir en tant qu’aveugle, j’ai sacrément galéré, et je sais que je n’en ai pas fini, mais c’est un tel bonheur d’être à cheval, et même à côté, à s’en occuper avant et après, même à prolonger les moments aux écuries pour pouvoir aider l’un ou l’autre dès que possible pour le pansage, par exemple, que moi je ne dirais qu’une chose : il faut foncer !
Je n’en avais jamais fait de ma vie, mais depuis l’année dernière j’ai fait quelques petits concours de dressage, rien d’exceptionnel il y a encore beaucoup de choses à régler, notamment le travail avec des crieurs pour me guider, mais c’est un kif total de sortir avec les autres,ce sont des moments fabuleux.
En 2021, j’ai commencé en cours particulier une heure par semaine, et depuis janvier 2024 j’ai pris une demi-pension sur le cheval que je monte quasiment tout le temps, donc je le monte toujours une heure en cours particuliers par semaine et une heure en solo, j’arrive maintenant à être autonome dans les écuries pour préparer mon cheval, aller des écuries au manège pour faire ma séance et revenir. Il ne me faut un accompagnement que pour les aller et retour entre les écuries et la peinture de mon cheval…
Alors, clairement, je ne suis clairement pas aujourd’hui au niveau du galop sept, je déroule actuellement les reprises Club 3 Grand Prix et Club 2 Grand Prix, donc plutôt galop 5-6. Je n’ai pas d’autres objectifs que le plaisir, je ne me mets vraiment aucune pression si ce n’est celle de prendre mon pied !
Musculaire ment, j’ai bien galéré, mais avec ce qui m’est arrivé je galérais déjà avant même de remonter à cheval. Je m’étais déjà équipé d’un rameur et un tapis de marche, avec du gainage et un ballon de gym à côté, ça prend du temps, mais en étant régulier, même à dose relativement modérée, j’ai bien senti les bénéfices.

J’espère que tu trouveras un club qui puisse t’accueillir avec bienveillance, être à l’écoute et s’adapter, ça a été le cas pour moi et si je n’ai qu’un regret, c’est finalement de ne pas m’être décidé à refaire un essai plus tôt que ça.

J’ai repris après seulement 2 an et demi d’arrêt mais c’est tout revenu tout de suite : les sensations , l’aisance … sauf le corps qui a du mal à suivre musculairement, bonjour les courbatures dans la semaine qui a suivi !

J’ai repris après seulement 2 an et demi d’arrêt mais c’est tout revenu tout de suite : les sensations , l’aisance … sauf le corps qui a du mal à suivre musculairement, bonjour les courbatures dans la semaine qui a suivi !