firenight Clover Hill est un sacré géniteur, en tout cas en Irlande, c'est la référence.
Pas beaucoup de nouvelles de notre côté.
Un pti' concours fin septembre, surtout pour le pitou. Prima fait deux prépas, 100 et 110, histoire de dire qu'elle ne vient pas pour rien. La première se passe bien. Il y a peu de concurrents, donc il faut enchaîner direct sur la deuxième, ça fait beaucoup de sauts d'un coup et ça se ressent sur la compréhension entre cheval et cavalier...
A part ça, c'est très tranquille : le temps se dégrade, les jours raccourcissent, pas trop de dispos pour bosser les loulous et le manque de structure se fait sentir. Se rajoute à cela, l'éternel problème de séparation.
Un ou deux week-end à l'écurie pour les bosser sur le plat, puis passage du sellier et achat d'une nouvelle selle pour Prima.
On réfléchit à l'option "petit poney" de compagnie, on regarde les annonces, on va en voir, on en trouve une qui nous convient et au dernier moment, le gérant refuse. Retour à zéro avec notre problème de séparation. Du coup c'est vraiment les vacances pour les deux, hormis quelques balades et longes.
Et puis, on croise le chemin d'une grande jument, vendue pour balade/élevage/compagnie à cause d'une tendinite. C'est pas vraiment, même pas du tout ce qu'on cherche, mais elle est jolie. La discussion s'engage avec la proprio : jument prometteuse dont l'avenir semblait tout tracé, et puis un jour une boiterie légère. Vu le prix d'achat, c'est parti pour le grand jeu, direction clinique pour des irm sous toutes les coutures. Et ça se finit au fond d'un pré jurassien, entre les montbéliardes et les sapins : une mise au vert définitive à 6 ans.
On réfléchit, on montre les différents rapports à notre véto, on négocie. Le prix proposé est bien trop élevé pour une tondeuse. On laisse passer le temps et puis on arrive à un compromis. Alors, on a tenté le coup.
Nous voilà partis avec le camion, pour 4 à 5h de route.
On finit de nuit sous la neige sur les 100 derniers kms, on a beau venir de la montagne, chez nous ça ne ressemble pas à la Sibérie. On a bien cru devoir dormir sur le bord de la chaussée. On passe la nuit à Pontarlier puis direction l'élevage où elle est en pension (enfin, après avoir attendu que les freins du camion dégèlent ^^). Le GPS nous joue des tours et on se retrouve sur un chemin verglacé et enneigé, qui abouti dans une cour de ferme où deux molosses nous accueillent bruyamment. Gentiment les agris nous expliquent que c'est à l'opposé de là où nous sommes. On repart, pas joyeux à l'idée de réaffronter le chemin de l'aller.
Le GPS continue à se moquer de nous, on opte pour notre propre sens de l'orientation. L'élevage est dans les collines entre les sapins, au bout d'une route (goudronnée cette fois) mais toute aussi blanche et verglacée. Enfin, on arrive, ils nous attendent et elle est là au bord de la route, toute noire sur le fond blanc qui étincelle grâce au soleil qui est enfin là. C'est féérique, mais ça restera seulement dans nos mémoires, nos esprits sont bien trop occupés pour penser à dégainer l'appareil. On sort du camion, la route est une patinoire, on se gare sur la neige pour tenir.
On dit bonjour, on récupère les papiers, on lance à peine un coup d'oeil à la bête : "c'est bien ça que vous êtes venus chercher ?" mdrrr, sans doute, c'est poilu, haut sur pattes et rond du ventre, ça grogne... ça doit être ça.
On baisse le pont... en fait, non, les boutons du pont sont gelés... mais comment ils font pour survivre dans cette contrée ? C'est des esquimaux ?!!
Heureusement, ils ont des trucs qu'on voit pas par chez nous, l'éleveur revient avec une sorte de sèche-cheveux version "garagiste", l'effet est immédiat (en tout cas on est conquis, et on va investir je pense même si chez nous les boutons ont jamais gelé).
Voilà le pont est ouvert, la bête a ses protecs, il ne reste plus qu'à monter vite vite avant que la route ne dégèle et qu'une pellicule ultra-glissante ne se forme.
Mais non, la bête en a décidé autrement ^^
Oh elle est pas bien méchante, ça ne tape pas, ça ne se met pas debout, ça ne charge pas, en fait ça ne bouge pas, ça reste rivé les 4 pieds devant le pont. On ne connaît pas la bête alors on propose en attendant que madame dispose : on change le camion d'endroit pour que la pente du pont soit plus douce, on tente la gourmandise, on essaie le stick à l'épaule, les petits mots doux, on repart, on revient de loin, on change le licol plat en licol étho, on la cadre avec une grande longe de chaque côté, on la pousse délicatement par derrière, on échange de rôle. Rien ne la brusque ou ne la gêne, non non, elle pose un antérieur puis l'autre et puis non, elle les redescend et attend... Comment dire
c'est le pôle nord, j'ai les doigts gelés, je vois la route qui fond doucement.
Et puis d'un coup ça y est, elle est décidée, au bout d'une heure, madame grimpe d'un coup sans se faire prier, mais une fois au fond elle décide de se retourner et repartir dans l'autre sens, et elle a de la force la bestiole. A côté, nos deux loulous c'est de la guimauve. J'arrive à la calmer, ouf on referme les bas-flancs et on décolle... vite vite il faut rejoindre la grand-route. Heureusement la bête voyage bien et ne bronche pas pendant le trajet retour.
Enfin on arrive, quelques poils en moins sur la queue car elle s'est beaucoup appuyée mais pas de bobos. Elle descend gentiment. La rencontre avec les deux loulous se passe bien : elle explique à pitou le joli-coeur que "oui, t'es mignon mais je ne veux rien de plus que des bisous" et avec prima, il y a quelques couinements mais elle s'entendent pour être chef toutes les deux, pitou n'a qu'à bien se tenir ^^
Et youpi, enfin on peut les séparer : on peut en sortir l'un ou l'autre sans soucis maintenant et je pense même que la nouvelle nounou est suffisamment indépendante pour qu'on puisse sortir les deux ensemble en la laissant au pré. Ils vivent la tête dans le foin tous ensemble
Et elle, bah on verra bien, la pathologie est "discrète", elle ne boite plus depuis sa mise au vert mais est-ce évolutif, rien de garanti... Pourquoi pas envisager un retour au travail par la suite, et si tout se passe bien, retrouver les pistes des concours ? Mais en attendant, c'est vie de cheval de compagnie, au pré, au moins jusqu'au printemps prochain.
Elle est en forme, belle et surtout c'est une crème. Pitou est gentil mais quand il n'a pas envie ou que ça lui suffit, il le dit. Elle, elle déboule au trot dès qu'elle nous aperçoit, même de nuit. Elle ne nous lâche pas d'une semelle dans le pré, elle est respectueuse, elle ne nous bouscule pas, elle ne quémande rien.
Elle veut juste être à côté de nous, elle est facile.
Et du coup Prima est jalouse, et elle qui d'habitude n'aime pas les câlins, elle arrive derrière pour avoir sa dose.
Voilà un roman sur l'arrivée récente de la noire... à voir la suite. Pour le moment, ça va être : passage ostéo et manucure pour la noire et un peu de travail pour les deux autres.
En fait c'est pire qu'un roman, mais j'avoue que j'aime bien relire par la suite nos aventures, ça me permet de me souvenir de certains détails et puis, si ça peut en intéresser certains
il faut juste que je vous rajoute des photos !