Le bai c'est El Bahr beni Sakr, un étalon né chez nous en 2007, vendu en 2012. Mais chez nous, il faut s'attendre à ce qu'on réclame des nouvelles de temps en temps. On est attaché à nos chevaux, donc on garde contact et c'est rare qu'on les perde de vue
Ils fonctionnent à l'affectif, d'où le fait qu'on a pas besoin de gérer en force (et d'ailleurs il ne vaut mieux pas, ils fonctionnent en miroir) , mais plutôt en passant par la confiance et le relationnel. Au final, ils sont hyper protecteurs avec leur cavalier, avec les enfants aussi. Par contre ils sont jaloux et exclusifs, donc ils n'apprécient pas de changer de cavalier à tout bout d'champ, et ils n'apprécient pas que LEUR cavalier monte un autre cheval devant eux.
Je n'ai jamais pu débourrer El Bahr à la maison, car il était dans le parc avec Aftan, et Aftan jouait de son ascendance sur le plus jeune. Il est parti au débourrage chez un pro, méthode Blondeau, et au final j'avais un cheval mécanisé. Débourré en extérieur avec des chevaux bien moins endurants et sanguins, il grimpait les côtes à 2 à l'heure, et arrivé sur les chaumes, voulait absolument galoper plein pot. Donc on a passé 6 mois à lui apprendre qu'il n'y avait pas de schéma habituel. On a compris après que le débourrage aurait pu être fait facilement, mais qu'il fallait pour ça qu'il ne vive plus avec Aftan. De la même façon, quand il a été vendu, j'ai dû le monter rapidement (il faisait -10°c donc histoire de prouver que le cheval était bien débourré) et forcément je suis passé devant mon cheval, qui m'a littéralement snobé par la suite. Surprenant de voir son cheval prendre la friandise sans même détourner le regard. J'avais fait un crime de lèse majesté
J'ai retenu la leçon, ne pas vouloir travailler 2 chevaux qui vivent ensemble, et toujours commencer par aller dire bonjour à son cheval. D'ailleurs quand il est avec une jument (il saillit en liberté), il l'empêche de venir nous voir tant qu'il n'a pas eu sa gratouille et/ou sa friandise
En fait, on a la chance d'élever des lignées arabes très proches des chevaux bédouins, des chevaux de guerre. Donc on a les qualités athlétiques, des lignées polyvalentes, pas sélectionnées spécifiquement sur une discipline particulière, mais aussi sélectionnées sur la coopération avec l'humain et l'intelligence. Donc vu qu'ils ont ce mental là, on s'en sert, et on le cultive. C'est intéressant car ils comprennent vite, et retiennent bien. Le seul désavantage, c'est qu'ils retiennent aussi très bien les c****ries
, mais vu qu'ils ont vraiment bon fond, ça se passe bien.
Pour le père de la pouliche, personne ne le connaît. Il est en Allemagne, né en 1995, et les 3 poulains nés en 2019 sont ses premiers produits et ça sera à mon avis ses derniers
Pour notre hongre, son ancienne proprio l'a ressorti au printemps, en lui mettant des rênes taille shetland. Vu qu'il n'y avait plus de relationnel, il s'est cabré dés qu'il a été surpris par quelque chose selon ses dires, elle s'est fait peur, le rendez vous chez le véto était pris, mais ça n'a pas changé son isolement malgré tout. Bref, on l'a racheté 2 ans après l'avoir vendu chez un marchand, qui heureusement nous a prévenu. Il était sensé mordre aussi, comme le poulain de 12 mois (né d'un de nos étalons) dont elle s'est débarrassé en même temps. Mais bon, vu que l'un comme l'autre ne se sont jamais servi de leurs dents avec moi, alors que je m'asseyais dans l'herbe avec eux, donc clairement à portée de mâchoires, ça se trouve il a levé les pieds de quelques centimètres. D'ailleurs le méchant poulain est passé de marchand en marchand, avant d'atterrir chez une cavalière d'endu alsacienne, qui en est raide dingue. D'ailleurs elle met les enfants de sa famille dessus
Nos chevaux en interaction avec des inconnus (pour eux) en notre présence. L'une des 2 est la propriétaire d'un 1/2 frère des entiers en train de la recouvrir de bave (7 ans, entier, en pension boxe/paddock, acheté alors qu'elle venait pour une saillie au départ sur sa jument, qui a déclenché une fourbure entre temps, et en attendant elle finit aussi ses études de médecine), et l'autre la propriétaire de l'étalon en photo au-dessus venue rencontrer la progéniture de son cheval, qu'elle a ramené de Tunisie après avoir fait des randos avec le grand-père de son cheval (c'est son seul cheval, 20 ans de vie commune, et secrétaire juridique à Stuttgart, et pareil il est en pension boxe/paddock).
Objectivement, je suis dingue de nos chevaux. J'adore comment ils sont faits, les qualités sportives, la génétique, toussa toussa, mais le meilleur est dans leur tête