En résumé, oui @pcql le taux de consanguinité lié à un ancêtre commun diminue au fur et à mesure des générations, mais celui-ci ne peut être problématique que si l'ancêtre commun en question se retrouve à la fois chez le père et chez la mère, et pas si on le retrouve répété que chez un seul des parents, aussi proche soit il
Et ceci, uniquement parce que le cheval est diploïde, comme l'humain (les chromosomes des cellules sont présents par paire, et donc les gènes sont présents en double exemplaire. Il y a donc une possibilité que chaque gène soit présent en deux versions différentes, ce qu'on appelle
allèles )
Le problème de la consanguinité c'est des allèles identiques chez le père et chez la mère , qui du coup peuvent éventuellement être en double exemplaire chez le poulain.
Avoir deux allèles identiques ne signifie bien sûr pas que ce soit problématique, l'ennui c'est que souvent tu ne le sais pas avant que le problème arrive, genre l'HYPP ou la PSSM1, pour citer des maladies génétiques équine bien connues. Chez le connemara, il y a aussi la HWSD (hoof wall separation disease). Le mieux donc étant de limiter tout risque d'allèles identiques.
Mais comme, chez les chevaux, le père et la mère ne transmettent chacun qu'un chromosome pour chaque paire de chromosome (à cause de la méiose) , le fait que des allèles soient doubles chez un des parents n'a pas d'importance (puisqu'il n'en transmettra qu'un de toute façon).
Il faut donc uniquement se focaliser sur le fait que potentiellement le parent transmet le même allèle que l'autre parent : donc sur la redondance
entre les deux arbres généalogiques parentaux.
Chez une espèce tétraploîde (quatre chromosomes) , comme l'expliquait Obsonine dans les autres pages, le problème est plus complexe parce que chaque parent transmet deux chromosomes et donc, s'il est consanguin, il y a déjà une chance pour qu'il transmette deux allèles identiques à lui tout seul : la consanguinité de chaque arbre généalogique parental doit donc être prise en compte.
De toutes ces histoires d'allèles et de consanguinité découle aussi le problème des races à faible ou très faibles effectifs : il est très difficile de croiser des parents ayant peu ou pas d'ancêtres communs car tu n'arrives pas à conserver les lignées distinctes (vu que tu n'as plus assez de reproducteurs)
Mais avoir de gros effectifs ne signifie pas que tu n'as pas de problèmes de consanguinité : ce qui compte, c'est la diversité des allèles, et donc des lignées. Si tes effectifs viennent de la même lignée, c'est très ennuyeux. C'est le cas chez les chiens de races par exemple, ou la consanguinité a très souvent été utilisée pour fixer les caractères physiques... Et qui a très souvent fixé les maladies avec (certaines maladies sont très spécifiques à des races de chiens précises, et les corniauds sont souvent en meilleur santé)
De là aussi le gros soucis des chevaux de sports actuels, dont la reproduction à outrance de certains étalons va sans doute causer problème car il n'y a plus que quelques lignées distinctes (par exemple, pourvu que Cor de la Bryere ou Double Espoir n'aient pas eu d'allèle défectueux !)
On en voit un exemple très concret avec l'HYPP : UN reproducteur (non malade) a beaucoup de descendants non malades mais au fur et à mesure des croisements l'allèle défectueux s'est retrouvé avec un pourcentage important dans la population de QH , et fatalement des poulains avec les deux allèles défectueux sont nés. D'où l'apparition surprise de cette nouvelle maladie.
C'est étonnant par exemple que le Morgan n'ait pas une maladie dédiée : de notoriété publique, cette race a été fondée avec un seul reproducteur