Citation :
"Puis c’est vrai que ça fait mal au coeur de voir sur ÇA que la complicité homme/cheval on n’y crois pas." Je ne l'ai jamais vue ni connue, mais si j'ai des preuves, j'y croirais, c'est tout. Je ne suis pas en train de dire que les cavaliers sont détestés par les chevaux !
L'un de mes chevaux est venu me chercher un jour et m'a poussé dans le dos jusqu'à sa copine qui était malade à l'autre bout du pré.
Avec ce même cheval, j'ai parcouru 1700km de course : on se connaît par coeur. Sur ma première 160km, j'ai craqué et me suis mise à pleurer au 140e km, tellement j'étais fatiguée. Le cheval a perdu le moral avec moi. A contrario, sur d'autres courses, je lui ai connu des regains d'enthousiasme parce que j'étais suffisamment solide. Lui, il s'est totalement donné à moi. C'était l'ancien cheval d'international de mon mari et - pourquoi ? Je n'en sais rien ! -, à partir du moment où je l'ai récupéré, il n'a jamais plus été le même. Je lui plaît pour une raison x ou y, peu importe. Mais quand l'ostéo le manipule, je n'ai pas intérêt à m'éloigner et à sortir de son champ de vision, sinon il se raidit et ne peut plus être manipulé. Cela fait beaucoup rire l'ostéo.
Quand ma fille aînée s'entraînait à conduire dans l'un des prés avec son beau-père, alors que je la regardais faire hurler le moteur, j'en ai eu trois qui sont arrivés plein pot pour se planquer dans mon dos.
Si je rentre dans le pré de mon vieux cheval en pleurant, il vient poser sa tête contre ma poitrine. Si je n'ai rien de particulier, c'est à peine s'il lève la tête.
Depuis que j'ai administré un traitement très lourd et contraignant à l'une de mes juments très gravement malade, elle a complètement changé de comportement avec moi. Elle qui refusait de se laisser attraper, maintenant elle vient d'elle-même chercher les câlins. Elle sait que ses souffrances ont cessé "grâce" à moi.
Mon petit entier de 3 ans se repose beaucoup sur moi. Tous les apprentissages (marcher en licol, monter dans le van, la douche, etc) ont été simples parce qu'il est confiant (c'est son caractère et du coup, il est très généreux dans ce qu'il offre à partir du moment où il est en confiance).
Des anecdotes comme celles-ci, j'en ai des centaines.
Et, avec des chevaux avec lesquels le feeling ne passait pas du tout, j'ai aussi pas mal d'anecdotes qui vont dans l'autre sens !
Parce que le cheval est un être vivant, avec son individualité et son passif. Il ressent des choses comme nous en ressentons. Et quand deux individualités sont compatibles, bien évidemment, qu'on construit quelque chose à deux.
Les miens, je sais, rien qu'à leur posture dans le pré, à leur façon d'hennir, s'il y a un truc qui ne va pas.
La complicité, elle est là, dans la connaissance de l'autre. Bien évidemment que lorsqu'on vit quotidiennement avec des chevaux, une complicité se crée. Les chevaux savent très bien à qui ils ont à faire. Et décident s'ils accordent leur confiance. Certains sont plus démonstratifs que d'autres, selon leur caractère, c'est tout.
C'est un truc que vous expérimenterez un jour.