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Solange27

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Posté le 04/01/2024 à 13h14

Je vous partage cet article très intéressant trouvé sur Facebook.
Je me reconnais dans l'enseignement reçu au debut des annees 80.

De Eric Louradour pour Grand Prix :

"Dans le passé, et jusque dans les années 1980, un grand nombre de chevaux de sport était souvent entraîné en promenade et en extérieur afin de renforcer leur courage, leur moral, leur souffle et leur condition physique et musculaire. Certains cavaliers n'hésitaient pas à les monter à la chasse à courre en semaine et en concours le week-end. Même si les chevaux étaient généralement moins doués naturellement ? plus lourds, moins de sang ou d'équilibre ? que ceux d'aujourd'hui et qu'ils auraient donc pu avoir besoin a priori de plus de travail, les exercices en dressage comme à l'obstacle étaient souvent simples, adaptés, bien pensés et dosés: le cheval devait avant tout répondre au mouvement en avant, ralentir ou s'arrêter et tourner aussi bien à droite qu'à gauche le plus rapidement et efficacement possible.

Quant au cavalier, il apprenait à monter avec le mouvement en veillant à renforcer le côté positif de sa monture plutôt qu'à vouloir toujours combattre ses points négatifs. Il devait acquérir le sens du rythme et de l'équilibre, une réelle connexion avec le cheval en allant le plus souvent dans son sens. Dans cette dernière quête, c'est en passant du temps avec l'animal que le cavalier parvenait à mieux le connaître, l'interpréter et se connecter avec lui. À cette époque, la plupart des débutants passaient énormément de temps aux écuries à s'occuper de leurs montures: pansage, soins et activités variés, marches en main. Ils pratiquaient régulièrement une grande quantité d'exercices de mises en selle, certes douloureux mais indispensables, et testaient bien des disciplines équestres: voltige, promenade, dressage, saut d'obstacles, cross-country, travail à la longe, monte à cru, etc.

Ainsi, les élèves passaient leur journée au centre équestre. L'esprit ?club?, où tous les passionnés se retrouvaient dans une ambiance de partage, était très développé. L'équitation était une véritable école de la vie et un mode de vie. L'apprenti était sensibilisé, instruit et éduqué sur fond d'éthique afin de mieux se socialiser, renforcer son mental et son physique, se cultiver, respecter et prendre soin d'un autre être, et surtout se passionner. Les enseignants obligeaient les élèves à être plus exigeants envers eux-mêmes et moins envers le cheval: ?Comporte-toi avec les chevaux comme tu aimerais qu'on se comporte envers toi?; ?La faute n'est jamais du cheval, mais toujours du cavalier?, pouvait-on entendre. Les enseignants et cavaliers n'imposaient pas à outrance à leurs chevaux l'utilisation trop répétitive d'exercices complexes de dressage ou de gymnastique à l'obstacle, de barres au sol, etc. Ils faisaient davantage appel à la flexibilité mentale et physique du cavalier et à son sentiment en multipliant les changements de positions, de chevaux et d'expériences équestres.

L'équitation est une question de sensations et c'est par toutes ces variations et expérimentations que l'on développe le tact équestre et que l'on construit un cavalier apte à monter tout type de chevaux et une femme ou un homme de cheval capable, même à travers le jeu, d'emmener sa monture à travailler et à devenir un superbe athlète.

De nos jours, en revanche, on fait souvent travailler les chevaux dans des lieux où il n'y a pas de promenade, dans des ?bacs? à sable (petites carrières), des manèges, etc. Pour le confort de l'humain et l'urbanisation se développant, les écuries ont été implantées plus proches des villes ou dans des environnements moins spacieux et moins appropriés à la bonne évolution du cheval et du cavalier de compétition: pas de promenade en terrains variés, pas de terrain de cross, manque de nature, d'espaces verts et de paddocks. Cela rend la vie de nos amis équidés bien plus confortable sur certains aspects mais plus morose sur d'autres!


De plus, les jeunes passent moins de temps aux écuries et auprès des chevaux. Leurs parents les emmènent seulement pour l'heure d'équitation car il leur faut partager le temps périscolaire avec bien d'autres occupations. Aujourd'hui, l'enfant doit être un prodige multidisciplinaire. Par gain de temps donc, quand il arrive aux écuries, les chevaux sont souvent déjà pansés et sellés et il entretient de ce fait très peu de rapports avec l'animal. De même, il passe très peu de temps avec les autres cavaliers. Une fois à cheval, l'élève doit seulement se faire plaisir, ne pas souffrir et surtout ne prendre aucun risque. Les parents protègent l'enfant ou l'enfant a déjà ses exigences. Ainsi, il est recommandé que l'instructeur permette au cavalier de monter toujours le même cheval, qui lui plaît, et qui est souvent le plus facile; qu'il évite les séances trop répétitives de mise en selle (qui pourtant sont sécuritaires et permettent de tendre vers la juste position, les bonnes sensations et la connexion idéale cheval/cavalier); qu'il ne s'invente pas des reprises trop particulières (parcours de cross, course de galop, etc.) qui pourraient se révéler dangereuses?

Dans cette vision, il est difficile pour les élèves de développer leur tact équestre, leur sens de l'animal, leur sociabilité, mais aussi leur passion. Les cavaliers qui découlent de cette formation compensent souvent leur manque de sentiment et de compétences par un degré d'exigence trop important. Leur ignorance et leurs lacunes peuvent les inciter à utiliser de ce fait un dressage coercitif, un rapport de force, des embouchures complexes et surtout à " robotiser " leurs chevaux par une répétition acharnée et négative. Ce manque de tact et ces pratiques rendent leurs chevaux toujours plus anxieux et difficiles, ce qui crée ainsi un cercle vicieux: plus le cheval devient exubérant ou rebelle, plus ils amplifient le rapport de force et la ?robotisation?.

Le monde du cheval a cependant accompli beaucoup de progrès en matière de bien-être animal. Et il faut continuer à aller de l'avant! Le constat que j'établis en comparant ces deux périodes distinctes est qu'il nous faut absolument chercher à mieux éduquer les cavaliers débutants. Ils seront les fervents défenseurs d'un sport noble et unique qui fera toujours rêver. Il est important d'inviter les jeunes générations à simplifier leur équitation et à davantage utiliser leur tact, leurs sens et surtout leur bon sens. Il faut rappeler que la plus grande part de maltraitance des chevaux provient de la mauvaise équitation. Dans le futur, je pense aussi que nous devrons réintroduire les chevaux de sport dans des lieux plus spacieux et appropriés à leur bien-être. De plus en plus, les cavaliers et gérants d'écuries devront trouver des solutions pour offrir une vie meilleure à nos amis équidés et minimiser les coûts. Les crises sanitaires, la flambée des prix de l'alimentation, de la litière et de la main-d'?uvre notamment, la pénurie de personnel capable de s'engager dans un métier à vocation, ainsi que l'influence des associations de protection des animaux nous obligeront à aller dans cette direction.

En tout état de cause, il faut laisser le temps au temps, et je reste confiant et optimiste pour le futur! En ce début d'année, je forme le v?u que les chevaux bénéficient toujours plus du retour qu'ils méritent pour tout ce qu'ils ont fait pour aider l'humanité à évoluer à travers les âges: transports, travaux forcés, durs et variés, guerres et conquêtes. Ils méritent vraiment notre respect, notre reconnaissance et notre dévouement. Je suis certain que nous sommes de plus en plus nombreux à le penser et à chercher des solutions. J'espère que ce texte contribuera à ajouter une pierre à la construction de cet édifice. Meilleurs v?ux à toutes et tous, et merci de me lire. Je vous souhaite un merveilleux parcours équestre en 2024."

Sportivement vôtre, Éric

Édité par solange27 le 04-01-2024 à 13h15

Tekesuta

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Posté le 07/01/2024 à 13h42


marlin a écrit le 05/01/2024 à 11h05:
Pour rejoindre un peu ce texte criant de vérité, vu sur FB:

J'AIME PAS CE PONEY….
Parfois on entend dire des petits cavaliers qu’ils n’aiment pas tel ou tel poney car « il ne tourne pas, n’avance pas, va trop vite, tire les rênes… » … mais par contre ils vont aimer « le poney auto école de luxe ».


Là-dessus, le poney qui n'avance pas est souvent blasé, le poney qui va trop vite, stressé, tire sur les rênes, s'est mangé une bonne éducation dans les dents...

Ben, moi qui ne suis pas friande de facilité, jamais on me fera monter un cheval comme ça, je ne monte pas un cheval en souffrance ! Donc oui, je n'aimais pas monter la jument qui courrait après ses pieds, le cheval qui embarquait à l'obstacle, ou celui qu'il faut pousser comme un dingue. Je préférais le p'tit fjord bien malin qui hésitait pas à me recaler si besoin, mais en avant, bien dans sa jolie tête, participatif, tout en étant strict avec moi.

Même si j'entends le côté facile/difficile, je préfère le "il me demande d'être tout le temps attentif, droit, de demander correctement, j'ai pas le droit à l'erreur" VS "il tolère mes erreurs"

Ca évite de normaliser des comportements en qualifiant le cheval de "difficile" alors qu'il est juste en souffrance...

Corleone

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Posté le 07/01/2024 à 22h09


fruit.des.bois a écrit le 04/01/2024 à 23h38:
.Et effectivement il y avait tout une éducation, compte tenu des conditions assez dures (pas d'eau ni d'électricité)
[...]
Maintenant, l'esprit est beaucoup plus en mode "Je paie, je vais pas encore faire les corvées, ça va pas ou quoi".

Vu que tu as 24ans, je pense que c'est simplement ton club qui était comme ça, car Dieu merci, les charettes pour transporter de l'eau existe depuis plus de 24ans et l'eau et l'électricité étaient déjà dans de nombreux clubs


Citation :
Pareil, je trouve que les gens deviennent précieux, ils cherchent le confort. Avant l'hiver on avait beau se couvrir, on avait froid tout le temps, les pieds gelés, les bouts des doigts prêts à tomber, et on ne se plaignait pas.

Ça rejoint ce qu'on disait plus haut : il ne faut pas penser que puisque les gens ont vécu sans eau ni électricité, cela les rendaient heureux et qu'ils n'auraient pas voulu plus de confort. Ils cherchaient le confort de leur époque.
Et si, je pense qu'ils se plaignaient.

Cela ne veut pas dire non plus qu'il ne faut aucun confort et trouver génial de porter des bidons d'eau aux chevaux dans le froid et la nuit, sous prétexte qu'il fait parfois vivre à la dure.
Moi, ça me fait râler de m'occuper de Pompon dans le froid et la nuit, mais je le fais car je n'ai pas le choix.


Citation :
Avant on passait notre temps les doigts dans la boue, maintenant risque pas, faudrait pas se casser un faux ongle.

Le monde ne s'est pas transformé en 10ans. Avant aussi ça saoulait des gens de mettre leurs faux ongles dans la boue.
Grand Galop et Veronica Di Angelo, ce sont les années 90-2000.


Citation :
Je pense que le téléphone joue beaucoup : maintenant on ne regarde plus les gens en face, nos relations sociales se font à travers le téléphone.

Mais là dessus, même si on s'éloigne un peu du sujet, je te rejoins totalement, je trouve que cela a évolué de manière très rapide, depuis ~5ans je trouve, et je pense que le confinement a un rôle important.



Citation :
Bref j'ai l'impression que c'est que du paraître et le monde devient superficiel. Avant on était en Decathlon, il y avait beaucoup moins cette obsession pour les éperons, le cheval sur la main, etc. Maintenant il faut tout tout de suite, on n'a pas la patience de travailler sur le long terme.

Sur la question de la patience et des obsessions, je te rejoins par rapport à mon vécu.

Sur la question du paraitre, je pense qu'il y a deux choses :
- tu n'as peut-être pas été dans des clubs ou groupes d'amis qui étaient branchés mode et paraître et que tu t'en rends compte maintenant.
- tu quittes l'adolescence pour entrer dans l'âge adulte, tu te rends donc compte de certaines choses que nous faisions étant plus jeunes, et qui te paraît surréalistes.

Quand je vois la mode actuelle des ado, avant de critiquer je me rappelle de la mode de mon époque, et je me dis que c'est simplement moche depuis toujours, même de mon temps.

Mais "de mon temps", donc lorsque tu avais à peine 2ans, il y avait déjà les "poonseuses", les tapis Tweety et Grominet, les protections Norton de couleurs pour être assortis, et je place les débuts du gros marketing en équitation dans les années fin 90-2000. On était donc déjà effarés de voir des ado dépenser de l'argent pour des tapis Warner Bros et des bandes de polo assorties.

Certes, à l'époque il devait y avoir moins de marques "chic" mais ça arrivait petit à petit, jusqu'à l'explosion actuelle.

Édité par corleone le 07-01-2024 à 22h10



Quiebro13

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Posté le 08/01/2024 à 15h18

corleone

Mince j'avais oublié les tapis Warner bros

On a aussi eu quelques années après le choco/ciel, le style burberry décliné en plusieurs couleurs . . .


Et oui ceux/celles qui avaient plus d'argent que d'autres et qui se mettaient en avant plus par leur matos que par leur équitation.

Tice.b

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Posté le 18/02/2024 à 16h52

Si c'était mieux avant ? Il fallait vraiment être accro aux chevaux pour continuer... J'ai connu la chambrière quand le cheval ne voulait pas sauter, des heures et des heures sans étrier, des cavaliers en pleurs se faire insulter... C'était à la dur mais on passait l'éperon d'argent sur un tour à 1m15 et on partait faire du cross sans étrier... Sauf que les chevaux n'étaient pas toujours dressés, et quand les moniteurs montaient le cheval pendant le cours, celui-ci passait un sale quart d'heure...
Quant au fait de rester au club pour s'occuper des chevaux, balayer, etc... c'est malheureusement pris pour du travail "dissimulé" par l'État en cas de contrôle.
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