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Témoignage suite à un accident, maladie.
Posté le 29/01/2013 à 21h34
Ah oui, Alexou, c'est sure que ça rigole pas.
Je me souviens d'une cavalière de dressage justement qui est venu essayer un de mes chevaux a vendre aux écuries.
La cavalière est hémiplégique du coté gauche, je me souviens de l'harmonie qu'elle avait su créer avec mon cheval qui pourtant n'avait jamais été confronté à ce type de handicape.
Il a compris tout de suite comment s'adapter aux aides qui n'agissaient du coup que d'un seul coté.
C'était impressionnant!
Les chevaux sont magiciens, ils savent.
Quand tu dis que tu es restée bloqué, tu es resté bloqué dans la tête ou physiquement?
J'imagine bien ce que c'est que la peur du pire en même temps.
les rares fois ou je monte j'y pense mais ça dépend du cheval, certains savent très vite me mettre à l'aise et le plaisir est là.
C'est vrai que quand ton ostéopathe te regarde et te dit droit dans les yeux, vous auriez du mourir en coup du lapin ou être couché a vie dans un lit avec ces fractures, vous avez eu 1 millimètre de chance et la moelle est miraculeusement intacte, j'ai pris la mesure de tout et la peur a du mal a me quitter, pour te dire, même cet hiver quand je marchais sur la neige j'y pensais de peur de tomber bêtement.
Après les accidents c'est toujours bête, j'essaye de ne pas régir ma vie autour de cette crainte meme si ça demande un gros effort, j'ai été bouffé une fois par cet accident, il ne faut pas qu'il me bouffe à vie.
Pour te dire à quel point c'était bête et rarissime ce qu'il m'est arrivé, je terminais le travail d'un cheval, il avait piaffé magnifiquement bien, j'étais très fière de ses progrès et pour le récompenser j'ai décidé de le galoper pour le délier à la suite de cet exercice et terminer sur du cool.
un demi tour de galop décontracté, le cheval parfait et tout d'un coup je sens le cheval comme se dérober sous ma selle, puis il se met à ne plus avancer, galoper sur place, comme coincé.
j'ai vu juste, il s'était coincé le dos au niveau des lombaires mais la violence et la soudaineté de ce mal a fait bondir mon cheval, qui s'est mis à partir en rodéo et en selle de dressage ça pardonne mal....
j'ai parcouru avec lui une bonne trentaine de mètres en m'agrippant pour ne pas tomber mais je suis tombé...
sur la cloture de la carrière, la traverse m'a emmené les vertèbres cervicales dans mon vol plané.
Ce cheval, je le connaissais par coeur, un cheval adorable qui n'a jamais fait sous ma selle le moindre écart.
J'ai meme eu ce sentiment qu'il s'en voulait (enfin, c'est ce que je veux croire), il a fait le tour de la carrière et est revenu me voir comme s'il ne comprenait pas pourquoi j'étais allongée dans le fossé de l'autre coté de la cloture.
Durant mon séjour à l'hopital et encore durant ma convalescence à la maison (la maison collée aux écuries), ce cheval a fait une dépression très marquée, visible pour n'importe qui, ce n'était plus le même et ça m'a fait beaucoup de peine de le voir comme ça si abattu.
C'est bête mais on n'y peut rien, la vie est comme ça, j'aurais tout autant pu m'accidenter sur la route ou autre.
C'est ce que j'essaye de me dire au maximum pour ne pas m'empecher de vivre et bouger comme je l'entends.
Sinon, on fait plus rien, une fois le corps fragilisé, sortir dehors est potentiellement un danger, dormir dans une mauvaise posture etc...
mais est ce que ça doit nous empecher de vivre?
Ca fait un an pour moi, mais je sais que le chemin dans ma tete est encore a continuer meme si je vis tout ça beaucoup mieux maintenant.
physiquement, grace a une proprietaire et amie, je suis équipé d'un appareil de magnétothérapie, et je dois dire que durant ma convalescence et encore aujourd'hui, c'est un outil tres précieux pour me sentir bien dans mon corps et vu ce que tu as eu, tu devrais essayer, au quotidien c'est magique.