Je vois et comprends (voire, je partage!) ta peine

S'attacher à un être vivant, s'en occuper, en prendre soin, s'en inquiéter et lui donner tout l'amour que l'on est capable de lui porter est un acte extrêmement fort qui produit une réelle rupture émotionnelle lorsque l'on doit se séparer...
J'ai vécu le cas avec ma jument, qui n'était pas mienne à l'époque. Pour des raisons familiales très personnelles, après un an à m'occuper d'elle, la soigner, la nourriture, faire les box, les parcs, l'eau, partir en balade (jusqu'à la liberté!), j'ai dû faire le choix le plus difficile de ma vie : la quitter, l'abandonner. En plus du sentiment de violence, de tristesse, de perte, de désespoir et de déchirure que cela procure, j'avais un vrai sentiment de culpabilité... Parce que c'est MON choix, c'est MA responsabilité, c'est MA faute. J'ai pleuré du jour où j'ai pris la décision jusqu'à 1 an après... Et puis j'ai appris à être résiliente et à accepté que j'avais vécu une période merveilleuse, bel et bien réelle et que tout le monde n'a pas eu cette chance là... Et puis j'ai ensuite pu la racheter. Ascenseur émotionnel ++ en deux ans
Et puis, dans un club, je m'étais attachée à un poney gris (j'ai pourtant horreur des poneys, et des gris...

). Pendant deux ans, j'étais quasiment la seule à le sortir de son box pour faire autre chose que monter dessus. Il était infecte avec toooooout le monde, sauf moi (et Laurie, sa gardienne de l'époque), on avait créé une espèce de relation avec "symbiotique", tout était très fluide. J'avais même prévu de le racheté mais Laurie m'avait alors expliqué que ce cheval appartenait à une de ses amie (éleveuse) et que le loulou n'était là que pour "sortir un peu du parc". Et deux ans après, sans explication, sans prévenir, le poney et Laurie étaient partis... J'avais évidemment un mal de chien au coeur mais j'avais vécu ça comme une trahison. Pas un mot, rien... nada ! J'ai mis énormément de temps à m'en remettre et je n'ai plus jamais remis les pieds dans un centre équestre dépuis
Tout ça pour dire que oui, je comprends. La perte (d'un être, de repères...) implique une forme d'abandon et donc, de peur, de tristesse, d'angoisse, de désespoir, on se sent impuissant face à ce que la vie nous impose et nous réserve et on veut donc contrôler le moindre petit truc sur lequel on peut se raccrocher (le départ au camion dans ton cas). Et personnellement, ayant appris la résilience, je serais d'avis à ne pas imposer tes émotions lors du départ et donc, si tu ne te maitrises pas totalement, à ne pas aller ce jour-là, au camion... Profiter des souvenirs, accepter de pleurer, parce que c'est humain et que ça fait du bien. Et en parler. Le répéter, le rabâcher, l'écrire des centaines de fois. Mais dans le but d'accepter qu'il a fait partie de ta vie et que d'autres t'apporteront aussi énormément