Merci pour à vous tous cette discussion très intéressante ! Mais elle a soulevé 2 questions :
-comme souvent, @le_passager , vous soulevez des questions très intéressantes par rapport à l'équitation que j'ai pu apprendre. J'ai toujours appris que lorsqu'un cheval est incurvé, il s'agit de son rachis qui vient "s'enrouler" autours de la jambe intérieure. Plusieurs moniteurs m'avaient dit que je devais voir le rocher intérieur de mon cheval pour être sûre qu'il était correctement incurvé.
Aujourd'hui je demande une incurvation plus légère et moins demandeuse physiquement; mais je conçois toujours l'incurvation comme le rachis (de la tête jusqu'à la queue) formant une courbe. Du coup, ce serait complètement erroné si j'en lis ce que vous avez écrit ? Un cheval incurvé est droit dans sa colonne ? Pourquoi parle-t-on alors de cheval incurvé ?
- deuxième question, plus en lien avec le post : je monte actuellement un cheval qui a pris l'habitude avec sa propriétaire de rentrer au grand galop de balade. En soit ce n'est pas dangereux mais très désagréable pour lui et moi, puisque le retour se fait sur du goudron et comporte des virages. Le cheval est malin, il ne se fauchera pas, c'est pour ça que le danger n'est pas imminent. Après 1 mois de boulot, j'arrive à récupérer le galop au bout de 200m environ, et le reste du trajet se fait en trottinant. Je me rends compte qu'instinctivement, j'utilise la méthode de l'arrêt d'urgence expliqué ci-dessus, mais en beaucoup moins forte, j'ai des actions de main plus légères et discontinues. Je me demande si un véritable arrêt d'urgence, employé 1 ou 2 fois, ne serait- pas pertinent pour lui faire réellement passer cette habitude ? Encore une fois, je ne suis pas en danger, il s'agit simplement, selon moi, d'impolitesse de la part du cheval.
Quelques précisions alors :
Quand un cheval s'incurve il n'est pas incurvé en formant une courbe de la tête à la queue. Tout simplement parce qu'il ne peut pas le faire. La colonne vertébrale du cheval, en dehors de l'encolure est plutôt rigide et la seule véritable région capable de se ployer latéralement se situe entre la 9eme et 14eme thoracique (N.B. si un cheval est correctement sellé votre poids doit êtes porté sur la 13eme thoracique).
Le cheval qui s'enroule autour de la jambe ... c'est donc une vue de l'esprit mais qui n'est pas si erronée que ça.
Que demande-t-on et comment demande-t-on correctement une incurvation à son cheval ?
Eh bien on lui demande en réalité une flexion costale avec la jambe intérieure à la sangle, voire un peu en avant. Conséquences ? Le cheval va se ployer, gainer ses abdominaux et passer le postérieur interne sous sa masse.
A-t-on donc vraiment besoin d'agir avec les mains pour incurver le cheval ? Non, dès lors que le cheval a été éduqué à ça, la main n'est là que pour indiquer et réguler mais c'est bien la jambe qui demandera l'incurvation en premier. C'est tout le but de l’éducation à l’épaule en dedans et contre-épaule en dedans.
Regardez ces photos de Harry Boldt qui avait voulu faire la démonstration que l'incurvation de la tète à la queue était une vue de l'esprit.
Voici son cheval sur un travers de quatre pistes :
Et vue du dessus :
Et sur une epaule en dedans parfaitement executee :
Alors pourquoi parle-t-on de cheval incurvé ? Par réduction, par simplification ... certainement aussi parce que les travaux de Baucher sur les flexions ont été très mal digérés et compris.
Tout les débutants en ont fait l’expérience : vous êtes à cheval, vous voulez tourner mais pinpin tourne pas, plus vous lui mettez le nez à l’intérieur en exagérant votre rêne d'ouverture ... moins ça tourne et plus pinpin se barre sur son épaule extérieure.
Moralité : plus vous pliez pinpin, moins il peut tourner. Vous le redressez sur la rêne extérieure en lui mettant moins de pli ... et oh miracle pinpin peut enfin tourner.
-Vous avez raison ce n'est rien d'autre que de la mauvaise éducation et c'est dangereux. Un jour il va partir comme un couillon en pleine autonomie et ça sera le crash glissade sur le goudron. Il n'en a rien à secouer de votre présence là haut, ce qu'il veut c'est retour maison, on me fout la paix. Il faut lui imposer l'allure sans non plus le faire exploser mais vous n'avez pas à vous faire imposer le tempo du retour.
Si il n'est pas du genre à chauffer et vous péter entre les mains imposez lui donc quelques retours au pas et dans le calme, voir demi-tour puis retour à la maison mais et le tempo et la direction ce n'est pas lui qui l'impose.
Je veux pas vous conseiller n'importe quoi ne vous connaissant pas et ne connaissant pas le loustic mais moi je l'emmenerai illicco lui remettre les idées à leur place : la direction, l'allure c'est pas à lui de la choisir pour le cavalier et il n'y a pas de quoi s'amuser de ce genre de comportement.
Le cheval qui va où il veut, c'est rênes longues recréation quand le cavalier l'a décidé.