Maman et cavalière : ça me fait peur !

badmonster

J'avoue que j' ai du mal à comprendre le raisonnement.
Outre le bébé, il y a plein de phase dans la vie où tu décroches de ta passion où tu t'en éloignes.
Il suffit de voir le nombre de post sur CA "je n'ai plus envie", "j ai perdu la motivation" ...
Et les réponses sont toujours les mêmes : ce n'est pas grave, c'est la vie ça arrive. Ça reviendra, ou pas, et c'est normal. Ça sera compensé par d'autres belles choses. D'autres passions viendront remplacer et ça sera tout aussi chouette.

Tant que le facteur déclencheur du changement n'est pas subi, ce n'est pas très grave et ça peut être une belle opportunité de vivre autre chose.

C est pas moins bien de mettre l'équitation en pause parce qu'on a eu un bébé et que les priorités ont changé que parce qu'on a décidé de faire le tour du monde en sac à dos. Dans les deux cas c'est voulu et c'est chouette.

Perso j' ai mis l'équitation en parenthèse quand j'ai eu mes chiens et c'est sans regret. J ai découvert avec eux ma vrai passion et mon premier amour et je trouve que c'est super chouette. Je me sens complète grâce à ça.

joual le raisonnement c’est justement si tu ne décroches pas de ta passion.

Perso j’ai ma jument depuis plus de 15 ans, j’étais ado quand je l’ai eu, forcément j’ai évolué mais ma passion n’a jamais changé… j’ai fait d’autres trucs car j’ai d’autres plaisirs aussi mais à chaque fois c’était des compromis pour tout concilier

badmonster

Si c'est ta passion, ça ne changera pas avec un enfant.
Des mamans passionnées et hyper investies dedans il y en a plein et heureusement.
C'est pas parce que tu as un enfant que tu arrêtes de faire ce que tu aimes. La petite étincelle reste là.

Alors oui il y aura nécessairement des adaptations à faire et des compromis à trouver.
Mais quand tu fais un enfant, on peut estimer qu'il est désiré et que ma future maman est d'accord pour faire ses compromis et qu'ils seront fait de bon coeur.
Si le seul objectif une fois le rôti sorti c'est de reprendre comme avant et que l'enfant n'est vu que comme une méga contrainte car on ne veut rien sacrifier à sa passion, alorz effectivement il vaut sûrement mieux ne pas avoir d'enfant.
Il y a plein de femmes comme ça et qui choisissent de ne jamais faire passer la passion en second et c'est génial pour elles.
Il faut juste en avoir conscience avant de procréer. Mais encore une fois, avoir un enfant ce n'est aucunement une obligation même si on a plus de 30 ans, on est en couple, on a la maison, le CDI et le labrador, même si belle maman nous demande toutes les semaines "quand est ce que je serai grand mère" ou que régulièrement on nous tanne "et le bébé c'est pour quand".

Tout à fait OK avec joual

"La liberté ce n'est pas l'absence de contraintes, c'est des contraintes librement consenties"
(Je ne sais pas de qui c'est, mais ce n'est pas de moi haha !)

totox effectivement c'est une maladresse de ma part et je m'excuse si j'ai pu vexer certaines mamans.

il y a toujours des exceptions mais de ce que j'observe, c'est assez rare que les cavalières amateurs sur des niveaux de compétition intermédiaires (amateur 3/2/1) arrivent a garder le rythme sur les 3 premières années de bébé. C'est qqch qu'il faut prendre en compte.

Je le vois aussi cette année entre mon mariage et la blessure de ma jument (ma jument a été arrêtée de novembre a fin février et j'ai fais mon mariage en juin) et je l'ai "travouillé" jusqu'à fin juin... j'ai repris difficilement les concours fin juin/ début juillet et là je repars en CCE ce week-end après 1 an d'absence. c'est hyper dur moralement car il faut se remotiver, se redonner des objectifs, se remettre dans le bain avec aussi des choses qui ont changé (jument moins franche a l'obstacle, moi qui ai perdu du niveau etc...) il faut se remettre en confiance.
et je n'ai pas de contraintes de temps et de disponibilité (même si parfois je peux finir tard au boulot) donc avec un enfant, ça me semble compliqué... il faut vraiment avoir la moelle quoi !

Pour celles qui ont gardé le rythme c'est souvent "oui.... mais "(sous entendu: le cheval est plus travaillé par le pro/ une DP/ il y a plus de TAP etc...on a réduit les concours et/ou le niveau)

pour moi c'est vraiment des changements dont il faut avoir conscience et perso, pour le moment ça me fait peur car à l'instant T, c'est assez vital pour ma santé mentale d'aller a l'écurie, de progresser, de m'occuper de ma jument 4 a 5 fois par semaine.
après ma vision est surement biaisée par mon entourage = bcp ont arrêté l'équitation, ont confié leur cheval ou ont arrêté les compet (ou en font 2 par an) et/ou la reprise a été dure (bcp de chutes, retour en concours compliqué etc..)

joual tout à fait d’accord :)
Mais je comprends que ça puisse stresser car c’est dur de se projeter et de savoir si on aura le temps, l’argent, l’énergie, les relais .. pour tout gérer :) surtout avec une vie pro chronophage et énergivore

Et je pense que ça dépend aussi des exemples qu’on a eu dans son entourage, si on a que des cas de mères qui ont sacrifié leur vie perso, forcément on peut appréhender un peu plus !

badmonster

Clairement, ça peut être un frein.
D'où l'intérêt de bien choisir le co parent et de réfléchir en amont à une organisation, des solutions possibles, voir pourquoi pas le budgétiser.
Par exemple beaucoup de parents choisissent un 80% pour se laisser du temps sans que ça n'influence vraiment le pouvoir d'achat de la famille car la perte de salaire peut être compensée par une réduction des frais (essence), des impôts...
Et en fonction de la répartition de ce 80%, ça laisse 1 journée/sem, 2 demie journées/ sem ou 1h20/j pour profiter de sa passion.

Après dans tous les exemples du post, globalement ça marche si le co parent est présent et investi. Sinon c'est l'enfer. Alors effectivement, on ne peut pas prévoir à l'avance comment il sera avec certitude mais il y a quand même des signes qui aiguillent bien. Genre si déjà la répartition des tâches ca incombe surtout à madame, est ce vraiment pertinent de tenter le diable ?

joual tout à fait d’accord et j’ai dit presque la même chose dans un précédent message haha
Mais même en anticipant ça reste de jeter dans l’inconnu, c’est un bouleversement dont on ne peut pas tout anticiper :)

kaywest

Mais rien ne t'oblige à avoir un enfant à ce fameux instant T.
Effectivement si tu viens seulement de te remettre vraiment avec ta jument et que vous pouvez enfin attaquer les concours après un long moment d'arrêt, c'est assez normal de vouloir en profiter à fond pour le moment.
Ton utérus va réussir à patienter, ne t'en fait pas. Il va attendre que tu sois vraiment prête et que ce soit une envie plus qu'un passage obligé, tout comme ton mec ou la société.
Et si ça ne devient jamais une envie, il va s'en remettre également et tu pourras te consacrer comme tu le veux à ta passion.

Faut vraiment pas que tu te prennes la tête. C'est pas le moment pour toi, c'est tout. Actuellement tu as d'autres projets à court/moyen terme qui te tiennent à coeur et que tu veux mener à bien.

badmonster

Clairement c'est un saut dans l'inconnu mais comme presque chaque grand choix de la vie.
Ce n'est pas pour ça qu'on ne les fait pas et qu'on reste toujours dans une situation connue et confortable.

Je vais tenter un parallèle un peu hasardeux mais qui me semble le moins pire possible.
Quand tu tombes amoureux.se.e, c'est également un gros chamboulement dans la vie. Ça peut changer tes priorités, bousculer tes certitudes et ça va forcément rebattre en partie les cartes de tes envies.
Par ce que cette personne que tu vas aimer follement, tu auras besoin de passer de vrais moments de qualité avec elle, moment qui était peut être dévolu à une autre passion jusque là et il va forcément falloir trouver des adaptations et ne plus réfléchir son emploi du temps que pour satisfaire cette passion.
C'est pas pour ça que tu vas être obligé de devoir passer tout ton temps libre avec cette personne au point de délaisser ton cheval. Mais effectivement si tu passais tous tes moments de liberté à l'écurie ou en concours, il va falloir trouver un nouvel équilibre.
Et ce nouvel équilibre il sera chouette aussi, si il est voulu.

J'arrête là car le bébé est forcément plus dépendant qu'une personne adulte (enfin normalement) mais il n'y a pas que la mère qui peut s'occuper de l'enfant : l'autre parent, de la famille, des personnes formées pour ça (garderie, ass mat...) Bref il y a des leviers pour se dégager du temps et trouver des alternatives pour profiter et de poney, et de bébé.

Et heureusement! La vie serait d'un triste si on pouvait tout anticiper et tout prévoir.
Oui, l'arrivée d'un bébé c'est un bouleversement... et c'est justement ce qui fait la force et la beauté de la parentalité. Accepter de changer de repères, de sortir de sa zone de confort, de lâcher prise, de se lancer dans l'inconnu (parce que quoi qu'on anticipe/balise/prévoit, ça sera toujours en partie différent de notre réalité).
Si on a un réel désir d'enfant, on va vivre ces bouleversement comme une aventure (avec ses hauts et ses bas, comme toute aventure)
Par contre si on fait un bébé parce que : pression sociale et/ou familiale et/ou conjuguale et/ou biologique, c'est-à-dire si ce n'est pas un choix intime porté par un désir personnel, effectivement ça peut être très dur à vivre et on va le ressentir comme une contrainte.
Perso il y a certainement des choses que j'ai arrêté quand je suis devenue maman (ça date un peu, je ne saurais pas dire lesquelles aujourd'hui), mais il y en a tellement que j'ai découvertes et que je n'aurais pas connues sans ça, avoir des enfants m'a ouvert sur tellement de possibles... que j'ai largement gagné au change, je ne me suis jamais dit "j'ai sacrifié tel ou tel truc..." Je pense que ma vie aurait été très différente sans enfants, mais qu'elle n'aurait pas été aussi riche (encore une fois je parle d'un sentiment personnel, pas d'un jugement des vies des uns et des autres)
Mais globalement je suis plutot quelqu'un qui déteste la routine, les routes tracées, j'aime être surprise et déstabilisée : je pense que ça aide à vivre la parentalité.
Parce qu'on peut planifier tant qu'on veut son organisation, mais on ne peut jamais anticiper les bouleversements intimes que ça va provoquer, les désirs que ça va faire naître, les changements intérieurs...
C'est pour ça que ce choix reste profondément intime et indépendant de tous les arguments rationnels qu'on peut donner pour ou contre

Mais je ne nie pas que ça soit positif :)
Je dis juste que ça peut angoisser :) Surtout si on est du genre à se poser des questions !

Après comme je le disais, moi je réfléchis à ça à froid, sans désir d'enfant actuellement, si je ressens ce désir un jour, je me poserais peut être les mêmes questions.. ou pas !

Mais je trouve ça sain de se poser les questions sur comment on pourra s'épanouir après, dans une société qui valorise les "bonnes mères", celles qui sacrifient tout pour leurs enfants, alors qu'il y a sûrement un moyen de trouver son équilibre.

Encore une fois c'est aussi une question d'entourage. Si j'avais eu des exemples de jeunes mamans qui avaient repris l'équitation et la compétition, ça m'aurait sans doute paru naturel et pas un sujet de réflexion. Le hasard a fait que je n'ai vu que des jeunes mamans qui ont changé de cap (sans qu'elles en soient malheureuses :) ) donc ça me questionne plus.




elea2008 évidemment qu'on ne peut pas tout anticiper et heureusement, mais si on décide d'acheter un cheval, qu'a fortiori c'est un cheval de concours qui va coûter cher, qu'on va s'y attacher, que ça va coûter des centaines d'euros tous les mois en pension et compagnie, ben c'est bien de savoir si ça sera jouable les années à venir s'il y a aussi un projet bébé, parce que sinon ça peut valoir le coup de repousser !

Entièrement d'accord !

Typiquement j'ai le cas d'une amie : propriétaire et compétitrice dans l'âme, qui sortait très régulièrement en concours avec sa jument en se fixant des objectifs. Un jour elle a eu envie de voyager et d'aller faire un VIE à l'île Maurice pour quelques mois en laissant sa jument en France.
Au final les quelques mois se sont transformés en 2 ans et maintenant elle projette même de trouver un CDI là-bas pour s'y installer. Pourtant elle n'a pas d'enfant ni d'attache là-bas, juste ses envies ont changé et même si elle aime toujours autant sa jument, ses objectifs sont maintenant totalement différents et c'est un choix de vie qui lui convient et avec lequel elle est complètement en accord donc elle ne le vit pas mal du tout ^^


Bref tout ça pour dire qu'au final les évolutions dans nos envies / besoins ça peut arriver n'importe quand, pour n'importe quel motif et même sans avoir un enfant

Le plus important c'est d'être raccord avec nous-même au final et surtout de ne jamais prendre une décision à contrecœur en cédant face aux pressions des proches ou de la société.

Donc kaywest si tu n'en as pas l'envie et que tu as actuellement besoin de conserver ta vie telle qu'elle l'est et bien fais-le (et dis un gros m*rde à tout ceux qui te mettent une quelconque pression !)
D'ailleurs si l'envie d'avoir un enfant ne vient jamais et bien... Sache que c'est totalement OK aussi, même si on veut souvent nous inculquer le contraire ! Ne jamais oublier que l'on vit pour soi, pas pour les autres.

alors même si je ne fait pas partie de la team maman, je vais apporter mon témoignage qd même.
je suis gérante de pension, donc des proprios qui deviennent maman j en ai vu pleins et effectivement il y a plein de cas de figure.
Celle que tu ne revoit jamais et oubli son cheval
celle qui vient faire les pieds et emmener des carottes la veille d accoucher et qui arrive a 9h le lendemain de sa sortie de la maternité
celle qui enceinte de 2 mois vend son cheval
celle qui modifie ses envies de concours a loisir/travail a pied
bref c est un peu comme la grossesse, autant de cas que de personne et le résultat est généralement très different de ce qu elles avaient prévu avant l arrivée de bébé.

mais je voulais surtout témoigner personnellement, car en tant que bcp trop perfectionniste, qd j ai voulu devenir maman, j ai tout organisé pour, modifier mon activité et imaginé et organisé mon remplacement et limite mon emploi du temps jusqu´au 1 an de bebe.

sauf que il n y a jamais eu de bebe pendant 10 ans
Donc même si cela n a pas été facile a encaisser, finalement je suis heureuse qd même avec mes chevaux et mes chiens.
certes ça a fortement changé mes projets de vie maintenant a l approche de la quarantaine mais c est pas triste, c est juste different.
donc pour moi, l important c est de profiter, on ne fait pas toujours ce qu on veux dans la vie
Donc ne pas faire de plan sur la comète, qd on a son bebe c est un peu comme qd on achète son premier cheval, rien ne se passe comme prévu mais pourtant on y arrive.

mon conseil c est de pas trop se projeter, lâcher prise , parce que même si je le souhaite a personne, parfois on a pas d enfant donc autant pas vendre sa jument, se prendre la tête et oublier son plaisir en attendant.

tototuty merci pour ton témoignage ! En effet dur de lâcher prise ...