meladri a écrit le 19/08/2014 à 21h41: |
| |
Plutôt le cheval. Sa à l'aire de se rapprocher le plus du mien .. car il n'es pas dangereux.. |
|
|
En effet, il n'était pas dangereux contrairement à la jument qui était raide pétée.
Quoi que, l'écurie d'où il venait l'avait classé comme "dangereux" "immontable" et "caractériel".......
Bon, je commence l'histoire par le début (attention, pavé
)
Ce cheval, qui s'appelle Maréchal est arrivé chez moi complètement par hasard.
Je te passe les détails, sinon ça va vraiment être long....... mais il prenait tout juste 4 ans, avait été à l'entrainement de course et n'avait strictement rien fait. Il ne s'était même pas qualifié pour les courses alors qu'il avait été acheté très très cher sous la mère.
Je pense qu'il a été maltraité parce qu'il "fallait qu'il réussise" (sa mère avait beaucoup gagné en course)
Bref, mon père était un des associés (je sais pas si on dit comme ça quand ils sont plusieurs à être propriétaires d'un cheval ?) et quand j'ai vu qu'ils payaient une pension travail pour un cheval qui n'était plus entrainé, je leur ai proposé de le prendre à la maison et de lui trouver une famille.
Je n'avais jamais vu le cheval, mais j'ai bien précisé à mon père que je ne le garderais pas pour moi car mon 1er cheval était un trotteur et je n'en voulais pas un 2ème étant donné que je voulais faire du dressage........
Nous sommes donc partis un jour de début janvier 2004 chercher le fameux doudou.
Quand nous sommes arrivés, il était attaché au milieu de l'écurie avec les yeux qui lui sortaient un peu de la tête. Dès que je l'ai vu, je me suis dit "ouh là là, ben au moins je ne craquerai pas, vu comment il est moche !"
Le gérant lui a retiré sa couverture et là, j'ai halluciné.....quand j'ai vu combien il était maigre. Non seulement on lui voyait les côtes, mais aussi le rachis, c'est pour te dire !
Bref, je ramène le cheval à la maison et là, il fait connaissance avec mon 1er, mon "A" qui lui a tout de suite expliqué qu'ici on était CHEZ LUI, que j'étais SA proprio et que c'était lui qui commandait..... L'autre était tellement soumis et peureux qu'il n'a pas moufté.
Je te situe le contexte : chez moi les chevaux vont au pré toute la journée et sont rentrés en box le soir.
Au début, quand je les rentrais, j'ai essayé de faire connaissance avec Maréchal, en le brossant, en établissant un contact physique..... mais il était tellement stressé que lorsque je le brossais, s'il avait pû monter sur les murs il l'aurait fait......
J'ai donc décidé de lui foutre la paix et de commencer par le faire grossir. On était en janvier, et il n'avait que la peau sur les os. (bien sur il était couvert pour le froid)
J'ai donc complété sa bouffe par de la farine de soja (c'est magique !) et je lui ai foutu une paix royale. Je curais juste les pieds et le manipulais matin et soir pour le mettre et le rentrer du pré.
Le printemps est arrivé, j'ai retiré la couverture et un jour........... en allant le chercher au pré....... je me suis aperçue qu'il était tout rond et qu'il était beau !!!
En reprenant de l'état, son moral est revenu et je me suis aperçue qu'il était très joueur !
Par exemple, mon "A" le pourchassait dans le pré sur toute la longueur, il lui faisait faire des allers-retours........ Eh bien quand Maréchal a repris du poil de la bête, c'est lui qui allait titiller mon "A" pour jouer à se courir après !
Et puis un jour, je le vois dans le pré, au tout petit galop (pour un trotteur ! ce jour là j'ai compris pourquoi il ne s'était jamais qualifié pour les courses lol) il passe une transition galop / trot ma-gni-fi-que en se remontant, en rebondissant........ et là, j'ai halluciné........ et je me suis dit que s'il reproduisait ça sous la selle........ ça risquait d'être pas mal....
J'ai donc décidé de m'occuper de son cas, mais en faisant gaffe quand même vu qu'il avait la réputation d'être cinglé là où il était avant.
J'ai donc repris les choses à zéro, refais un débourrage complet.
Et puis je l'ai emmené sauter en liberté pour voir ce qu'il donnait. C'était la 1ère fois qu'il voyait une barre, alors un coup il levait devant, un coup il levait derrière, il n'arrivait pas à faire la bascule, mais ce jour là je me suis dit que dès qu'il aurait compris le truc et qu'il saurait bien galoper monter, il devait être pas mal à l'obstacle (et j'ai eu le nez fin sur ce coup là)
J'ai donc commencé à le travailler, mais pas souvent parce que j'avais mon "A" et mes enfants étaient petits. Donc aucune pression, aucune obligation de résultat, que du plaisir quand je m'en occupais.
Il s'est avéré que ce cheval était un VRAI gentil, absolument pas dangereux, et qui m'a accordé sa confiance inconditionnellement. J'étais la 1ère surprise !
Par exemple, en balade, on a un cours d'eau à traverser juste en face de ma maison.
Systématiquement, quand on arrivait devant, il s'arrêtait et ne voulait pas mettre un sabot dans l'eau.
J'ai essayé la méthode que j'avais apprise en club : lui taper dessus à la cravache (j'ai honte de le dire) mais je me suis très vite aperçue que ça ne marchait pas, il ne sentait rien, je le sentais tout dur sous moi, tétanisé......
Du coup, j'ai écouté mon coeur, je suis descendue et suis rentrée dans l'eau et...... il m'a suivie, confiant !
(ce jour là, j'ai halluciné !!!)
du coup, j'ai recommencé de cette façon là. A chaque fois que j'arrivais au cours d'eau, je ne me posais pas de question, je descendais, nous rentrions dans l'eau ensemble et je remontais dessus pour sortir. Jusqu'au jour ou je suis arrivée, je ne suis pas descendue et il est rentré du 1er coup.........
Bon, je vais essayer de faire rapide maintenant parce que sinon j'en ai encore pour 1h (et faut quand même que j'aille bosser !)
Par exemple, il galopait très bien au bout de la longe. Du coup, dans le travail monté, au début je plaçais mes aides pour demander le départ et en même temps je me servais de la voix "gaaaalooooop" Petit à petit, il a compris mes aides et je n'ai plus eu à me servir de la voix. J'avais trouvé cette méthode bien plus confortable que de partir du grand trot en total déséquilibre mais je ne le disais à personne car j'avais l'impression que l'on me prenait pour une imbécile... (enfin je parle des pros là)
Je lui ai appris à sauter (il était naturellement doué, ça n'a pas été difficile)
J'ai fait mon 1er parcours avec lui au club à côté en hors concours, je voulais juste qu'il enchaine.
Il s'est arrêté devant tous les obstacles (comme un bébé, genre mais c'est quoiiiiiiiii ce machin ???) Je faisais une volte, je revenais et il sautait.
J'étais VI-DEE en sortant du tour ! J'ai fait un 2ème parcours l'am, ça allait déjà beaucoup mieux. Ensuite, il ne s'arrêtait jamais, mais faisait des fautes à cause de son manque d'équilibre. Ce qui n'a pas duré longtemps, il a vite été SF en concours.
Je l'ai vendu (ça m'a déchiré le coeur, mais je ne voulais pas un 2ème trotteur, je l'avais précisé dès le début)
Heureusement, il est tombé sur une petite nana qui l'adore et avec qui il gagne tout en concours (j'ai des nouvelles régulièrement, il est à l'autre bout du département et je le vois de temps en temps en concours)
Moi j'ai réussi ma mission avec lui, j'ai énormément appris avec lui et énormément pris confiance en moi (j'ai appris à m'écouter et me faire confiance)
confiance que j'ai vite perdue avec Quetsche derrière et que j'ai mis très longtemps à reconstruire avec Idéal et Lempicka mais.......... ceci est une autre histoire et je vous épargne le récit pour cette fois ! lol
Mon mari me dit souvent que j'ai offert une seconde vie à Maréchal... Il aime sauter, il le fait très bien et il comble sa proprio...
Bon, je valide sans relire, j'espère que je n'ai pas fait trop de fautes !
(je vais chercher une photo de Maréchal et je vous la mets)