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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 09/04/2024 à 11h52
melye Tu sais que j'ai les mêmes contraintes que toi. Un métier très très prenant, des permanences les week-ends, des retours tard le soir parfois, des journées bien remplies et une disponibilité émotionnelle pour ma fille par toujours idéale. Parce que le temps de qualité que je peux lui accorder il est pas toujours de qualité quand je suis épuisée, stressée, angoissée par le boulot. Et le stress du boulot est une donnée que je ne changerais jamais, j'ai un boulot stressant, c'est comme ça.
J'ai décidé de me mettre à mon compte pour moins subir l'organisation d'un cabinet où on est en permanence sous l'eau avec des dizaines d'audiences par semaine en plus des dizaines de rdv en plus des dizaines d'actes à sortir. Et une bataille permanente pour prendre une semaine de congés, un jour, où partir plus tôt. Je n'en pouvais plus.
Je n'en pouvais plus de ce rythme parce qu'il supposait en permanence de devoir faire le choix du temps libre à consacrer à moi, à mon envie de vie sociale (besoin plutôt d'ailleurs), au fait d'être dans vie de la cité aussi parce qu'avoir une vie sociale c'est aussi générateur de dossiers, à mes loisirs, ou alors à consacrer à ma fille.
Pendant ses premières années je ne culpabilisais pas parce qu'elle ne matérialisait pas verbalement son besoin de moi. En grandissant clairement, comme ta fille, elle a exprimé le fait que je lui manquais, qu'elle aimerait que je sois tout le temps là avec elle, que je travaille moins. Ce sont des phrases souvent prononcées par Jeanne depuis 2 ans. Ca me contrariait et j'ai souvent fait le choix de passer du temps avec ma fille plutôt que d'avoir une vie sociale, de sortir, de faire du sport, de monter à cheval. En gros, je me suis dit: je bosse et je vois ma fille parce que je n'ai matériellement pas le temps d'ajouter autre chose dans mon emploi du temps, le temps disponible doit être réparti entre ces deux postes prioritaires.
Ceci dit j'en reviens de ce choix.
D'abord parce que le fait que Jeanne exprime que je lui manque, ça n'est pas triste, c'est une information. On se manque quand on ne se voit pas, faut-il pour autant fuir le manque? On se manque parce qu'on fait des trucs chacun de son côté, des trucs qui nous remplissent le coeur, elle comme moi, et on est heureux de se retrouver après. Donc ce manque il est positif.
Plus encore, je me suis demandée comment répondre à Jeanne quand elle me demande de rester, de ne pas travailler ou de ne pas aller au sport. Et on a eu des discussions, d'abord sur le sens du travail, pourquoi maman travaille, j'ai expliqué mon travail, son importance à mes yeux, ensuite sur mes loisirs, pourquoi j'ai des loisirs, pourquoi je vois mes copines, le bien que ça me fait, pourquoi le sport c'est important... etc. Tant pour elle que pour moi.
Je ne m'autorise pas à culpabiliser. Quand mon cerveau m'entraîne vers la culpabilité, je me sermonne en mode "eh oh ça va là!" et je me rappelle que j'ai le droit de prendre du temps pour moi. J'ai le droit. Je ne suis pas une mère sacrificielle, j'ai le droit d'avoir une vie.
Après, j'ai aussi fait des choix et j'ai aussi défini des priorités.
Parce qu'on ne peut pas tout faire comme avant d'avoir des enfants. C'est factuel. On ne peut pas tout avoir, c'est rageant, c'est comme ça. Je ne peux pas aller boire des coups deux soirs par semaine, puis monter à cheval deux soirs par semaine, aller au sport un soir... etc. Mon temps libre demeure limité parce que je travaille et que j'ai un enfant qui a quand même besoin de temps.
Donc exit le poney pour ma part. C'était 35 minutes de route (donc 1h10 aller retour), la course, trop la course, et la course amputait mon plaisir. Moi j'aimais trainer la bas, pas sauter sur mon cheval pour repartir aussi sec le cours fini. C'est le choix que j'ai fait.
Et désormais je m'accorde des verres le soir avec des copines, je vais au sport, je rentre quand je rentre. Idéalement, le mardi et le mercredi je rentre tôt. Idéalement. Et je prévois deux soir dans la semaine où j'accorde un vraie temps de qualité: le vendredi et le mardi, diner sympas avec Jeanne devant un film ou en cuisinant. Une fois par mois je l'emmène à une activité sportive (dieu que ça me fait chier).
Le week-end je prévois des trucs sinon je m'immole enfermer dans la maison avec Jeanne qui va beaucoup me solliciter. Donc dimanche aprem on cuisine un truc ensemble, le samedi j'essaie de faire un truc fun ou culturel, en tout cas quelque chose. Je ne peux pas être à 100% tout le week-end, et surtout je ne peux pas lui accorder un temps qualitatif pendant tout le week-end, ça m'est impossible, je pète une pile. Donc je prévois des moments spécifiques qui lui sont dédiés et le reste du temps je m'autorise à exiger un peu d'air donc qu'elle joue seule de son côté pendant que je vaque à mes occupations.