Vétérinaire Equin les études, la profession

J’ai 28 ans, 7 années d’études post bac et je suis vétérinaire équin à la Clinique du Cheval à Grenade sur Garonne. La dénomination vétérinaire « équin »est définie en fonction du pourcentage d’activité pratiquée. Si on travaille en majorité avec les équidés, on est vétérinaire généraliste équin. Je travaille avec d’autres vétérinaires dont certains ont passé une spécialisation (chirurgie équine par exemple) et là il y a encore 3 ans d’études en plus.

J’ai fait une classe préparatoire en deux ans, durant laquelle il faut savoir mettre un peu sa vie personnelle de côté pour « bachoter », surtout que les matières (mathématiques, physique…) sont assez éloignées des matières vétérinaires. Ce sont un peu des années « sacrifiées » mais on sait pourquoi on est là ! Ce système convient plutôt aux élèves « scolaires ». J’ai eu le concours du premier coup ce qui m’a permis d’intégrer l’ENVT (Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse), où les cours étaient enfin plus concrets (travaux pratiques, stages en clinique) et l’ambiance plus conviviale. Fini l’esprit de compétition, on peut se détendre, car une fois rentré il est assez rare de ressortir sans le diplôme (sauf changement de voie ou gros problèmes personnels). Les quatre années au campus ont été plutôt agréables.

Se spécialiser en équine pure n'est pas simple car les places sont rares Morgane Grall

J’ai toujours voulu faire de l’équin voire du rural pourquoi pas, mais les chiens et chats, c’est beaucoup moins mon truc !
Se spécialiser en équine pure n'est pas simple car les places sont rares.

Oui les journées sont chargées, mais j’arrive à m’organiser pour monter 4 à 5 fois par semaine et sortir en concours les week-ends où je ne travaille pas (presque un sur 2). Mais rajouter une activité de plus dans mon emploi du temps serait vraiment difficile !

Vétérinaire équin, un métier de plus en plus féminin

La médecine vétérinaire a évolué depuis 20 à 30 ans et les mentalités aussi, on utilise des méthodes plus douces. Morgane Grall

Oui les filles constituent pas loin de 80% des élèves qui rentrent à l’école !

Pour les chevaux, on n’est pas vraiment limitées physiquement, car les méthodes ont changé depuis quelques années. On hésite moins à tranquilliser un cheval pour le soigner : les produits sont plus efficaces et c’est moins violent que la contrainte pure. Les seuls cas où il pourrait éventuellement nous manquer un peu de force c’est lors de poulinages, pour tirer le poulain. Mais pour l'instant, le problème ne s’est jamais présenté à moi. La médecine vétérinaire a évolué depuis 20 à 30 ans et les mentalités aussi, on utilise des méthodes plus douces. De toute façon les propriétaires n’acceptent plus trop les approches musclées, et sont souvent rassurés de voir une femme arriver. Bien qu’il existe toujours quelques vieux éleveurs un peu réticents, mais ils changent souvent d’avis quand le travail est bien fait.

Oui il est très proche. J’avoue cependant que la partie « paperasse » (rapports, certificats d’assurance par exemple) n’est pas ma préférée : elle prend parfois autant de temps que de soigner le cheval.
A la clinique, nous assurons un service d'urgences 24h/24 ce qui nous contraint à avoir des tours de garde pour qu'il y ait toujours quelqu'un de disponible. Cela nous oblige donc à travailler aussi la nuit et le weekend. Ça fait partie du métier mais, quand les gens appellent à minuit pour un problème qui a commencé en début d’après-midi ou le dimanche alors que ça date de 4 jours, ça peut agacer un peu ! Toutefois la satisfaction d’avoir bien fait son travail et parfois d'avoir sauvé un cheval est très gratifiante et alors on oublie l’heure et on recommence le lendemain sans réfléchir !

C’est sûr qu’au début c’est difficile, surtout lorsque l'on doit prendre la décision d’endormir définitivement le cheval. Mais si on le propose, c’est en général pour que le cheval arrête de souffrir et qu’on ne peut rien faire d’autre. Il y a des chevaux qui arrivent et on sait que c’est la fin, on n’a pas le temps de penser à nos émotions car il faut gérer celles des propriétaires. Evidemment il y en a auxquels on s’est attaché, qu’on a soigné longtemps. Une relation s’est créée. Pour ceux-là, c'est plus dur.

Il faut savoir prendre du recul dans ces moment-là. Et apprendre à accompagner les propriétaires.

Des clients appellent, leur poulain est en colique, ils me l’emmènent à la clinique. Je les accueille. J’ouvre la porte du van et à ma grande surprise je constate que le van est vide …

Le poulain, tout juste sevré de sa mère pour venir à la clinique, avait paniqué pendant le voyage et sauté par-dessus le pont du van. Heureusement nous l'avons retrouvé à quelques kilomètres de là au bord de la route.

Il avait quelques dents cassées, mais la colique était passée !