Vendre son premier cheval... post "tristesse"
Posté le 31/05/2016 à 20h59
Bonjour CA,
Je ne sais même pas si des sujets similaires existent, à vrai dire, je ne sais même pas exactement ce que je viens chercher ici, peut-être des témoignages de personnes ayant vécu la même chose, je ne sais pas...
Voila, suite à un changement de situation perso (je me sépare de mon compagnon), je me retrouve dans l'obligation de me séparer d'un de mes chevaux. En deux mots:
- financièrement, je suis à sec. Pas moyen de prendre des DP (mes chevaux sont chez moi, dans un coin où personne ne cherche de DP et sincèrement, même avec deux DP dessus, je ne pense pas m'en sortir). Là, ils sont au pré chez "moi" donc les frais sont assez réduits mais l'herbe se fait un peu rare par chez nous et je n'ose imaginer ce qu'il va se passer si jamais je dois les complémenter étant donné que je n'ai plus accès à chez moi... Enfin pour vous expliquer ma précarité financière: même l'assurance de mes chevaux me pèse financièrement... Je suis obligée de me reloger, de continuer malgré tout à payer mes charges et mon crédit (rachat de parts qui prend un temps fou car mon ex n'est pas très "coopératif"...).
- psychologiquement, moralement, je suis au bout aussi. Mon ex occupe "notre" maison et m'en "interdit" l'accès. Enfin, "officiellement" il ne m'interdit pas de retourner y vivre mais à la condition que je cohabite avec lui. Or, si je le quitte c'est -entre autre- parce qu'il est devenu (très) violent. Je ne peux donc pas y retourner, sincèrement, j'ai essayé mais ça a failli virer au drame. Autant vous dire que c'est vraiment l'horreur. Par exemple, là, il faut vraiment que je fasse le parage mais c'est ultra compliqué: je dois me faufiler discrètement la nuit ou en milieu de journée quand il n'est pas là pour pouvoir entretenir mes chevaux un minimum.
Pour vous expliquer mon état d'esprit actuel: je suis épuisée, usée, et surtout je me sens affreusement coupable de ne pas pouvoir m'occuper convenablement de mes chevaux.
Je tourne le problème dans ma tête depuis des semaines mais je dois arrêter de me voiler la face: bientôt je vais bien devoir recommencer à "dépenser" pour mes chevaux (ostéo, le poulain doit impérativement voir le dentiste, vermifuges, foin à faire rentrer...) et la réalité me rattrape douloureusement... Je ne pourrai pas faire face.
J'ai donc dû "choisir" quel cheval je vendais... Croyez moi c'est horrible. J'ai le choix entre ma première jument, celle qui a essuyé mes erreurs, mes essais, qui m'a fait grandir, progresser, qui m'a accompagnée partout, avec qui j'ai partagé des grands bonheurs et des petites peines... et mon poulain, qui a une énorme valeur sentimentale lui aussi, je l'ai eu tout petit, il a aujourd'hui 3 ans, il m'a fait découvrir les joies du travail d'un bébé cheval... En gardant un cheval, je pourrai le mettre temporairement "en pension" chez un agri du coin pour pas trop cher, ça me permettrait au moins de garder un de mes loulous sur les deux. Malheureusement, j'ai beau faire et refaire les calculs, je dois me rendre à l'évidence: deux chevaux, même en pension pas cher, je ne peux pas assumer.
Tous les deux sont des rescapés de l'abattoir, autant dire que je les aime vraiment tous les deux.
Après, la raison me dit de vendre ma jument. Concrètement, mon petit loup est pas vraiment vendable: pas débourré, encore très bébé dans sa tête... Et puis j'avoue que le lien est vraiment fort entre lui et moi, il est câlin, gentil, pot de colle... Là où ma jument est plus indépendante.
Bref, je vis un moment très difficile et je crois que j'avais juste besoin d'en parler à des personnes susceptibles de comprendre ce que je traverse...
Je me suis toujours battue, privée pour leur offrir le nécessaire quitte à me priver moi. Je suis triste, dégoutée, écoeurée par cette épreuve... J'ai l'impression d'être un monstre d'égoïsme d'en vendre un, et encore plus d'en vendre un et de garder l'autre. Je me suis toujours dit que je préférerais les céder à une bonne famille si jamais je me trouvais un jour dans l'impossibilité de les assumer convenablement. Ce jour est arrivé et c'est un cauchemar...
Merci beaucoup à ceux qui auront eu la patience de lire ces lignes. Moi en tous cas, même si j'ai mal, ça me soulage un peu de "vider" mon sac.
Bonne soirée.