margot248
J'ai été instruit, au départ, certainement comme vous Margot avec ces grands principes qui restent toujours vrai :
- ne jamais mettre trop de pli,
- garder toujours un contact égal sur les deux rênes,
- la rêne intérieure décontracte, la rêne extérieure organise et soutient etc.
Et puis un jour un instructeur m'a bien entendu souligné à nouveau tout cela ... en me pointant du doigt que je ne me servais pas bien ou pas suffisamment de mes jambes. Il a aussi pointé du doigt l'importance de la rectitude et de l’équilibre chez le cheval pour pouvoir exécuter les mouvements qu'on lui demande ... y compris s'incurver correctement ...
Je peux vous assurer qu'avant que je comprenne et surtout que je ressente ... il m'a fallu un moment ... et c'est une recherche perpétuelle à présent ... voire une obsession constante.
Est-ce que je suis en équilibre ?
Est-ce que je suis en accord avec le mouvement demandé ?
Est-ce que mon cheval est en équilibre ... et donc est-il toujours léger ?
Et bien à m’obséder avec ça ... je me rends compte que mon équitation est de plus en plus dépouillée et simple ... tout en me demandant à moi de plus en plus d'efforts.
Est-il nécessaire d'envisager un tournant si mon cheval n'est pas en équilibre sur ses quatre pieds ? Bah non ... alors où bien je règle le souci avant de tourner ... ou bien je ne tourne pas. Je m'arrête, je reviens à l’équilibre de pied ferme et je repars.
Vous faîtes un peu la même chose.
Vous sentez une résistance à gauche. Vous n'avez que deux façons d'agir :
- soit vous éliminez la cause de la résistance ... (j'agis par un demi-arrêt, ou une vibration sur ma rêne, ou je chasse les hanches à droite etc.)
- soit vous n'y parvenez pas ... mais vous insistez et vous intensifiez encore plus la défense et la contraction !
Vous rompez le contact ... je ne vais pas dire que c'est la meilleure solution ... mais ce n'est pas la plus mauvaise ! Si vous rencontrez une résistance, inutile d'insister à moins d’être sur de pouvoir l'annuler.
Cesser d'agir et revenir au calme ... c'est parfois ce qu'il y a de mieux à faire.
Et c'est exactement ce que Baucher appelle dans sa seconde méthode : décomposer la force et le mouvement.
En clair ? Ça coince quelque part ? On arrête, on revient au calme et on recommence. Inutile de forcer un mouvement sur des contractions ou des déséquilibres.
Ni plus, ni moins.
Quand le travail et le tact du cavalier progressent on finit par régler ça sans interrompre le mouvement.
Donc non ce que vous faites ne va pas forcement à l'encontre de ce qu'on vous a appris ... mais ce qu'on nous apprend vaut toujours pour une situation où ''tout se passe bien'' et avec le temps et l’expérience on nuance ces grands principes qui sont des gardes-fous.
Par exemple :
Contact égal sur les deux rênes ... oui bien entendu, ceci étant quand je tourne je cède volontiers une part du contact de ma rêne intérieure à ma jambe intérieure en gardant un peu plus de contact sur ma rêne extérieure ...
... et avec un cheval dont le travail et l’équilibre et le travail est déjà plus avancé mes rênes ne sont plus là que pour rectifier par petites touche l'équilibre latéral et longitudinal de mon cheval (donc dans l’idéal descente de mains des que possible).