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Pré en permaculture
Posté le 10/02/2017 à 10h07
Lorsqu'il y a quelques années déjà je suis tombée sur des articles tout beaux tout neuf vantant la permaculture je me suis penchée sur la question .
En fait, pour moi rien très très nouveau là dedans , sauf bien entendu si on se réfère aux monocultures intensives ! Qui elles ont un but purement économique et sur lesquelles déjà depuis des décennies progressivement on tente d'appliquer des " règles" afin de migrer vers une agriculture dite responsable, raisonnée ou durable selon la mode et les sensibilités, peu importe le terme .
Bref, à une échelle plus dimensionnée, locale , ou pour un particulier qui n'a nullement l'intention de tirer d'autre revenu que celui de son bien être ( et celui de ses animaux) , la permaculture c'est juste une question de bon sens.
Pour en revenir à la gestion d'une pâture, il est fort difficile sur 2ha pour peut être 1 ou 2 chevaux , voir plus mais là ça va vite compliquer plusencore, de gérer à la fois convenablement et le plus écologiquement possible un espace aussi restreint .
Déjà il faut beaucoup de disponibilité pour l'entretient entièrement manuel des espaces et végétation.
Ensuite le piétinement des chevaux , les zones de refus qui laissent la place aux espèces indésirables , voire nocives, les zones de forte concentration d'excréments , seront obligatoirement des surfaces " déséquilibrées".
Comme pour la monoculture on se retrouve face aux pressions d'un " monoelevage" .
La végétation , arbres, arbustes va elle aussi grandement se modifier , et pas vers une diversification hélas , les chevaux attaquant les écorces et bourgeons de certaines variétés , délaissant les autres , on va tendre vers un appauvrissement . À moins de disposer de très très grandes surfaces et de pouvoir organiser une rotation de parcelles et d'espèces ( par ex alterner le pâturage avec des bovins, espèce la plys complémentaires des chevaux ) , et encore les chevaux vont choisir ce qui les attire.
Donc sur une petite surface ( même 2ha dans ce concept c'est " petit" ) on en revient à aménager un espace qui est fort artificiel : arbres clôturés pour les protéger par ex, et à devoir complémenter les animaux en foin voir ration car la parcelle n'est plus assez productive compte tenu des zones envahies de végétaux que le cheval ne consomme pas .
Le cheval est un animal qui n'exploite pas bien les ressources , c'est un nomade qui mange toujours que les espèces qui lui conviennent . Ainsi il broute au fur et à mesure ce qui pousse et qu'il juge le meilleur , délaissant le reste qui va en contre partie avoir donc une croissance et une extension rapide sans " prédateur".
Dans le cas de l'exemple, terrain en pente il faut aussi prendre en compte que compte tenu du ruissellement les chevaux vont se créer des zones de passages qui en hiver vont être très détériorées .( on connait tous les chemins des chevaux dessinés dans les prairies)
Il est souvent associé des propositions d'aménagement type paddock paradise avec ce type de démarche . Pour moi c'est un non sens écologique , un environnement crée de toutes pièces , qui modifie les données podologiques du sol , sacrifie des surfaces pour un supposébien être équin, qui n'a que le mérite de donner bonne conscience aux humains désireux d'entasser moultes chevaux sur des espaces trop petits pour eux. Bref , ces structures sont la réplique des espaces proposés aux animaux dans les zoos, destinées à "compenser" leur environnement naturel . Belle illusion. Mais dans ces cas c'est un moindre mal et mieux que des cages ou petits espaces cimentés faciles à laver au jet d'eau ...
Réfléchir sa gestion, privilégier la diversité , lutter contre l'érosion , les tassements , supprimer ou limiter les intrants et traitements phyto si on peut et veut s'en donner la peine etc etc c'est déjà de la permaculture.
Perma = permanente , culture permanente gérée " intelligemment" , c'est déjà pas mal .
Attention à certains courants un peu trop " engagés" qui s'approprient ces pratiques et les présentent comme des idéaux , utopie impossible à atteindre en pratique .
Un champ " juste" fauché pour le tenir propre , comme celui que vous voulez aménager , c'est certainement déjà un espace équilibré , et qui apportera une qualité végétale à vos chevaux bien meilleure que si vous y laissez proliférer des buissons de ronces , acacias et ajoncs ... vous n'aurez plus qu'une friche !
conserver les haies de bordure , organisez vos parcelles en fonction de la nature du sol , de l'accessibilité , évitez le piétinement , herser et broyez les refus et vousgarderez une belle prairie .
Je vous mettrai un lien où l'on voit comment les surfaces se détériorent dans une prairie à chevaux , vues d'avion à années d'intervalle . Et pourtant parcelle occupée par moinsd'1 cheval /ha . Parcelle laissée livrée aux chevaux et sans broyage et élimination des refus .