Pré en permaculture

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Minetteuh

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Pré en permaculture
Posté le 09/02/2017 à 12h52

Bonjour !

Par une nuit pourrie, consécutive à une soirée pourrie elle-même issue d'une journée bien pourrie (orage, cassage de clôture et escapade des poneys dans le village)... je suis "tombée" sur cet article en faisant des recherches sur les haies naturelles https://podologie-equine-libre.net/2014/07/15/reflexion-sur-la-gestion-de-pature-pour-les-equides-en-permaculture/ et je voudrais connaitre vos avis sur la question (surtout si certain(e)s d'entre vous sont pratiquant :D).

J'ai découvert par hasard le principe de la permaculture au travers d'une revue envoyée par belle-maman. Alors quand j'ai vue qu'on pouvait aussi s'en servir pour gérer le pré des chevaux j'ai tout de suite accroché.

En gros si j'ai bien compris, la permaculture passe d'abord par l'entretien du sol pour avoir une végétation de qualité. Exit les engrais, désherbants, pesticides et techniques invasives (pas de motoculteur etc). On bichonne le sol en respectant la faune et flore. De plus ça s'étend aussi à l'élevage, tout est lié, cette approche systémique du jardin me plait beaucoup. Ca fait écho à l'écologie, au respect de la biodiversité, à la culture de la terre nourricière etc...


Je pars d'un terrain sacrément pentu de presque 2ha et laissé presque à l'abandon pendant une bonne quinzaine d'année (juste fauchage pour faire propre quoi) et je me dis, que puisque rien n'est fait autant tenter l'aventure.

Partagez vos expériences !

Kitou

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Posté le 09/02/2017 à 13h05

Je ne vais pas vraiment t'aider, étant moi aussi en phase de découverte/appropriation de ce qu'est la permaculture, une vraie philosophie de vie, je ne l'applique pas réellement sur les prés, si ce n'est aucun intrant chimique et intervention douce (entendre sécateur manuel) pour limiter les plantes indésirées. Donc merci pour le lien !
Le fait que ton terrain a eu comme seule intervention de couper l'herbe est très positif, pas de résidus de pesticides ou autres. Et la pente, c'est intéressant car tu vas avoir des conditions variées de haut en bas, notamment par rapport à la pluie, ce qui te permettra d'installer des plantes différentes.
Au fond de mon pré, il y a une haie naturelle (derrière la clôture) et les chevaux se servent régulièrement de ce qui dépasse, c'est clair qu'ils mangent bien d'autres végétaux que de l'herbe.

Lenahaha

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Posté le 09/02/2017 à 13h34

Mes parents ont leur serre et potager en permaculture.
C'est assez impressionnant ce qu'une aussi petite surface donne.

Par contre, appliqué a un pré, je vois pas du tout.

En élevage, on va parler de prairie temporaire (1 a 3 ans) et de prairie permanente.
Chez moi, je suis en permanente. J’évite le surpaturage et pas d’engrais ou autre.

je lirais l'article ce soir.

Kiiwii

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Posté le 09/02/2017 à 13h57

Mes amis fonctionnement sur ce principe pour leur élevage (chevaux + vaches).

Les prés sont tous en prairie permanente, jamais labourée (sauf quelques hectares où il y a une rotation culture/prairie temporaire). L'idée est de laisser la flore locale reprendre le dessus dans son implantation. Grâce à cela, quand j'y étais au printemps 2014, j'ai pu compter 12 espèces d'orchidées dans 1 SEULE parcelle... Et je n'ai compté que celles ci !!

En plus des prairies, ils préservent les haies, ils favorisent l'apparition de taillis/bosquets dans les prés en gérant juste la taille pour éviter de se retrouver avec un immense roncier. Il y a aussi des arbres dans et autour des prés, parfois mis à mal sous les dents des chevaux...

Kitou

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Posté le 09/02/2017 à 19h24

kiiwii Sur mes prés, les orchidées ont bien progressé aussi, en variété et surtout en nombre, même si je n'en suis pas à 12 différentes, ce qui est vraiment élevé.
Je laisse des refus non coupés qui servent très probablement d'abri à des insectes car il y a aussi une belle progression dans la présence d'oiseaux insectivores.
Chouette démarche que celle de tes amis, surtout en élevage pro.

Kiiwii

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Posté le 09/02/2017 à 19h30

kitou ils ont longtemps été labellisés Bio mais vu le coût de la certification pour toutes leurs production et le peu de valorisation en vente derrière, ils n'ont plus le label mais ils ne sont pas pour autant revenus en arrière quant à leurs pratiques !!

Globalement ce sont des gens qui travaillent pour vivre et non qui vivent pour travailler. Ils partent en week end, en vacances, ont des journées raisonnables (sauf foins, moissons... forcément). Ils ne subissent pas leur métier et y sont plutôt épanouis. Je trouve cette dimension importante aussi

Kitou

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Posté le 09/02/2017 à 20h51

kiiwii Vivre mieux, sans rapport avec la quantité d'argent gagné, fait partie de la permaculture, ce sont des pratiques qui n'oublient pas l'humain, au contraire. C'est vraiment génial qu'ils arrivent à vivre bien sur leur exploitation alors que tant d'agriculteurs conventionnels galèrent. On s'écarte un peu du sujet initial mais j'y crois vraiment à cette démarche permaculturelle et chacun peut y contribuer à son échelle.

Kiiwii

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Posté le 09/02/2017 à 21h11

kitou Ha bah ils vivent pas dans le grand luxe (en ont-ils besoin ? en ont-ils envie ?) mais ils vivent de façon tout à fait décente, confortable, agréable (j'y ai passé toutes mes vacances pendant plusieurs années !!)

Frederique3560

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Posté le 10/02/2017 à 10h07

Lorsqu'il y a quelques années déjà je suis tombée sur des articles tout beaux tout neuf vantant la permaculture je me suis penchée sur la question .

En fait, pour moi rien très très nouveau là dedans , sauf bien entendu si on se réfère aux monocultures intensives ! Qui elles ont un but purement économique et sur lesquelles déjà depuis des décennies progressivement on tente d'appliquer des " règles" afin de migrer vers une agriculture dite responsable, raisonnée ou durable selon la mode et les sensibilités, peu importe le terme .

Bref, à une échelle plus dimensionnée, locale , ou pour un particulier qui n'a nullement l'intention de tirer d'autre revenu que celui de son bien être ( et celui de ses animaux) , la permaculture c'est juste une question de bon sens.

Pour en revenir à la gestion d'une pâture, il est fort difficile sur 2ha pour peut être 1 ou 2 chevaux , voir plus mais là ça va vite compliquer plusencore, de gérer à la fois convenablement et le plus écologiquement possible un espace aussi restreint .
Déjà il faut beaucoup de disponibilité pour l'entretient entièrement manuel des espaces et végétation.
Ensuite le piétinement des chevaux , les zones de refus qui laissent la place aux espèces indésirables , voire nocives, les zones de forte concentration d'excréments , seront obligatoirement des surfaces " déséquilibrées".

Comme pour la monoculture on se retrouve face aux pressions d'un " monoelevage" .

La végétation , arbres, arbustes va elle aussi grandement se modifier , et pas vers une diversification hélas , les chevaux attaquant les écorces et bourgeons de certaines variétés , délaissant les autres , on va tendre vers un appauvrissement . À moins de disposer de très très grandes surfaces et de pouvoir organiser une rotation de parcelles et d'espèces ( par ex alterner le pâturage avec des bovins, espèce la plys complémentaires des chevaux ) , et encore les chevaux vont choisir ce qui les attire.

Donc sur une petite surface ( même 2ha dans ce concept c'est " petit" ) on en revient à aménager un espace qui est fort artificiel : arbres clôturés pour les protéger par ex, et à devoir complémenter les animaux en foin voir ration car la parcelle n'est plus assez productive compte tenu des zones envahies de végétaux que le cheval ne consomme pas .
Le cheval est un animal qui n'exploite pas bien les ressources , c'est un nomade qui mange toujours que les espèces qui lui conviennent . Ainsi il broute au fur et à mesure ce qui pousse et qu'il juge le meilleur , délaissant le reste qui va en contre partie avoir donc une croissance et une extension rapide sans " prédateur".

Dans le cas de l'exemple, terrain en pente il faut aussi prendre en compte que compte tenu du ruissellement les chevaux vont se créer des zones de passages qui en hiver vont être très détériorées .( on connait tous les chemins des chevaux dessinés dans les prairies)

Il est souvent associé des propositions d'aménagement type paddock paradise avec ce type de démarche . Pour moi c'est un non sens écologique , un environnement crée de toutes pièces , qui modifie les données podologiques du sol , sacrifie des surfaces pour un supposébien être équin, qui n'a que le mérite de donner bonne conscience aux humains désireux d'entasser moultes chevaux sur des espaces trop petits pour eux. Bref , ces structures sont la réplique des espaces proposés aux animaux dans les zoos, destinées à "compenser" leur environnement naturel . Belle illusion. Mais dans ces cas c'est un moindre mal et mieux que des cages ou petits espaces cimentés faciles à laver au jet d'eau ...

Réfléchir sa gestion, privilégier la diversité , lutter contre l'érosion , les tassements , supprimer ou limiter les intrants et traitements phyto si on peut et veut s'en donner la peine etc etc c'est déjà de la permaculture.

Perma = permanente , culture permanente gérée " intelligemment" , c'est déjà pas mal .


Attention à certains courants un peu trop " engagés" qui s'approprient ces pratiques et les présentent comme des idéaux , utopie impossible à atteindre en pratique .

Un champ " juste" fauché pour le tenir propre , comme celui que vous voulez aménager , c'est certainement déjà un espace équilibré , et qui apportera une qualité végétale à vos chevaux bien meilleure que si vous y laissez proliférer des buissons de ronces , acacias et ajoncs ... vous n'aurez plus qu'une friche !
conserver les haies de bordure , organisez vos parcelles en fonction de la nature du sol , de l'accessibilité , évitez le piétinement , herser et broyez les refus et vousgarderez une belle prairie .

Je vous mettrai un lien où l'on voit comment les surfaces se détériorent dans une prairie à chevaux , vues d'avion à années d'intervalle . Et pourtant parcelle occupée par moinsd'1 cheval /ha . Parcelle laissée livrée aux chevaux et sans broyage et élimination des refus .

Édité par frederique3560 le 10-02-2017 à 10h12



Kitou

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Posté le 10/02/2017 à 13h09

Bien sûr qu'avec 2 hectares même pour un seul cheval, on est dans une situation artificielle par rapport à la nature du cheval. Bien peu de chevaux dans le monde évoluent encore pleinement en extensif, et ça, on ne peut pas y changer grand chose.
J'avoue ne pas avoir encore eu le temps de lire l'article cité en lien. Mais je pense qu'il faut distinguer 2 points : gérer sa pâture de façon à ce que les chevaux puissent s'y nourrir le plus longtemps possible, et gérer sa pâture de façon à favoriser la biodiversité. Et les deux ne sont pas forcément compatibles, surtout sur une petite surface.
Par ex, un petit roncier, qu'il faudra effectivement contrôler par une taille manuelle, favorisera la venue de passereaux qui n'aiment pas traverser de grandes surfaces sans pose possible en cas de danger. Mais oui, la surface occupée par le roncier sera perdue pour l'herbe. Mais certains de ces passereaux vont se nourrir de mouches, moustiques qui embêtent bien les chevaux l'été....
Bref, je pense que la première des choses à faire est de prendre le temps d'observer sa pâture et son environnement aussi.