Devenue Maréchal-ferrant - partage d’expériences!

- Dans les Starting blocks -


Nous sommes donc fin Juin, je suis prise à l'école et les premières angoisses arrivent ... [i]Comment m'organiser au mieux pour mon fils ? Va t-il supporter de ne me voir que 15 jours toute les deux semaines ? Est-ce que ça ne va pas faire trop long ? Est-ce que mon couple (et ma famille recomposée) va tenir avec ce rythme de vie et cette distance ...
[/i]
Mais aussi, il va falloir que je me bouge les fesses à trouver un maître de stage... Quelqu'un qui acceptera une fille, ayant une vision de la maréchalerie plutôt accès "naturelle" et "moderne" et avec qui je pourrais participer autrement qu'en passant les outils ... !

En grande angoissée que je suis, je suis perdue et ... j'ai peur !


- Rentrée des classes ! -

Le 17 juillet, avec mon petit sac sur le dos, et mes GROSSES valises de fille remplie de "au cas ou" me voilà arrivée à Mirande ou on m'attribue une petite chambre individuel ou j'y retrouve un lit, un bureau, une armoire et un lavabo surmonté d'un miroir. Les douches seront communes.

C'est partie pour 15 jours d'école !






Période 1 : L'école.


Le premier jour, c'est un Lundi,une journée très administrative nous attend. Nous sommes 14 dans la classe, avec moi, deux autres filles (Ouf je ne suis pas seule!). On remplie des papiers, on fait une petite pancarte avec notre prénom, pour aider un peu Huguette, notre coordinatrice de formation et prof d'économie le temps qu'elle apprenne à poser nos têtes dessus !

Elle nous énumère le programme de l'année, nous aide à créer nos sessions informatiques, nous présente brièvement le noms de nos autres formateurs (et leurs caractères) nous fait rire (beaucoup rire) pour essayer de détendre un peu tout le monde tranquillement...

Le lendemain, on à rendez-vous avec Guillaume, notre formateur principale en maréchalerie et forge. On commencera le matin par un cours théorique et général sur la forge, l'après midi aussi avant qu'il ne nous annonce les réjouissances du lendemain ...


- A l'attaque ! -

Mercredi Matin, de bonne heure (7h) et de bonne humeur, on se rend tous à l'atelier, on a pu faire un peu plus connaissance la veille, c'est donc dans une ambiance bonne enfant que l'on s'avance tous d'un pas décidé ...

Premier défi, allumer la forge !

Quel galère !


Au bout de 20 minutes et grâce à l'aide de certains pro du barbecue, toutes les forges brûlent tranquillement en attendant que Guillaume nous lance l'exercice du jour.

On le regarde chauffer, étirer,puis tourner en spirale sa barre de métal avec une facilité déconcertante, ce disant presque : Trop facile ! ... hunhun ...

" Ok vous avez compris ? c'est partie ! "

C'est pleine de bonne volonté que j’emmène mon bout de métal de 50 cm de long, sur 3 cm de large, sur 1 cm d'épais devant ma forge...

Je guette scrupuleusement ce morceaux de métal qui doit devenir rouge, presque blanc, pour pouvoir lui asséner ses premiers coups de marteau...

Mais il fait vraiment très très chaud au bord des forges, mon corps n'est absolument pas habitué à tant de chaleur d'un coup et je sent bien vite que malgré sa tentative de régulation par la transpiration... rien n'y fait, il ne supporte pas! Je suis obliger de m'éloigner et de surveiller a distance, le temps que je m'y habitue.

Mon morceau est chaud ! il est pas blanc, il est plutôt rouge, mais on nous a tellement mis de pression pour éviter de le cramer que je préfère le retirer du feu ! Allez c'est partie


TAP ! TAP ! TAP !


.... Mais rien ne ce passe ou presque !

Outch c'est dur et peut être pas aussi facile qu'il n'en à l'air ! Va t-on vraiment arriver à forger 4 fers pour la fin de l'année ?? A ce moment là j'en doute !

Durant le reste de cette première semaine, nous avons inlassablement taper, s'efforçant d'avancer du mieux que l'on pouvait.

Le BUT ? ... comprendre l'importance de la chauffe du métal, et commencer à acquérir les gestes qui feront de nous, de bons forgerons.






Désolé pour la longueur des textes, j'essaye de rattraper mon retard, si je veux un jour que cela ressemble à un journal de bord !

Fin de la première semaine,

BILAN :

- 30 euros de logement,
- 35 euros de nourriture
... - 70 euros de frais pharmaceutique !!

Non, je ne suis pas malade, j'ai juste des ampoules montreuses sur chaque doigts, quelques brûlures par-ci par là, et une fatigue monstrueuse qui me submerge !




Je décide de rentrer pour le week-end, revoir mon homme, mon chien, mes chevaux, me reposer de toutes ses informations avaler durant une semaine qu'il faudra que je digère progressivement.
Comme prévu, je passe mon week-end à dormir, ou presque, soignant du mieux que je peut mes mains meurtri par ce marteau, ce métal sur lequel je n'ai cesser de taper.


- Période 1 : Suite ! -


Malgré les douleurs, malgré la fatigue ... j'ai été captivée par ce que j'avais pu faire la semaine passée, c'est pleine d'envie que je reprend l'école la semaine suivante, dernière avant les départs en stage !

Nous sommes Lundi matin, il est 7 heures,à 7h40, le manche de la masse que tenais mon collègue se casse net, la masse finis sur mon pouce, écrasé contre l'enclume... j'ai mal.

je sors mon gant, mon pouce gauche est en sang, je me fais un point de compression et mon collègue par chercher notre formateur (pompier). c'est décidé, je dois aller chez le médecin.

Nous sommes Lundi, ma semaine est foutue !

Le médecin m'a juste prescris de quoi faire des pansements, sur conseils d'une amie kiné/osthéo,je me rendrais à l'hopital de AUCH à 30 km de là ce même soir à 23h pour en sortir avec 7 points de sutures...

je suis anéantie,pour moi, la semaine est fini et j'ai peur que le stage soit compromis...

- Ma première Frustration -




Me retrouvant avec un doigt en moins, qui plus est primordiale pour forger, je regarde un peu frustrés mes camarades continué à taper assise sur un banc.
On me propose de repartir chez moi si je le souhaite, il en est hors de question ! J'ai la chance d'avoir la facilité d'apprendre par simple observation, et puis les conseils prodigué a mes camarades me seront tout aussi utiles. JE RESTE.

Mon formateur tente de m'occuper et m'impliquer au maximum, il a vraiment été top ! J'en profite pour lui poser un maximum de questions et arrive a combler ma journée du mardi et du mercredi sans trop de frustration.

C'était sans compter la fin de la semaine, ou le premier de nos "maîtres d'apprentissage" faisait son apparition dans notre atelier... un petit cheval bien gentil, gris, patient, un amour !

Tout le monde devait passer dessous pour apprendre les gestes du déferrage. Théoriquement la seul action que l'on serait amener a faire lors de notre stage du mois d'août.

A ce moment là je craque...

Ma main bandée, j'enfile mon tablier, je prend mon dérivoir, ma mailloche, ma pince a déférrer et je m'entreprend à "passer dessous" ce grand gentil.

Le trépied est interdit, pour nous permettre d'adopter des le départs les bonnes positions, je m'adapte à mon handicap passager tant bien que mal et fini par le déféré ! Sous les yeux de mon formateur, médusé qui me regarde entre l'amusement face à mon côté têtue ( ) et son côté pompier qui me prie de rester raisonnable !

A partir de là, je le sais, je vais pouvoir partir en stage, ce n'est pas impossible !



J'en profite pour remercie mon amie Kiné/osthéo, aussi cavalière, qui m'a forcer à aller à l'hopital, car sans elle, je n'y serais pas aller...

- 1 mois de PUR BONHEUR ! -

31 Août - Premier jour de stage. J'ai rendez-vous dans un café à 9h00 pour rencontrer officiellement celui qui sera mon mentor pour une année.

Nous ne nous sommes jamais vu, seulement parlé au téléphone, je stresse beaucoup.

Je sais que c'est l'ex petit amie de mon ancienne patronne, avec qui nous ne nous étions pas quitter en très bon termes.. Il s'appel Vincent, il est maréchal ferrant depuis 11 ans et connait bien Mirande et mes formateurs, puisque c'était également les siens !

C'est l'été et il fait chaud dans le Sud-Ouest ! On frôle parfois les 40 degrés...

Le courant passe bien avec Vincent, il est à l'écoute, il montre explique, laisse faire, me montre, je suis vraiment contente !

J'apprend au fil de nos conversation qu'il n'est pas "pro fers", ni "pro pieds nus" il a pour convictions qu'il n'y a aucune généralité avec les chevaux et qu'il faut s'adapter au cheval et non pas spécialement au cavalier !


... Mais ça existe en fait un maréchal-ferrant comme ça !!!! ...


Je prend plaisir à travailler, a rencontrer les clients, échanger avec eux, parler aussi bien maréchalerie qu'équitation en général.

Je découvre de nouveaux muscles (tiens j'en avais un ici... ah bon ?!) et je gagne en endurance malgré mon pouce qui mettra plus de 3 semaines a être de nouveau fonctionnelle.

Je défère, Vincent m'apprend a river, à faire le parage pariétale, je me débrouille pas trop mal, Vincent est content, moi... je suis ravie !

Il prend confiance en moi, me montre les débuts du parage,m'apprend quelques trucs pour apprendre a "lire" le pied, me laisse essayer, je suis même surprise qu'il me laisse faire si vite.

mais en fait lorsque l'on commence, on a tellement peur de mal faire... que l'on ne fait pas, ou trop peu pour que ce soit irréversible.

Je comprend les différence entre un parage pour la ferrure et un parage dit "naturelle", il me fait observer les chevaux, leurs façon de se déplacer, leurs façon de se tenir à l'attache, me fait regarder les membres, les pieds ...

Au début : je ne voit rien !

j'ai l'impression de redécouvrir les chevaux, que je côtoie depuis plus de 20 ans...

Puis l’œil s'exerce, va plus vite à repérer les choses tout deviens plus logique, comme un grand puzzle qui s'assemble peu à peu.

Le mois passe vite, très (trop) vite ! Tant est si bien que je redoute le retour a l'école et l'ennui de ne pas voir de chevaux pendant 15 jours...

Merci à tous/toutes,pour vos encouragements !

- Le coup de gueule -


Cela fait maintenant 2,5 mois que nous sommes rentrés en formation. Aujourd'hui y a des chevaux à ferrer et nous attendons tous avec impatience le camion.

Il finit par arriver et le propriétaire en descend 6 chevaux (plus deux déjà sur place la veille). 6 espagnoles, magnifique (et pourtant ce n'est pas une race que j'affectionne particulièrement) Magnifique... jusqu'à ce que mes yeux se pose sur leurs pieds !

CATASTROPHE !


Des pieds horriblement long, avec diverses seimes et blêmes je me dis qu'avant de poser des fers sur leurs pieds il va y avoir besoin d'un sacré parages d'abord, parages que j'estime ne pas être encore en mesure de réalisé, tout du moins toute seule ! Mais ça va aller, on a deux formateurs avec nous aujourd'hui... je le regarde marcher avant de l’emmener à l'attache.

Lorsque je lève le pied de l'entier dont je m'occupe, j'ai un problème... ce cheval n'a PLUS de fourchette... Le pied encastelé de base de l'espagnole a fini de faire disparaître la fourchette, des barres monstrueuses on recouvert la sole jusqu'a l'apex ...

Mais que vais-je faire de ça ??

Je suis désespéré, j'ignore quoi faire, je n'ai pas envie de me louper... Je commence par dégager légèrement les barres pour y voir plus claire, le pied pu atrocement. je gratte doucement avec la reinette pour voir si il n'y a pas d'atteinte à la sole et commence a couper la paroi bien trop longue.

Nous sommes trop dans l'atelier, il y a trop de chevaux aux pieds horribles, pas assez de formateurs, c'est le grand bazard !

Alors je suis la, avec un de mes camarades, et je coupe et dégage le maximum... comment faire pour que la fourchette (qui n'existe plus) reviennent en appui au sol, comment faire sans trop modifier brutalement ... et il faut poser des fers ??? ...

Je ne dis rien et prend sur moi , mais à l'intérieur, je bous !! J'en veux à l'éleveur, j'en veux aux profs, je m'en veux à moi, de ne rien pouvoir faire sans être sûr...

Je finis par implorer l'aide d'un des deux formateurs... il attrape son rogne pied, sa mailloche et entreprend de tailler comme je n'aurais jamais oser ...

près de 2 cm de talon enlevé, 4/5 en pince ... la sole blanchis.. non je n'aime pas ça, non je ne suis pas en adéquation avec ça ... ce n'est pas le style de travail que j'aime...

Il finis le parage et je dois lui poser ses satanés fers ! Si le cheval est carré en sortant de là, je rentre au couvant !

Je lui pose ses fers, et depuis 2h30 qu'il est là, il reste quand même d'une extrême patience. "Je suis désolé mon bonhomme"...


je n'arrête pas de lui parler, de lui dire que je n'étais pas d'accord avec ça, qu'on aurait pu lui poser des fers si il avait eu des pieds moins torturé que ça...

Je ne suis pas contre la ferrure, mais dans certains cas, ce n'est juste pas possible, ou en tout cas pas tout de suite...

Il est 12h30, mon adorable entier du jour sort de l'atelier parré, ferré, il n'est pas très à l'aise avec ses nouveaux pieds, je ne suis pas fière de moi, je suis dégouté, je remonte à l'internat, par me doucher et me coucher pour essayer d'oublier...

Allez, ce n'est qu'un an... une fois diplômé, ça : PLUS JAMAIS !

On prend sur soi, en avant marche et droit !


Me revoilà après une longue pause, je ne vous promet pas de rattraper tout de suite mon retard mais voici la suite de mes aventures de Maréchal-ferrant en devenir ...

Je m'étais arrêtée à cette malheureuse première expérience de ferrage sur ce magnifique petit entier, voici donc le résumé des semaines qui ont suivi...

Un peu refroidi par l'expérience, je décidée de me concentrer sur la forge essentiellement, me réservant le parage et le ferrage pour mes périodes de stages, enfin a ce moment là, j'étais décidée à ne PLUS JAMAIS ferrer à l'école avant l'examen ... enfin vous savais, il ne faut jamais dire jamais !

Je m'efforçais de comprendre le difficile art de la tournure d'un fer antérieur, de placer correctement mes étampures, "a gras" "a maigre", de calibrer correctement mes outils et m'amuser a faire des paires de fers plus ou moins réussi !

Les cours d'hippologie générale me permette de me rafraîchir la mémoire, et les cours d'hippologie spécialisé me permette d'en découvrir plus sur le cheval, sa biomécanique, son fonctionnement, et c'est vraiment passionnant !

A côté de ça, le petit groupe que forme notre classe de 14 adultes est plus soudés que jamais. L'éloignement de chez soi, de mon fils me sont beaucoup moins dur et je savoure cette année de retour à l'école plus que jamais.

Les jours passent, vite, trop vite et que ce soit les stages, ou l'école, le sujet est tellement passionnant et vaste que je commence a me rendre compte que : [b]1 an c'est vraiment trop, trop court.
[/b]
Notre formateur, content de notre évolution, nous dynamise un maximum, nous challenge sur la réalisation de fers antérieurs par le biais d'exercice de plus en plus rapide.

1 fer : 1 heures
1 fer : 45 minutes
1 fer : 30 minutes

... 1 fer : 20 minutes

touné, étampé, pinçon tiré, finition rapé !

Tout le monde joue le jeu, moi la première, j'adore les challenges, j'adore la pression et l'adrénaline, encore plus dans un milieu ou les femmes se font encore rare !

J’enchaîne ces 15 jours d'école par 3 semaines de stage ou je vais avoir une phase d'évolution importante sans trop m'en rendre compte...

Sous le contrôle de mon maître de stage, je vais pouvoir m'exercer de plus en plus, prendre confiance en des gestes ou j'étais hésitante jusque là. Je gagne en dextérité dans mes gestes, en endurance dans ma position, pouvoir commencer comme un véritable suivie des chevaux qui sont passés entre mes mains et gagner la confiance de certains clients qui jusqu'alors était réticent à me confier leurs loulous.

je reste prudente, prend le temps d'observer le cheval, de le voir marcher, trotter, de discuter avec le propriétaire et j'adore ça.

Les 3 semaines se passent si bien et si vite, que mes éternelles angoisse reviennent de plus belle lorsqu’il s'agit de repartir à l'école...


Et si en cours et en forge je prend vraiment du plaisir, arrivée mi-novembre je ne suis toujours pas repasser sous un cheval à l'école, laissant les deuxièmes année CAPA (mineure) s'y atteler...

Nous sommes le 19 novembre, deux semaines de cours "banales" et sans chevaux se sont écoulés, me revoilà partie pour 15 jours de stage qui eux ne seront pas "banales" ... !

- Trop de confiance, tue la confiance ! -


Je pars donc pour 15 jours de stage, ravis de pouvoir retourner sous les chevaux ! Je prend un réelle plaisir a observer le cheval dans son ensemble, ses pieds, essaye de comprendre avec mes nouvelles connaissances, pourquoi celui-ci a le pied fuyant en pince, pourquoi celui la est fuyant en externe, ou encore les talons enroulés, encastelé, pourquoi celui la a de belles fourchettes... je cherche a observer les aplombs, les rotations, les déviations de façons précise ... en bref je m'éclate vraiment.

Comme un petit chinois en visite a Paris, je prend des photos avant, pendant, après ... tant est si bien que mon téléphone à décidé pour moi qu'il avait trop bosser et qu'il était temps que je me débrouille seule ! Mince ...

Je prend confiance, et peut etre un peu trop ...

Mon patron me laisse de plus en plus de liberté, il a confiance en moi et c'est donc sur cette confiance qu'il me laisse un petit âne des Pyrénées entre les mains.

Selon ma méthodologie presque religieuse, j'entame d'abord l'antérieur gauche,puis le postérieur gauche, pour ensuite faire le côté droit.

Arrivée à la moitié, tout se passe bien, je suis contente de moi, les pieds sont dans leurs aplombs naturelle, ils sont propres et sain une belle fourchette au contact, pas de fourmilières, pas de soucis ... du bonheur ! Ou presque ...

Lorsque je prend l'antérieur droit, je ne remarque rien de particulier par rapport aux autres pieds, je m'équipe donc de mon rogne pied et de ma mailloche pour entamer le nettoyage de la sole qui part en écaille... je gratte doucement sans la mailloche et un gros morceaux s'en détache. Un peu surprise, je reste bientôt bloqué avec le pied entre les cuisses, petit âne laisse apparaître une fine gouttelette de sang, malheur !

J'appelle mon patron, hésitant entre la peur, la tristesse, la colère, la honte ... a vrai dire peut être un peu tout ça à la fois...

Moi qui jusqu'à présent avais tout fait pour éviter ça, je venais de "faire saigner" mon premier "patient" ...

Rien de "grave" pour petit âne, et rien de dramatique pour mon patron, ce n'était "qu'une goutte", mais là je peut vous le dire, la confiance en soi disparaît vite !

Pas de boiterie, pas d'infection, rien ... juste une belle frayeur pour moi.

Mon patron, pas inquiété pour un sous me regarde finir le parage sur lequel j'ai du faire un record personnel de lenteur pour le coup ...

C'est après ce genre d'expérience que l'on se rend réellement compte de l'importance de notre travail, de l'importance de bien connaitre et comprendre ce que l'on fait, pourquoi on le fait et les risques que l'on fait encourir aux chevaux et ânes qui passent entre nos mains ... une belle leçon d'humilité.

J'ai donc continuée ma semaine avec encore plus d'acharnement, plus d'observation, plus de patience et sans incidents ...






La deuxième semaine, nous sommes appelés chez une nouvelle cliente, une ponette, pieds nus mais qui a des pieds (au dire de sa propriétaire) "dans un état catastrophique" ...

Arrivé sur place, la ponette a les pieds long en pince, plus de talons, un angle inter-phalangiens pas respecter du tout ... bref la pauvre doit souffrir, mais nous sommes la pour la soulager.

En parlant un peu avec sa propriétaire, elle nous avoue avoir fait intervenir un podologue équin formé et diplômé (??), mais qu'elle c'est rendu compte que le travail qui avait été fait (3 fois) avait mis sa jument dans un dangereux inconfort...

Je suppose qu'en tant que maréchal, on est censé vouloir détruire la réputation de ce genre de praticien ... moi je décide de vouloir en savoir plus sur cette formation et ce "diplôme" qui n'est pas reconnu en France pour essayer de faire cette formation et compléter mes connaissances.
Après quelques recherche sur internet, je trouve un site spécialisé dans la podologie équine appliqué. Un site fort intéressant,bien documenté, et illustré.

Il propose une formation en deux sessions "niveau 1 et niveau 2" dispensé par un américain spécialisé dans la podologie mais par chance, il y en aura une en France début 2018.

COOL ! a ce moment la je suis vraiment décidé à me renseigner et m'inscrire ... mon patron n'y voyant aucune "contre indication"

Je compose le numéro de téléphone donné et tombe sur un monsieur qui répond gentiment a mes questions jusqu’à ce que je lui dise que je suis en formation de maréchal-ferrant... Après de vaines tentatives de plaidoirie en ma faveur, je me vois refuser l'entrée dans cette formation car celle ci est privilégiés au "non professionnels"...

Un peu (beaucoup) frustrée, j'en viens a faire comme bon nombre de maréchaux... me dire que de toutes façon, leur formation ne valent rien, que ce n'est que 2 sessions de 5 jours chacune, et que de toute façon j'arriverai a parfaire mes connaissances sans eux, mais au fond, je suis déçu.

Déçu de la façon dont on ma refuser cette formation, déçu de la part de ces gens ce disant ouvert d'esprit, déçu de voir que finalement, il n'y a pas de fumée sans feu ... c'est peut être pas pour rien toutes ces critiques qu'ils essuient.

Heureusement mon envie et ma soif d'apprendre me font rencontrer des gens m'apportant beaucoup, y compris la persévérance de découvrir ce monde de "la podologie", bien que le maréchal ferrant est, et se doit d'être podologue selon moi ... bref.

C'est déjà le retour à l'école est nous sommes déjà en décembre, quasiment la moitié de la formation ... déjà ... Que le temps passe vite lorsque l'on fait quelque chose que l'on aime ...

Me revoici après une longue absence, et depuis décembre il s'en est passé des choses ...

Le début de l'année 2018 pointe le bout de son nez et ma vie prend un tournant important. Ma formation me passionne, je ne vis plus que cheval, je prend confiance, travail dur, encore et encore, et m'efforce d'apprendre un maximum de choses.

Je retrouve un gout de liberté, perdu depuis bien longtemps dans un couple qui ne fonctionne plus depuis déjà quelques temps. je réfléchis, beaucoup... on couple ne survivra pas.

la séparation est compliqué, et la formation m'aide à garder la tête hors de l'eau. je deviens autonome, de plus en plus rapide, je m'éclate vraiment.

En parallèle, je suis appelé pour des parages, recommandé par des clients pour mon sérieux et mon travail, je suis ravie de pouvoir partagé ma passion avec les propriétaires.

Je créer mes premières fiches de suivi "clients" , je suis aux anges.

2018 va vite ... très vite ! Ça passe même trop rapidement

nous sommes en avril, les premiers examens commence : hippologie, anglais, sport, tout se déroule bien... mais le stress ne cesse de monter.

La fin de l'année approche et l'angoisse se fait de plus en plus présente. Comment après une année aussi riche professionnellement, sentimentalement,humainement je vais pouvoir revenir dans mon petit quotidien ?

Pour ceux qui hésiterais a ce lancer, n'ayez pas peur, ne craignais pas, non vraiment ... j'ai vécu une année spectaculaire, j'ai appris, j'ai (encore) grandis, j'ai rêver, j'ai aimais aussi (et j'aime encore) bref ça restera une des plus belle année de ma vie.

Nous sommes fin mai,je vous écris durant ma dernière semaine d'école, la plus dure moralement... Je suis sûre d'avoir fait le bon choix, mais pas sur de sortir indemne de cette si belle année passé au CFPPA Du Gers,à Mirande (32).

Cette semaine, ça sera examen d'économie, et examen de forge.... puis nous repartirons en stage jusqu'à fin juin, ou nous reviendrons passer le 28/29 juin,le grand final, l'épreuve de ferrage.

c'est 10 mois... 10 mois intense, 10 mois passionnant, 10 mois stressant aussi, mais 10 mois inoubliable.

Me revoila...

Ca y est, je suis de retour en Gironde... le cœur un peu lourd, le sentiment que désormais un tout nouveau challenge s'offre à moi et parfois je dois avouer que ça fait un peu peur tout ça !

J'ai terminer le mois de juin en stage, chez mon maître de stage avec qui ça n'a pas forcément bien fini malheureusement ... nos relations était devenu compliqué, il n'y avait plus de dialogue et il me faisait bosser "à la carte" ce qui a été très stressant a 15 jours de l'examen final ou j'aurais aimé pouvoir m’entraîner au maximum... c'est dommage que ça ce soit fini comme ça, mais c'est ainsi.

Il faut savoir que mon maître de stage travaillé uniquement a froid et ne posé que du deux pinçons (quater clip) et qu'à l'examen nous devons posé du 1 pinçon et porter à chaud... encore une petite difficulté supplémentaire pour moi puisque je n'avais l'occasion de porter à chaud qu'à l'école !

Mon examen c'est déroulé le 28 juin. Nous avions tous rendez-vous à 7h30 à l'atelier (notre école étant centre d'examen ! Un avantage de taille et qui rassure que d'être dans un lieu qu'on connait !)

une fois l'appel fait, les convocations vérifié,nous avons eu nos horaires de passage.. pour moi ca sera : 15h30 !

Durant la matinée d'autre camarades de classe sont passé, ce qui m'a permis de les soutenir, des les aider a faire marcher et trotter les chevaux lors de la présentation, et de pas trop stresser a rien faire !

je n'ai pas pu manger un seul morceau du mercredi matin au jeudi soir !!

15h30 - Ils sont en retard ...

l'heure est légérement décalé ce qui ne manque pas de m'angoissé un peu plus !

16h15 - On tire au sort les chevaux.

Je tombe sur un petit hongre bai, anglo-arabe, de 7 ans. Cheval de saut d'obstacle, il part a Lamotte très bientôt ... (dans ma tete je me dis que j'ai clairement pas intérêt a me louper aujourd'hui !)

j'ai 5-10 minutes pour l'observer sous toutes ses coutures, avant sa présentation devant les jurys. Le cheval est en bel état, il est musclé, a l'air légérement sur l'oeil. Il présente un valgus du genoux avec un varus compensatoire sur l'antérieur gauche, ce qui lui créer un point de pression sur la boite cornée en mamelle externe. Il est légérement panard du devant, accentué sur le gauche, panard du derrière avec les jarrets clos (comme 90% des chevaux) et légérement sous lui de devant.
Il ne présente pas de tares molles,ni de tares durs, quelques tares superficiel du a une vie au pré en troupeau. (ouf et ça c'est juste le statique !)

au pas, je vient confirmer le point de pression sur la boite cornée en externe sur le gauche du a son aplomb "panard", je remarque qu'il manque un peu de passage
au trot, le coté panard est accentué, il ne boite pas,n'a pas de sensibilité particuliere.

Au niveau de l'ancienne ferrure, je l'estime a environ 7 semaines, il y a de l'avalure, les rivets se soulevent, le pinçons aussi. Il y a beaucoup de garniture sur les externes.

Je décide de partir sur une ferrure classique, avec un peu moins de garnitures en externe car c'est un cheval de sport et qu'il faut réduire au maximum les leviers pour soulager les collatéraux tout en lui conservant un maximum de confort pour son aplombs.



--- attendez je fais une pause j'ai mal au doigts ! ---


Que le travail commence... 1h30 pour ferrer ce petit loulou comme énoncé précédemment.

J'ai décidée de me fixée un timing !

30 minutes pour le parages,
30 minutes pour ajuster les fers,
30 minutes pour les brocher, les rivets et faire les finitions.

Le Jury vérifie entre chaque étapes et note chaque étape de NOTRE travail.et rectifie au besoin si erreur avant de passer a la suivante ! (il ne m'ont rien dit ! trop fière ! )

Je suis assez satisfaite de moi sur le respect du timing .. 12 minutes avant la fin du chrono... j'avais fini !

Autant vous dire que je me suis mis la pression

Dehors, il faisait 37 degrès. Le toit de l'atelier est en tôle.. je peut vous dire que j'ai mouiller le tee-shirt pour le coup !

Une fois la ferrure finis on a 5 minutes pour regarder et analyser ce qu'on a produit. C'est ce que j'ai fait après avoir liquider mes 1.5 litres d'eau réglementaire ! (j'ai jamais autant apprécier de boire que de l'eau ! )

face au jury, on m'a fait trotter le cheval,qui ne boitais pas et n'étais pas sensible avant que je ne leur explique ce que j'avais bien réussi, un peu moins bien etc ...

et voila ... 10 mois de formation intense qui s'achève la , comme ça ..






JE SUIS EN VACANCCCC...... A non ... !!

Le lendemain après avoir bien mangé et bien dormi, je suis partie encourager mes 4 camarades qui restait a passer et alors que je tenais le cheval d'un d'entre eux ... il y avait des chevaux "en trop" a faire ... mon jury d'hier qui m'avait vu, est venu me réquisitionner, après donc de courtes vacances d'une nuit, me voila repartis sous les chevaux !


Il me manquais seulement 3 points pour avoir mon examen, et je ne connais ma note que de façon officieuse, mais je peut officiellement vous dire que ...


JE SUIS MARECHAL-FERRANT !!!