Dans ma vie de proprio, j'ai eu 3 chevaux gris. Du coup, malheureusement, les mélanomes et moi on se connaît plutôt bien.
Le 1er cas que nous avons eu à la maison était la ponette de ma soeur, qui avait une quinzaine d'années. Elle était particulièrement atteinte au niveau de l'anus. Par contre, les mélanomes n'évoluaient pas ou alors très très peu, et ne l'ont (malgré la région sensible au niveau de laquelle ils s'étaient installés) jamais gênée. Je ne pourrais malheureusement pas te dire comment ça a évolué sur le long terme, car elle est décédée d'une toute autre maladie à 18 ans. Par contre, sur les 3 ans qu'elle a passé à la maison elle était typiquement l'exemple du cheval qui vit super bien avec, et chez qui on observe une évolution très lente. D'ailleurs, j'ai pas mal de chevaux comme ça dans mon entourage, qui présentent déjà de premiers mélanomes, mais qui évoluent très très peu et restent donc heureusement non gênants pour la vie du cheval.
Mon 2ème cas était ma toute première ponette. Elle est l'exemple typique dont on ne veut peut être pas trop entendre parler, mais je préfère tout de même t'apporter ce témoignage pour que tu ai une vision "d'ensemble" sur ce que peuvent être les mélanomes.
J'ai acheté ma ponette en 2007, on suppose qu'à ce moment là elle approchait déjà de la vingtaine. 2 ans plus tard, je repère soudainement une masse au niveau de sa gorge qui au début n'a pas l'air de trop la gêner. Les vétos ne sont au début pas très sûrs, ils pensent à un kyste avant de m'annoncer qu'il s'agit d'un mélanome. Malheureusement, vu la localisation, les vétos me conseillent de ne pas la faire opérer. De un, l'opération serait risquée, de deux, il y a de fortes chances pour que le mélanome revienne, peut être en pire.
Tant pis, c'est ma jument, je l'accompagnerais. C'est la période où je me suis beaucoup informée, j'ai lu beaucoup de témoignages, positifs comme négatifs, pour comprendre. C'était important pour moi. Au début j'ai fondé beaucoup d'espoir sur le fait que la masse pourrait arrêter d'évoluer. Ca n'a pas été le cas, au contraire. Bien évidemment il était hors de question que ma jument souffre, elle a toujours été suivie +++. Elle a fini peu à peu par modifier légèrement le port de sa tête, car le mélanome prenait beaucoup de place. Elle en a développé d'autres sous la queue (qui eux n'ont jamais trop évolué), un autre sur l'encolure. Je me suis battue pour elle pendant près de 3 ans et demi après le 1er diagnostic. Malheureusement les vétos m'ont toujours prévenue que vu tous les mélanomes qu'on voyait à l'extérieur de son corps, il était fort probablement qu'ils se propagent à l'intérieur également. Je l'ai perdue il y a 4 ans, j'ai décidé de la laisser partir quand elle nous a fait une grosse colique.
Voilà. Je sais que ce n'est pas très joyeux, mais je tenais à témoigner parce que les mélanomes et moi, on a fait ample connaissance pendant ces dernières années, et que j'ai appris à vivre avec. C'est important de savoir que beaucoup de chevaux en ont, que les cas comme ma ponette ne concernent pas une majorité, et que beaucoup vivent suuuper bien avec. L'important c'est de surveiller et de rester à l'écoute de son cheval.
Courage à toi, mais essayes de ne pas paniquer. L'opération n'est pas toujours la meilleure des idées, essayes d'avoir plusieurs avis vétos au cas où, j'ai fréquemment entendu parler d'opérations suite auxquelles les mélanomes sont revenus en force. Et autant certains mélanomes ne poseront jamais problème (même si pas toujours jolis) et ton cheval vivra comme un cheval tout à fait sain avec !
EDIT : J'oubliais de parler des traitements. Effectivement, du temps où ma jument était atteinte, il n'y avait rien de prometteur sur quoi j'aurais pu miser. Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais cela m'étonnerait qu'il existe un vrai traitement. Je connais des proprios de gris à mélanomes qui ont trouvé les séances de magnétisme assez efficaces pour "freiner" la croissance des mélanomes, mais rien de prouver ni de sûr donc je le mentionne mais je ne sais pas du tout ce qu'il en est ou si il faut y croire. Les opérations restent plus ou moins la seule possibilité pour enlever les mélanomes, et encore ça dépend desquels. Je suis d'avis que cela ne reste pas la meilleure option, surtout s'il s'agit de mélanomes qui n'évoluent / ne gênent pas.