Salut,
Alors moi j'ai pas fait HK/KH mais une prépa scientifique (taupe). Mes colocs de chambre étaient hypokhâgneuses

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ames a écrit le 06/12/2017 à 22h26:
Certains d'entre vous sont ils allés en prepa littéraire (ou autre d'ailleurs) ? Comment avez vous vécu ces années ?
Avec des bas parfois très bas et des hauts parfois très hauts. Mais surtout comme
une période de grands changements et d'évolutions profondes de ma réflexion et de ma façon de réfléchir. Comme un bouillonnement, une source de savoir, un épanouissement intellectuel tel que j'en ai rarement retrouvé depuis. Comme un tas de rencontres géniales aussi, avec des gens cultivés, intéressants (voir passionnants et passionnés) et avec un amour profond du savoir et de la vérité.
J'en garde un souvenir nostalgique depuis le premier jour où j'ai mis le pied dehors d'ailleurs. Mais le reste de la vie apporte aussi ses bienfaits !
ames a écrit le 06/12/2017 à 22h26:
Je suis actuellement en première année (hypokhagne), et je suis en doute permanent. Dans le sens où je me prend un quantité de mauvaises notes affolante. On m'avait prévenu que ce serait monnaie courante, mais quand cela devient la réalité, ce n'est pas la même chose.
J'essaye de relativiser, de me dire que ça ne vaut rien de toute façon, et que le plus important sont les commentaires des profs. Pourtant je ne peux m'empêcher d'enrager quand j'ai une ''mauvaise'' note en prepa.
Plusieurs choses avant de t'expliquer pourquoi tes notes n'ont pas beaucoup d'importance (sisi) :
-
Je ne connais pas un seul élève passé par la prépa qui n'ai pas traversé au moins une vraie période de doute (il y en a peut être, je ne les ai juste pas rencontrés). Sur ses capacités intellectuelles, sur sa "valeur", sur son avenir... C'est normal de se sentir comme ça.
- Tu es actuellement dans ce qui est, moralement parlant, à coup sûr la pire période de la première année, voir (en tout cas à mes yeux) la pire période de toute la prépa. Entre la Toussaint et Noël en sup, c'est juste terrible. Ca continue comme ça jusqu'en février et ça ira mieux pour quasiment tout le monde avant fin mars. Que tu traverses une crise de doute en ce moment est on ne peut plus normal et n'a rien d'affolant en soi.
Maintenant, sur les notes :
Pour rappel, la prépa, c'est entre autres :
1) la réunion d'élèves parmi les meilleurs pour travailler de façon intensive et continue sur des sujets pointus de leur discipline,
2) la préparation à un concours (pas à un examen !).
Ce qui implique pour chacun des points :
1) forcément, quand on réunit les meilleurs et qu'on augmente le niveau de façon drastique, des subtilités vont se voir entre les gens. Tout le monde ne sera pas exactement au même niveau. Si tu veux, c'est un peu comme si on avait pris tous les gens qui avaient une moyenne entre 15 et 20, et qu'on faisait un gros zoom entre eux. Comme ils sont beaucoup, on va devoir aller plus dans le détail pour les distinguer, et là tu vas voir apparaître des notes comme 16.387 qui sera complètement différent de 16.398... Bon comme c'est un peu ridicule, on préfère "dézoomer" et changer d'échelle, c'est à dire qu'on reprend une notation entre 0 et 20. Forcément ceux qui auraient eu 15.5 vont se retrouver plus proche du 0 que du 20... Il n'empêche qu'ils ne doivent pas oublier que, dans un autre groupe, avec un autre niveau d'exigence, ils auraient eu 15.5 ! (voir même 20 si on les mettait avec les gens qui avaient des notes entre 5 et 15...).
2) Qui dit concours dit classement. (sinon on tire au sort, mais les ENS et cie ne sont pas prêtes à accepter ça

). Ce n'est pas un examen que tu vas passer : l'important pour réussir un concours n'est pas d'avoir une bonne note mais d'être bien classé. D'ailleurs
pas mal de profs classent les copies avant de les noter : puis ils choisissent une gaussienne qui s'étale entre des notes qui leur paraissent acceptables pour le paquet de copie et les notes sont attribuées "mathématiquement". Donc en gros, avec la même copie, dans deux classes d'hypokhâgne différentes (ou même avec deux profs différents si on parle d'une matière au jugement subjectif), si tu es classée différemment, tu auras une note différente...
Ce que j'essaie d'expliquer en somme, c'est que
la note brute en prépa n'a pas de valeur en soi. Elle n'a de sens que par rapport aux notes des autres, sans oublier que les autres... Sont très forts eux-aussi !
ames a écrit le 06/12/2017 à 22h26:
Mais d'abord, qu'est-ce que réellement une mauvaise note pour moi ? Toutes les notes qui tournent autour de 7 (6-7-8-9). Ce sont des bonnes notes pour des notes de prepa, je le sais, mais quand je les reçois, je les prend comme mauvaises, vous voyez ?
Ahaha, le nombre de fois où j'ai récupéré des 3 voir en dessous

. On s'habitue. L'élève de terminale habitué aux points qui tombent gratuitement fait souvent une blessure d'égo au début, mais vraiment, on s'habitue. Notamment quand tu réalises que ta note n'a pas vraiment de signification, et surtout pas en tout début de prépa où les concours sont encore très très très loin.
ames a écrit le 06/12/2017 à 22h26:
De même, les profs paraissent tellement inaccessibles, je n'ose pas aller les voir pour leur faire part de mes inquiétudes, je ne veux pas passer pour une ''chialeuse''. J'y suis allée une fois, voir mon prof de latin où j'ai énormément de lacunes, alors que je suis en débutant, aussi étrange que cela puisse paraître. En lui parlant, j'ai clairement ressenti son dédain, j'étais interloquée, donc ça m'a un peu refroidi sur le contact prof-eleve.
Hum, cette personne est... Je trouve que c'est un terrible manque à la fois d'empathie et de conscience professionnelle que de traiter ses élèves avec dédain.
Clairement les profs ont un rôle à jouer dans le "moral de leurs troupes". Mettre des mauvaises notes oui, après tout ce n'est qu'un chiffre, mais l'objectif est de faire progresser les élèves...
N'as-tu pas un prof, même d'une matière pas "principale", dont tu sens qu'il/elle pourrait être plus humain(e) ?
ames a écrit le 06/12/2017 à 22h26:
Mon orgueil prend très cher aussi, je n'aime pas échouer et je veux toujours être la meilleure (c'est détestable, j'en suis consciente, je travaille la dessus). Cela explique peut être le fait que je prenne trop à coeur les notes, qui sait ?
Mais je pense que mon problème vient du fait qu'en terminale, j'étais la première de la classe, avec des notes plutôt bonnes et donc que j'ai été ''habituée'' à avoir de bons résultats, et la ''chute'' fait mal. Je manque sûrement de maturité aussi.
Blessure d'égo

. Sers toi de cet orgueil pour progresser. Ce que tu dois viser, c'est la remontée dans le classement, pas la remontée des notes.
ames a écrit le 06/12/2017 à 22h26:
de voir que l'on peut s'en sortir, et que vous puissiez m'aiguiller et me faire tomber de mon piédestal pourquoi pas ? :)
Au plaisir de vous lire
Je n'ai jamais pris autant de plaisir et n'ai jamais été autant heureuse en prépa que lorsque je me suis détachée des notes. Vraiment.
Souviens toi pourquoi tu as choisi ce cursus. Parce que tu aimes apprendre, parce que tu as un amour des lettres, par amour du travail bien fait et de la conscience ? Alors sers-t-en pour prendre sincèrement plaisir à ce que tu fais.
Bizarrement, une fois que le plaisir est là, en plus d'être serein, on finit aussi par avoir de meilleurs
résultats...