cavaliereseule
Merci pour tes gentilles paroles
Un cheval qui est sur les épaules ne l’est pas par « habitudes ». Donc le but n’est pas de lui faire passer l’habitude.
Le cheval est sur les épaules parce que physiquement, se tenir plus sur les hanches n’est pas naturel. En tout cas pas dans la durée qu’on attend de lui lorsqu’on le monte. C’est tout l’enjeu du travail du jeune cheval (jeune en âge ou en expérience) : lui apprendre à avoir ce report de poids dans la situation d’équitation et surtout, l’ entrainer physiquement à pouvoir tenir cet équilibre dans la durée. C’est une préparation physique complexe, longue et indispensable.
C’est ce qui fait que par la suite, le cheval pourra aisément porter son cavalier sans charger ses épaules et en préservant son dos.
Dans le contexte qui est le tien, où tu sembles avoir peu de marge de manœuvre : oui ton principal levier d’action va être de beaucoup travailler sur toi-même : ta position, ton propre équilibre, tes actions, l’indépendance et la qualité de tes aides. Déjà cela peut aider ton cheval a améliorer sa propre posture, donc son propre équilibre. C’est indéniable mais je ne saurais te dire à quel degré d’impact. Ça dépend de la morphologie de ce cheval, de la façon dont il est monté par ailleurs, des outils employés, de ses capacités physiques.
La piste d’amélioration la plus déterminante c’est bien la construction du travail sur le long terme, tu l’as bien compris.

Ce qui signifie non seulement des exercices mis en œuvre au cours d’une séance mais aussi un programme de travail progressif mis en œuvre sur plusieurs mois. Ce qui est difficile dans le cadre de cours collectif, du club, surtout si le cheval n’est pas à toi. Il arrive parfois que des moniteurs prennent cela en compte, mais ça reste assez exceptionnel j’ai l’impression. J’ai eu la chance d’en croiser un sur ma route, je mesure cette chance !
En une heure, on peut évidemment avoir un delta positif entre l’équilibre du début de séance et celui de la fin. Mais ça signifie que la séance est consacrée à travailler le cheval, de façon individualisée, en sélectionnant les exercices adaptés à sa problématique personnelle et en restant en permanence à l’écoute de son feed-back pour les adapter. L’idée c’est bien que la technique équestre du cavalier se mette intégralement au service de la progression du cheval. Or, en cours collectif en club, c’est majoritairement l’inverse qui motive la séance, car c’est le but de l’offre : le cheval est à disposition de la progression du cavalier.
Dans tes séances, existent-ils des moments de travail individuel ? Un temps où vous êtes libres des exercices effectués ? une période d’échauffement en début de séance par exemple ?
Il faut aussi commencer par analyser les points faibles et forts pour cibler les exercices appropriés. Par exemple le cheval est-il impulsé ou froid, quelles sont ses asymétries, quel type de rapport à la main (dur, muet, en retrait, instable.. ?), a-t-il une arrière main forte ou faible ? Un épaule lourde . Une attache d’encolure favorable ou non ? Quelle est sa réponse à la jambe ? est-il fin à l’assiette ?... Quelle est sa posture de travail de prédilection ?
C’est essentiel d’avoir un diagnostic de base pour savoir quelle est la voie de travail à prendre, comment prioriser les axes de travail.