Demi arret

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Cavaliereseule

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Demi arret
Posté le 14/03/2019 à 19h37

Bonjour à tous.tes !

On m'a donné des définitions et but différentes du demi arrêt, j'aimerais y voir plus clair.
Selon internet et les sites de dressage c'est :

-quand on se redresse, on serre les doigts sur le rênes...bref on fait tout comme si on voulait s'arrêter mais on garde des jambes pour maintenir le cheval dans l'allure et le remettre sur les hanches sur quelques foulées

Et en même temps, quand je demande aux coachs ou quand je le vois pratiqué en cours c'est :

-le fait de monter et serrer les doigts sur sa rênes extérieur rapidement puis revenir dans sa position de base. Là aussi c'est pour redresser le cheval mais parfois je le vois utilisé pour gérer les chevaux chauds.

Ces deux méthodes sont elles deux exercices différents ou deux manières de faire ? Vous, comment faites vous ?

Édité par cavaliereseule le 14-03-2019 à 19h38

Fidjim

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Demi arret
Posté le 14/03/2019 à 20h55

Pour moi la nuance vient que fait que si tu utilise l'effet d'ensemble donc jambe et mains en main temps, déjà avec un cheval qui est capable musculairmement de le faire. Ça va permettre de remettre les postérieurs dessous et c'est pour cela que l'avanr mains va mieux de tenir. Donc un effet visuel dans cheval qui se redresse alors qu'il à "juste" abaisser ses hanches.

Là deuxième façon que tu décrit, c'est pour ( Encore une fois je l'utilise comme ça et je n'est pas là science infuse) ouvrir un cheval qui s'enferme. Donc le cheval vas vers le bas et l'arrière donc action du cavalier à l'inverse, vers le haut et l'avant.

Voilà pour moi :)

j'espère avoir étais clair et que ça à pu t'aider !

Couagga

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Demi arret
Posté le 14/03/2019 à 21h50

Sur le site de dressage de Bernard Chiris, on trouve cette définition :
[i]Un demi-arrêt est une action de la main nette, rapide, légère, de bas en haut sur des rênes ajustées, les doigts bien fermés, suivie immédiatement du relâchement des doigts et d'une cession de la main…. Il existe, cependant, une autre acceptation du terme. Le demi-arrêt est alors une demande d'arrêt qui n'est pas conduite jusqu'à son terme. ……. Le demi-arrêt permet de conserver le cheval en équilibre.
Baucher y voyait un moyen pour vaincre les résistances de poids en élevant l'encolure pour reporter du poids vers l'arrière-main.
Plus que d'une action forte, il s'agit plutôt d'une vibration de bas en haut des doigts, éventuellement du poignet ou de la main.
Le demi-arrêt s'accompagne d'un grandissement du buste, d'une avancée du nombril vers l'avant, d'un engagement plus prononcé de l'assiette[/i]


Bref…
L'objectif est bien de rééquilibrer le cheval sur ses hanches. Ce n'est pas un effet d'ensemble. En général un cheval qui prend la main ou accélère le fait en chargeant ses épaules, l'usage du demi-arrêt a donc toujours pour objectif de la rassoir sur ses hanches pour reprendre le contrôle.

Finalement ce demi-arrêt est comme une sanction infligée à la bouche lors d'un déséquilibre.
Pour ma part je ne le conçois pas comme un outil de dressage ou une action technique de travail anodine. Il m'apparait comme une solution d'urgence un peu ultime, donc à proscrire dans le cadre d'un travail construit et raisonné soucieux d'une belle relation main/bouche.

Édité par couagga le 14-03-2019 à 21h51



Cavaliereseule

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Demi arret
Posté le 14/03/2019 à 22h11

couagga merci beaucoup c'est bien clair !
Cependant quand vous dites qu'il s'agit d'une solution d'urgence qu'il vaut mieux éviter d'utiliser pour garder une relation main/bouche sereine, c'est pour le demi arrêt où l'on agit avec la main extérieur de bas en haut n'est ce pas ? Concernant le demi arrêt dans lequel on ne mène pas jusqu'au bout notre arrêt, est ce toujours problématique ?

Couagga

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Demi arret
Posté le 14/03/2019 à 22h43

pour moi quelle que soit la formule d'application choisie, je ne suis pas pour.
C'est un choix personnel.
De plus, je ne considère pas que l'arrêt relève d'une action de main mais d'abord d'une action de dos et d'assiette. Je considère aussi que si nous voulons avoir des chevaux fins, motivés et confiants dans le rapport aux aides, il faut avoir des aides claires, non désagréables. Et un demi-arrêt n'a rien d'agréable. Même s'il y a des nuances dans son application, ça reste une action direct plus ou moins sèche sur la bouche pour contrecarrer un problème d'équilibre.
Et pour moi, s'il y a un problème d'équilibre c'est le cavalier qui est en défaut et donc le cheval n'a pas à être puni pour ça. Il faut utiliser les exercices, améliorer ses aides, sa position pour remettre le cheval dans un équilibre dont il est capable.

pour moi ce demi-arrêt reste un recours d'urgence. En saut, le cheval est sensé être préparé mais s'il arrive en équilibre insuffisant pour X raison, alors le demi-arrêt évitera d'aller au carton. Mais normalement, lorsqu'on présente un cheval sur un tour, il est sensé savoir le job et son cavalier aussi.

En dressage, si le cheval ne tient pas son équilibre sur des hanches, c'est qu'il est en cours de construction, donc il faut continuer à travailler et lui coller un demi-arrêt ne fera pas apparaitre plus de muscles ou de décontraction là où il lui en manque.

un des grands challenge de l'équitation c'est quand même d'avoir une relation main/bouche fine, d'avoir un dialogue discret et un contact constant (je parle de contact pas de tension). Monter un cheval en usant régulièrement de demi-arrêt va pour moi à l'encontre de cet objectif majeur et si délicat à acquérir.

Toute action sèche sur les rênes transmet une instabilité dans le mors le rendant inconfortable.
L'usage de vibration, sans effet de main, peut s'inscrire dans un dialogue sans heurt encore faut-il que ces vibrations restent très discrètes pour conserver le cheval au contact, or, le demi-arrêt doit impulser suffisamment de tension pour renvoyer le cheval sur ses hanches, un vrai transfert de charge qui ne peut s'opérer que parce que la tête s'est relevée… Ce qui montre tout de même une intensité d'action certaine sur la bouche… ce n'est pas ma philosophie équestre. Même si dans le dialogue parfois le cheval peut mettre des résistances, tout comme nous pouvons avoir des mouvements parasites importants ou résister intensément aux résistances, tout cela doit rester des égarements passages que le travail vise à raréfié puis faire disparaitre pour que seul un dialogue doux, respectueux et fin s'instaure entre la bouche et la main sans qu'aucune des deux ne soufre jamais de l'autre.


C'est juste ma façon de voir les choses

Cavaliereseule

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Demi arret
Posté le 15/03/2019 à 07h21

couagga je comprend mieux où est le problème maintenant.

Je me souviens d'un cheval de club que j'avais monté quand j'étais assez jeune et pas très expérimentée. Il s'appuyait beaucoup sur le mors et avait un équilibre fortement sur les épaules. Cela venait peut-être de moi mais quand j'avais demandé que faire à ma prof (qui ne m'avait pas donné de conseils sans que j'en réclame), elle m'avait dit d'agir sur ma rênes extérieur de bas en haut quand il s'appuyait trop. Je réalise maintenant qu'elle voulait sûrement que je fasse un demi arrêt.

Ma question est la suivante : dans le cas d'un cheval qui a pour habitude d'être énormément sur les épaules, cela vient souvent du cavalier mais il y a des cas où c'est une habitude du cheval peut importe qui le monte. Pour le redresser il faudrait faire un travail sur le long terme, sur plusieurs séances, pour lui faire comprendre comment il doit se tenir. Or en club, à mon grand regret, ce travail n'est pas possible. C'est normalement le boulot des moniteurs de monter les chevaux en dehors des heures de cours pour s'assurer que la cavalerie est correcte mais ce n'est pas toujours le cas. Donc comment puis-je redresser un cheval sur les épaules (et qui s'appuie sur le mors par la même occasion) en une heure quand je n'ai pas la possibilité d'effectuer un travail de plusieurs séances. Je suppose que la première chose c'est de corriger mes défauts, évidemment (ce n'est jamais la faute du cheval mais celle du cavalier-Azur et Asmar ). Mais si cela ne suffisait pas ? Comment passer outre le demi arrêt et réussir à avoir un cheval dans un bon équilibre en une heure ?

Ps : je lis régulièrement tes interventions dans différents post et je trouve toujours cela très instructif et complet, merci et bravo

Couagga

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Demi arret
Posté le 15/03/2019 à 16h55

cavaliereseule


Merci pour tes gentilles paroles

Un cheval qui est sur les épaules ne l’est pas par « habitudes ». Donc le but n’est pas de lui faire passer l’habitude.

Le cheval est sur les épaules parce que physiquement, se tenir plus sur les hanches n’est pas naturel. En tout cas pas dans la durée qu’on attend de lui lorsqu’on le monte. C’est tout l’enjeu du travail du jeune cheval (jeune en âge ou en expérience) : lui apprendre à avoir ce report de poids dans la situation d’équitation et surtout, l’ entrainer physiquement à pouvoir tenir cet équilibre dans la durée. C’est une préparation physique complexe, longue et indispensable.

C’est ce qui fait que par la suite, le cheval pourra aisément porter son cavalier sans charger ses épaules et en préservant son dos.
Dans le contexte qui est le tien, où tu sembles avoir peu de marge de manœuvre : oui ton principal levier d’action va être de beaucoup travailler sur toi-même : ta position, ton propre équilibre, tes actions, l’indépendance et la qualité de tes aides. Déjà cela peut aider ton cheval a améliorer sa propre posture, donc son propre équilibre. C’est indéniable mais je ne saurais te dire à quel degré d’impact. Ça dépend de la morphologie de ce cheval, de la façon dont il est monté par ailleurs, des outils employés, de ses capacités physiques.

La piste d’amélioration la plus déterminante c’est bien la construction du travail sur le long terme, tu l’as bien compris. Ce qui signifie non seulement des exercices mis en œuvre au cours d’une séance mais aussi un programme de travail progressif mis en œuvre sur plusieurs mois. Ce qui est difficile dans le cadre de cours collectif, du club, surtout si le cheval n’est pas à toi. Il arrive parfois que des moniteurs prennent cela en compte, mais ça reste assez exceptionnel j’ai l’impression. J’ai eu la chance d’en croiser un sur ma route, je mesure cette chance !

En une heure, on peut évidemment avoir un delta positif entre l’équilibre du début de séance et celui de la fin. Mais ça signifie que la séance est consacrée à travailler le cheval, de façon individualisée, en sélectionnant les exercices adaptés à sa problématique personnelle et en restant en permanence à l’écoute de son feed-back pour les adapter. L’idée c’est bien que la technique équestre du cavalier se mette intégralement au service de la progression du cheval. Or, en cours collectif en club, c’est majoritairement l’inverse qui motive la séance, car c’est le but de l’offre : le cheval est à disposition de la progression du cavalier.

Dans tes séances, existent-ils des moments de travail individuel ? Un temps où vous êtes libres des exercices effectués ? une période d’échauffement en début de séance par exemple ?

Il faut aussi commencer par analyser les points faibles et forts pour cibler les exercices appropriés. Par exemple le cheval est-il impulsé ou froid, quelles sont ses asymétries, quel type de rapport à la main (dur, muet, en retrait, instable.. ?), a-t-il une arrière main forte ou faible ? Un épaule lourde . Une attache d’encolure favorable ou non ? Quelle est sa réponse à la jambe ? est-il fin à l’assiette ?... Quelle est sa posture de travail de prédilection ?
C’est essentiel d’avoir un diagnostic de base pour savoir quelle est la voie de travail à prendre, comment prioriser les axes de travail.

Couagga

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Demi arret
Posté le 15/03/2019 à 16h58

J'ajouterais que, à mon avis, si tu arrives à avoir un bon diagnostic de départ de la bête, et que le tableau n'est pas trop catastrophique, et qu' il y a peut-être moyen d'insidieusement insérer quelques exercices furtifs dans ta séance, alors pourquoi pas, tu arriveras à déclencher quelques petites choses... Tu peux toujours essayer...

Couagga

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Demi arret
Posté le 15/03/2019 à 17h02

encore une chose...

La décontraction est une règle de base pour toute amélioration.
Et ça, par contre, c'est une choses que relève du tact du cavalier, à mon sens, et qui peut donc intervenir quasiment dans n'importe quel contexte.

S'attacher à obtenir de la décontraction c'est ouvrir la porte à toutes les autres possibilités.

Emanuquite

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Demi arret
Posté le 15/03/2019 à 19h33

Dans son livre P Beaupere explique cela comme un arrêt non terminé, qu'on doit appliquer des qu'on sent l équilibre du cheval se dégrader, en résumé rapide.

Cavaliereseule

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Demi arret
Posté le 15/03/2019 à 21h24

couagga nous avons en effet une détente très libre pendant les séances (choix des allures, des exercices etc). Comme tous chevaux de club qui se respectent...ceux de là où je monte sont assez blasés et peur réactifs aux jambes malheureusement.

J'entends donc bien que le travail possible dans ma situation réside essentiellement dans ma manière de monter, je tâcherai de faire mon maximum sur ce point.

Je n'ai pas la chance d'avoir des profs vraiment attentifs aux objectifs de chacun (chevaux comme cavaliers) mais bon je fais de mon mieux pour faire avec
Demi arret
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