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Attitude en longe (vidéo)
Posté le 26/03/2019 à 15h41
couagga
Posté le 26/03/2019 à 15h41
Bonjour choubichougirl
Pour moi le travail que tu montres dans cette vidéo est trop statique, trop répétitif. La moitié du temps à tourner sur le même cercle à une main, et l’autre moitié toujours le même cercle à l’autre. Même si tu as 3 diamètres, le petit entrainant le passage sur les barres au sol, c’est toujours le même endroit fixé pendant 16 minutes…
Tu passes les 3 allures à une main puis les 3 à l’autre. Pour moi la progression d’un échauffement latéralisé n’est pas respectée.
Longer, pour que ce soit intéressant pour le cheval et bénéfique physiquement, il faut que ce soit très varié. Il faut changer de main fréquemment, varier les tracés et les côtés au pas, puis passer au trot et varier également les tracés et les mains, et pareil au galop, sachant que le galop n’est pas indispensable.
Le travail des transitions, simples, doubles, rapprochées, sèches ou fluides dans la cadence, tout comme celui du degré de rebond, de raccourcissement ou d’allongement de l’attitude doit être progressif lui aussi. Tout comme lorsqu’on monte, on ne demande pas la même intensité de qualité quand on est au début de la séance, au milieu ou à la fin.
Il m’apparait aussi indispensable d’avoir des lignes droites tout comme des temps nets de pauses contrastant avec les temps de travail où la concentration et l’application sont exigées. Tourner en rond pendant 16 minutes est rébarbatif pour cet animal curieux et c’est aussi une mise en tension beaucoup trop répétitive des tendons et des articulations.
Te concernant, il me semble que tu as tendance parfois à devancer ton cheval dans ton placement, ce qui provoque ces instants d’hésitation où il trottine/repasse au pas/trottine et où tu dois intervenir pour le stopper mais il freine trop, tu remets en avant, tu le freines etc…
Ton dispositif t’empêche d’être aspirée vers lui et oblige à avoir un tracé correct, ça c’est bien mais il faut absolument sortir de ce dispositif souvent, ne pas en rester prisonniers.
Travailler sans chambrière c’est aussi se passer de précision, du coup tu as des gestes offensifs qui génèrent de l’irrégularité dans la cadence de ton cheval. L’intérêt d’un travail sur les transitions c’est d’avoir une attitude très stable, donc une bon équilibre afin qu’il y ait le moins de rupture entre les différentes allures. Les descendantes étant les plus difficiles à réaliser proprement.
Ce qui est bien, ton cheval a l’air très à l’écoute, il adopte une attitude détendue dès lors qu’il a une bonne lecture de tes intentions, je pense qu’il peut être bien cadencé, tu sembles toi-même assez posée dans tes demandes même si tu fais parfois quelques erreurs de placement qui impactent les réponses de ton cheval, même dans ces « cafouillages » tu gardes ta sérénité, du coup le cheval ne s’inquiète pas, il a juste des petits moments de flottement, d’incertitude sans conséquence sur sa disponibilité.
Je pense que le club a tendance à faire croire aux cavaliers qu’une séance doit obligatoirement se concentrer sur une thématique. Or, une séance doit d’abord préparer le cheval à travailler et en cela cette première partie de séance doit être variée, on y déroule tout une série d’exercices pour échauffer, assouplir, décontracter, étirer, mettre en tension progressivement les muscles. A partir de là, on se concentre sur un ou quelques objectifs précis, tout en gardant en tête qu’il faut varier des exercices ciblant le même objectif, en allant du plus simple au plus difficile, en introduisant éventuellement de la nouveauté. La troisième partie d’une séance de travail vise à ramener le corps et l’esprit dans la détente, le relâchement progressif des efforts, un genre de « décrassage ».
La partie de préparation doit aussi permettre d’évaluer la disponibilité du jour, peut-être identifier des raideurs. Ceci permet aussi de revoir éventuellement les objectifs afin d’adapter la séance pour en garantir un vrai bénéfice physique et mental.
Que l’on monte, longe ou travaille en liberté, il est indispensable de respecter une bonne construction de progression à chaque séance.
Personnellement, je ne suis pas gênée par l'instabilité de l'attitude, elle reflète les cafouillages mais aussi la difficulté pour tout cheval à tenir une attitude dans la durée. ça vient sur le long terme. le fait même que le cheval aille sans contrainte dans une bonne attitude révèle que le travail va dans le bon sens, que le cheval explore spontanément les choses. Valider par la voix suffit à le conforter dans ses choix, la neutralité vaut mieux que la contrainte ou la réprimande (même exprimée avec douceur) lorsque le cheval quitte la bonne attitude. les interventions du longeur visant à reconduire le cheval dans l'attitude souhaitée (demande brève de pli, sollicitation du post interne, modification du diamètre, etc...) toujours en le laissant libre d'y aller lorsqu'il est dans les meilleures dispositions pour le faire.