Si ça peut t'aider, je te décris mon rythme en prépa sur mes deux années de sup et spé. J'ai mis plusieurs mois à le trouver en première année, le début s'est assez mal passé (fatigue extrême, découragement, démotivation...) et c'est tout ce rythme et cette hygiène de vie et
cet équilibre entre le loisir, le repos et le travail qui m'a permis non seulement d'aller au bout de ma prépa, mais en plus d'y aller avec le sourire et sans autre gros coup de déprime.
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dimanche soir : arrivée à l'internat entre 18h et 20h, puis je traitais ce soir comme n'importe quel autre soir de semaine, donc même emploi du temps qu'un autre jour.
- du
lundi au vendredi : Lever vers 7h, début de la journée (cours ou travail perso ou khôlle) à 8h.
cours, khôlles, travail jusqu'à 18h30.
Les heures libres dans la journée sont occupées ou à travailler, ou à dormir (quand j'avais 1h30 le midi je faisais une sieste systématiquement). Si je finissais tout à 16h, je travaillais non stop jusqu'à 18h30. Même si je sortais à 18h j'essayais de faire une révision ou un travail rapide jusqu'au dîner.
18h30-20h c'était dîner et détente : blabla avec les copains ou mes colocs, lire un livre, jouer aux cartes, regarder le zapping... Si j'avais eu une khôlle ou un TP jusqu'à 19h tant pis, ça raccourcissait cette plage horaire.
20h-22h : travail. C'était une plage de travail "au minimum". C'est à dire que je m'autorisais à arrêter le travail à partir de cette heure là.
23h : coucher, quoi qu'il arrive. Même si j'avais travaillé jusqu'à 22h50, à 23h j'étais dans mon lit. Je m'efforçais de ne jamais déroger à cette règle, ça m'a sauvé la vie, j'avais vraiment besoin de mes heures de sommeil.
- A noter que
je m'autorisais un soir par semaine (entre le dimanche soir et le vendredi soir) sans travailler après le dîner en sup, et avec un arrêt du travail à 21h en spé. En début de sup j'avais vraiment du mal à gérer toute cette fatigue, et
cette soirée de liberté par semaine m'a littéralement sauvée. J'étais beaucoup plus disposée à travailler les autres jours.
Cette soirée je la choisissais en fonction de mon emploi du temps et de la fatigue, donc le jour était très variable. Pendant cette soirée je pouvais dormir (me coucher à 20h30, oui oui), regarder un film, papoter avec des gens de l'internat, jouer, lire, etc... Tout ce qui me faisait envie à l'instant.
- Autre exception, le
vendredi j'allais à la piscine entre 18h et 19h (5 minutes à pied), et je m'obligeais à faire des longueurs pendant exactement 30 minutes (il y avait une grosse horloge visible depuis le bassin). Cette fatigue physique me permettait d'être moins nerveuse pour le DS du lendemain, de faire du sport (le seul que j'ai pratiqué régulièrement) et de me détendre (la sensation de nager c'est quand même très agréable). Clairement c'est une habitude qui me faisait un bien fou (et je n'ai jamais été spécialement fan de natation avant).
- le
samedi, j'avais DS jusqu'à 11h ou 11h30, ensuite je rentrais et je mangeais. En fonction de mes logements du week-end j'étais "libre" à partir de 13 ou 15h, mais dans tous les cas, le samedi après-midi c'était DETENTE. Jamais, jamais, jamais je n'ai travaillé le samedi, je n'y serais de toute façon pas arrivée.
Si je sortais le samedi soir, j'essayais de me coucher pas trop tard (pas plus que minuit et demi).
- le
dimanche, c'était grasse matinée, travail et repassage / trajet retour vers l'internat. A noter que sauf exception, je ne travaillais que les matières littéraires (anglais et français), rien d'autre. Ca avait deux avantages : me bloquer un créneau pour les travailler sérieusement, que je ne me serais jamais accordé en semaine parce que trop de choses plus importantes à faire, et me "libérer" l'esprit des sciences que j'avais en tête toute la semaine. Ca prolongeait un peu ma pause en fait.
Le dimanche soir, une fois de retour à l'internat, c'était replongée dans le quotidien donc travail scientifique le soir.
Ca te donne une idée
. Si je devais donner un conseil, ça serait de retenir les grands principes et de faire autour à ta sauce :
- être
stricte sur le temps de sommeil (tu pars pour un marathon, tu vas traverser des moments d'épuisement, le sommeil c'est ce qui va te permettre de survivre et de pouvoir tout affronter, c'est primordial),
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s'accorder de vraies pauses cadrées ou tu ne culpabilises pas de ne pas travailler, donc un créneau délimité (moi c'était le samedi après-midi et soir, + 1 soir par semaine à partir de 18h30 ou 21h selon que j'étais en sup ou spé) sur lequel c'est normal et prévu de ne pas travailler. Sauf urgence, ne jamais y déroger. C'est difficile au début (l'impression que c'est du temps perdu, que tu as mieux à faire, le fait de savoir que tes camarades travaillent...) mais personne n'est un robot.
- Admettre que personne ne peut faire que dormir et travailler, donc que même si tu as l'impression que les autres font plus, ce n'est pas forcément le cas. Ne pas se comparer aux autres, on n'a pas tous les mêmes capacités physiques (pour résister au manque de sommeil, à l'effort continu...) ni mentales (pour pouvoir se concentrer sur de longs moments, ou accepter l'absence de détente pendant un certain temps).
Tu auras peut-être besoin de davantage de détente ou de sommeil que certains de tes camarades. C'est injuste, mais on est fait comme ça, on ne peut pas aller contre sa nature. J'ai essayé des mois de me battre contre moi-même et contre mon corps, pour lui faire accepter des rythmes que je n'arrivais pas à gérer alors que pas mal de mes amis y arrivaient : et finalement je n'ai jamais aussi bien travailler qu'une fois ma routine installée. Il ne faut pas culpabiliser d'avoir besoin d'un rythme différent de celui des autres.
Amuse toi bien en prépa en tout cas