Citation :
c'est là que ça me pose problème car déjà, j'ai beaucoup de mal avec cette impression de beaucoup pousser dans les jambes et en même temps de devoir tirer énormément dans la bouche pour tenir les épaules
Il n'y a que moi que cela interpelle?
Tenir les épaules ne nécessite pas de tirer sur la rêne. Dans ton récit, je note une confusion entre avoir une main ferme, avoir une main dure, et tirer sur les rênes. J'ignre si tu confonds réellement ou si c'est juste à l'écrit, je vais donc répondre plutôt sur ça.
Nul besoin de tirer pour tenir les épaules : fermer les doigts sur une rêne ajustée doit suffir. Avoir une main fiixe, ne pas laisser filer les rênes involontairement, avoir une bonne longueur, et c'est tout. Mes profs compétents ne m'ont jamais dit de tirer sur la rêne, bien au contraire.
Une main ferme, c'est la fameuse image d'une main qui doit tenir un oisillon pour l'empêcher de s'envoler, mais sans l'écraser. Elle vient s'adapter au cheval, elle vient s'ouvrir ou reprendre si besoin, elle écoute le cheval. Elle vient indiquer sans brusquerie, mais ne va pas tout permettre au cheval, si celui-ci a de mauvaises habitudes ou cherche à fuir un exercice. Elle est en contact direct avec le cheval, et ne murumure pas de manière inaudible, mais vient lui parler de vive voix.
Une main ferme n'est pas une main ouverte, tenue du bout des doigts : les rênes doivent être prises à pleines mains - la première phalange à partir de la paume - pour un vrai contact, une vraie discussion.
Une main ferme, ce n'est donc pas les rênes flottantes sous prétexte de ne pas tirer.
Une main dure, c'est pour moi une main trop ferme, sans douceur, aux mouvements brusques et secs...Elle écrase l'oisillon.
Une main légère, je dirai que c'est la main ferme, mais ce terme pousse les cavaliers à être beaucoup trop léger, à tenir les rênes du bout des doigts et quasi flottantes. Le cheval n'est pas non plus en papier mâché, il ne va pas se briser si on rentre en contact avec sa bouche.
Pour tenir l'épaule, tirer sur la rêne ne va donc pas avoir l'effet désiré. Tirer va voir un effet tout autre.
Il faut imaginer que la rêne intérieure est un petit muret que le cheval ne peut pas franchir. Si le muret veut nous pousser, il ne va pas le faire par un mouvement vers l'arrière, mais vers nous, vers l'extérieur. S'il veut nous maintenir - ce que l'on souhaite avec le cheval - il va rester à sa place, horizontalement à nous.
C'est physique, en fait.
Il me semble donc logique que ce cheval avance encore moins : d'un côté tu lui demandes d'avancer, de l'autre il est freiné. En tenant simplement la rêne ajustée sans tirer, voire en ouvrant légèrement les doigts pour permettre le mouvement, ce sera plus compréhensible pour lui.