La seule vision binoculaire du cheval se situe justement devant lui. Sa vision périphérique lui permet de voir quasiment tout le reste mais pas avec la même précision. Je doute que mon épaisseur et ma taille lorsque je suis à son côté n'obstrue véritablement quoi que ce soit pour lui en revanche en étant devant, j'entrave clairement sa petite zone de vue binoculaire.
être à côté n'empêche aucunement une distance de sécurité latérale. Et être à côté ce n'est pas être à l'épaule mais à côté de sa tête, tout en respectant un espace personnel. On voit parfaitement son cheval en étant à côté de lui, et on le voit encore mieux avec un simple coup d'oeil un peu plus latéral. ON le ressent aussi bien mieux à mon sens. La moindre tension musculaire de l'encolure, la façon dont il place sa tête, ce qu'il regarde et surtout comment il regarde. Difficile d'être surpris en étant à côté. ça arrive mais on voit arriver la plupart des choses.
Comme toujours à mon sens, le simple fait d'être avec un cheval engage pour moi un devoir de vigie afin d'anticiper l'environnement, de prévenir le cheval et du coup d'en assurer le max de contrôle. A côté je peux autant que je veux, rassurer de la main, replacer, guider, encourager, ou simplement en profiter pour quelques échanges amicaux.
Je déteste me déplacer en compagnie d'une autre personne et que celle-ci me suive ou me précède. J'ai le même sentiment avec les chevaux. Je veux marcher ensemble.
Pour autant, il me semble tout aussi indispensable d'apprendre au cheval à se placer où on lui demande et d'y rester.
Ce que j'aime aussi en plaçant les chevaux à côté, c'est que le passage des flaques ou de chemin boueux me permet de marcher à côté et lui dedans, ça évite de se faire repeindre. Quand en hiver les chemins collent aux chaussures, les chevaux se fichent un peu de marcher dedans et moi, je peux me décaler largement sur les bords plus secs sans qu'ils ne me suivent et ruinent alors aussi les bords à force de passer. Je ne supporte pas les chemins dont la largeur augmente au fil de l'hiver parce qu'on laisse les chevaux nous suivre derrière et que nous on marche toujours à côté du chemin... ça m'énerve !