De mon point de vue, une discussion de 3 minutes avec comme finalité que le cheval cède sur mors, le problème est ailleurs.
Je veux dire par là que la discussion entre main et bouche n'est pas un genre de bras de fer. On revient à ce que nous nous disions précédemment : le dialogue via le mors, la main qui n'a pas vocation à piloter, à faire force d'autorité ou a prévaloir sur le reste.
Les discussions qui ont lieu entre mains et bouche prennent la forme de variation de l'intensité du contact de façon brève, toujours discontinue et sans jamais casser l'oeuf ! Donc on est dans un rapport d'intensité relativement faible, ça ne doit pas aller bien plus loin que la même pression qu'on peut mettre en tapant sur les touches d'un clavier d'ordinateur en fait.
Le contact est moelleux et doux au long cours, la main suit la bouche et la bouche suit la main sans rupture de ce contact sensible. ça c'est la mise sur la main. Ce qui résulte de l'apprentissage du mors par le cheval et par le cavalier.
Oui, il faut donner un cadre de travail au cheval. Ce cadre se concrétise à travers la longueur de rênes accordée et l'encadrement des jambes et la hauteur des mains. En revanche, il est absolument nécessaire que le cavalier sache déterminer quel cadre permet au cheval d'évoluer sans provoquer chez lui des résistances inutiles, quel cadre lui permet de progresser sans le contraindre au point qu'il ne s'oppose aux mains et aux jambes.
Je ne sais pas si je suis claire
Un exemple : au début d'une séance de travail le cadre proposé au cheval pour l'échauffer doit être large car il est à froid. Au fil de la séance le cadre proposé sera raccourci pour amener progressivement le cheval à l'effort sans jamais aller plus loin que ce qu'il ne peut faire.
De plus, proposer un cadre c'est proposer un espace de travail dans lequel le cheval peut varier ses attitudes afin de trouver seul et à son rythme le chemin vers l'effort. Il n'est donc pas question de lui imposer une attitude stricte sous la contrainte des mains et des jambes.
Et bien sûr, tout au long d'une séance, il faut aménager des pauses et être capable d'ajuster les objectifs en fonction des disponibilités du cheval, ce qui implique donc de réajuster le cadre si besoin.
Si le cheval se bat avec insistance contre la main en ne cédant pas, c'est qu'on lui impose un cadre hors de ses capacités physiques ou mentales.
Je crains, d'après ce que tu décris, que ta prof oppose mains et jambes, cherchant à obliger les chevaux et non à les former.