flosca a écrit le 07/04/2021 à 08h54:
@couagga
Bien d'accord avec toi, mais pas toujours évident "d'éviter les ronds de longe" comme tu dis, je connais beaucoup d'écurie qui n'autorisent pas le travail en longe ou à pied ailleurs que dans les ronds...(ha bah non, on a pas fait construire un rond de longe pour que vous abimiez la carrière...)
Je pense que cet argument est justement dû au fait que beaucoup de gens longent exclusivement sur un cercle au diamètre unique et abîment donc les carrières. Mais si on longe correctement, il est impossible de savoir qu'un cheval a été longé dans une carrière. Tout comme lorsque en montant, les gens enchainent des tours de pistes, ils flinguent aussi les carrières en creusant un affreux oval (car en général, ils font aussi rarement les coins...).
Donc quite à creuser un cercle, effectivement autant envoyer ces longeurs monomaniaques dans un rond de longe, ils ne verront pas la différence.
cel28
Je ne longe jamais en filet, longer sur le mors est une hérésie à mes yeux, ce n'est d'ailleurs pas considéré comme un outil pour longer pour la majorité des auteurs équestres abordant le sujet. La force exercée sur le mors par la longe est bien supérieure à celle exercée en selle. Pourtant, le ressenti s'apparente à un contact "doux" pour la personne qui longe, ce qui n'est pas du tout le reflet de ce qui se passe au niveau de la bouche du cheval. C'est hyper trompeur. Or, si on recherche une équitation fine avec un rapport main/bouche sain et délicat, longer sur le mors met à mal ce travail.
La traction latérale sur le mors provoque des bascules de nuque, des pressions sur les commissures, ne parlons pas des montages colbert ou autre, passant sur la nuque ou sous la mâchoire inférieur en mode gourmette, provoquant des pressions sur la mandibule ou les cervicales. L'outil n'est clairement pas adapté à la longe, manque de précision et de finesse, c'est très coercitif en permanence parce qu'il n'est pas possible d'avoir la même finesse de contact qu'en selle vu que le ressenti est complétement faussé.
Je longe en caveçon ou en muserolle de pluvinel. Ainsi la bouche n'est pas concernée, l'attache se faisant sur le dessus du chanfrein, on peut facilement changer de main dans l'allure et l'orientation de la tête se fait dans son ensemble, sans déséquilibre latéral.
Le caveçon a un pouvoir plus répressif que la muserolle de pluvinel mais tant que l'on n'exerce pas une forte vibration ou une forte oscillation avec la longe, il n'a aucune action négative. Le caveçon nécessite une main attentive, comme lorsqu'on monte avec un mors. ça rejoint l'idée que longer s'apprend avec attention et nécessite d'acquérir des gestes techniques et une connaissance des effets et réglages de l'outil pour ne pas être trop maladroit, comme avec un mors.
Longer sur le licol est aussi une bonne option. Le licol à noeuds c'est l'équivalent d'un caveçon en terme de puissance répressive potentielle : en usage de travail ou au repos pas d'inconfort, en cas d'action répressive c'est puissant. Le licol plat a peu de force répressive, comme la muserolle de pluvinel.
Les licols sont moins précis que le caveçon et la muserolle.
Pour moi, les jeunes se préparent avec un caveçon.
Et je trouve important dès le départ de donner du sens au travail en longe. Afin que le cheval n'apparente pas cela à un défouloir même s'il a plus de liberté d'expression que monté. ça reste une activité avec un vrai but gymnastique et éducatif.