Persévérer avec des animaux qui ne tiendront pas compte de ton état émotionnel.
Je me permets de relever cette phrase (sur le sens possible). Un cheval tient compte de l'état émotionnel, l'entend, ce qu'il ne tolère pas, ce sont les informations faussées qu'on va vouloir envoyer. On met les cavaliers dans des conditions d'inconfort pour le cheval en leur disant de ne pas avoir peur, que ça gêne les chevaux et j'en passe ; alors qu'au final, c'est bien ça qui est pire !
Alors oui, on ne mettra pas une personne morte de trouille sur un cheval qui n'est pas en capacité de gérer, car oui, il y en a ; mais en réalité, ce n'est pas tant l'état émotionnel de peur le problème... mais ce qu'on en fait.
Sa peur, il faut l'entendre, l'accepter, la verbaliser. Rien qu'avec ça, le corps va naturellement se détendre, le message transmis au cheval sera juste et non pas deux informations contraires. Et ça, je l'ai appris à mes dépends avec un cheval traumatisé du cavalier... et c'est quand j'ai accepté ma peur et de l'oraliser que les choses ont évolué vers le positif - et pourtant ce n'était pas DU TOUT le cheval à avoir pour une cavalière flippée sur le papier !!! J'ai aussi pu l'observer dans d'autres situations, personnelles et avec d'autres cavaliers.
C'était juste ma parenthèse, car je trouve que c'est toujours un vrai frein pour les personnes qui ont peur de parler d'abord du cheval "qui peut tolérer", voir ça peut empirer la situation et amener les gens à "mentir" encore plus sur leur mal-être au lieu de l'accepter
Donc pour te répondre,
ant.ho, ta peur est normale, acceptable, et au-delà d'être un frein, c'est une alliée qui veut te protéger, même si elle en fait un peu des caisses, mais ça arrive. Ce que j'encourage beaucoup à faire (et que je fais moi-même ^^) c'est de féliciter oralement le cheval. Par exemple, tu sens que tu as peur, le cheval ne bronche pas quand tu l'approches : ben, n'hésite pas à le remercier, lui dire que c'est bien. Ca amènera quelque chose de positif dans ton cerveau, sans chercher à gérer ta peur, et naturellement, tu te décontracteras. Souffle, fais-toi accompagner bien sûr, mais pour toutes ces "petites choses" que tu peux te retrouver à faire seul, chercher au pré, brosser, etc, n'hésite pas vraiment à voir le comportement du cheval par rapport à tes angoisses (donc tu ne les tais pas, elles sont là, et tu vois l'impact) et le féliciter.
Pour te donner un exemple, avec une amie que j'accompagnais dehors, qui avait très peur de monter, alors quand on passait à un endroit bruyant... ! Elle descendait, au début. Pas de souci :) Je lui ai proposé de faire la chose ci-dessus, elle s'est tellement concentrée sur le fait de récompenser son cheval qui était tout posé, tout calme, qu'elle n'est même pas descendue. Et par la suite, elle le faisait d'elle-même, et ça se passait impec.
Bien sûr l'idée c'est d'être toujours prêt. Pas le prêt "oui je vais sauter en parachute" mais le prêt "j'ai peur, mais je veux essayer".
Te faire accompagner pas à pas serait vraiment l'idéal, avec un cheval suffisamment bien éduqué pour ne pas induire de potentiel peur chez toi (je parle d'un cheval qui respecte l'espace vital, qui ne lève pas la tête quand on veut mettre le licol, etc).