Céréales, peu ou pas ?

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Bacchetti

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Céréales, peu ou pas ?
Posté le 25/03/2022 à 08h02

Un sujet très intéressant


Equi-transm'être - Angélique Descarpentry
2l3 marstS, 19po77:su3u6 ·
🔎 Avec ou sans céréale ?
Cet article a déjà été publié sur Instagram sous la forme d’une petite série… elle est ici regroupée en un seul article. Bonne lecture 😊
Avec ou sans céréale… ou la question qui revient très (très) souvent !
Il est, pour moi, très important d’en parler de façon détaillée car c'est une thématique essentielle pour le bien-être de nos chevaux (et où, je vais oser le dire 🙈, on lit un peu tout et n'importe quoi).
Mais heureusement sur ce questionnement des données scientifiques très intéressantes sont disponibles même si, bien sûr, les observations sur nos chevaux sont aussi à prendre en compte. Il faut toujours allier sciences, observation et pratique !
💡 Petit rappel, avant toute chose il est indispensable de se souvenir que la base de l'alimentation doit rester le fourrage.
Que ce soit avec ou sans céréale, ce n'est qu'une fois la base bien établie que l'on s'intéresse à une éventuelle complémentation.
L'apport d'un complément avec ou sans céréale n'est pas obligatoire (je n'inclus pas les AMV dans mon propos), il dépendra des besoins du cheval et des apports du fourrage.
Mais de façon très résumée il est possible de dire qu’un cheval qui s’entretient bien au fourrage n’a besoin de rien de plus (hormis d’un AMV pour combler certains manques du fourrage).
Si le cheval est bien … des fourrages, un AMV et c’est bouclé ✅ !
Mais revenons sur la question du céréale / sans céréale.
Avant de dire si le cheval est capable d'en consommer et d'en digérer il faut regarder de quoi est composé une céréale.
Détailler ce que contient une céréale va nous permettre de dire si oui ou non le cheval a la capacité de la digérer .
🔎 Je vous propose de prendre l'orge comme exemple.
De façon simplifiée, un grain d'orge est constitué de trois parties :
- une enveloppe
- l'amande
- un germe
L'enveloppe est riche en cellulose. Elle contient également des protéines, des minéraux et des vitamines.
La cellulose est un glucide de structure. Les microorganismes hébergés dans le gros intestin du cheval sont donc capable de la digérer.
Les protéines sont globalement bien digérées au niveau de l'intestin grêle.
Les minéraux et vitamines sont également des éléments que le cheval peut utiliser pour satisfaire les besoins de son organisme.
Le germe est constitué majoritairement de lipides et de protéines. Les lipides sont plutôt bien digérés et absorbés sous forme d'acides gras.
Même si j'ai simplifié les compositions de chaque élément, on remarque que jusqu'ici notre grain d'orge s'en sort plutôt bien.
Néanmoins, cela se corse quand on s'intéresse à l'amande.
En effet, l'amande contient les réserves nutritives de la graine.
C'est ce que la graine va utiliser pour lever et pousser avant de pouvoir faire la photosynthèse.
La naissance des premières feuilles est dépendante de ces réserves.
Or, les réserves nutritives sont constituées en majorité d'amidon et il est maintenant bien connu et reconnu que cheval a une capacité limitée à digérer cette macromolécule.
💡 Par rapport à ces éléments, il est donc déjà possible de dire que les céréales ne pourront pas s'utiliser sans faire attention aux quantités distribuées.
Nous venons donc de voir que l'amande d'un grain d'orge contient de l'amidon et que les chevaux ont une capacité limitée à digérer cette macromolécule.
❓Mais est ce que l’orge, et de façon plus générale, les céréales sont les seules éléments à contenir de l'amidon ?
Bien sûr que non ! 🙂
🔎 L'amidon est un polysaccharide de réserve glucidique des végétaux.
C'est un peu l'équivalent du glycogène pour les animaux.
Il s'agit d'une macromolécule entièrement formée de glucose.
L'amidon peut être présent sous deux formes : - l'amylose
- l'amylopectine
Les végétaux emmagasinent l'amidon sous forme de granules.
En synthétisant l'amidon, les végétaux peuvent constituer des réserves de glucose.
Le glucose est une source d'énergie cellulaire extrêmement importante.
En constituant des réserves, la plante a ensuite la possibilité de puiser dans son stock lorsque cela est nécessaire.
L'amidon n'est pas uniquement présent dans les grains des céréales.
On en retrouve dans la majorité des matières premières utilisées pour l'alimentation de nos chevaux mais en quantité variable.
Même les graminées fourragères (pour faire simple : nos pâtures) contiennent un petit pourcentage d'amidon (généralement moins de 3 % de la matière sèche).
Les graminées fourragères contiennent également d'autres glucides de réserve : les fructanes .
Si nos pâtures contiennent un petit pourcentage d'amidon, de façon logique le foin en contient aussi !
L'amidon n'est donc pas un élément présent uniquement dans les céréales mais bien une macromolécule essentielle pour la croissance et la survie des végétaux et à ce titre il se retrouve dans la majorité des plantes.
Comme les capacités du cheval à digérer l'amidon sont limitées il faudra donc connaître l'apport en amidon des matières premières (je vous donne quelques exemples en dessous) et les capacités de digestion du cheval (on en parle dans la suite de cet article)
🔎 Apport d'amidon en % de la matière sèche :
Pâture : en moyenne 2,5 %
Foin de prairie naturelle : en moyenne 2,2 % Luzerne déshydratée : 3 %
Graines de lin : 6 %
Graines de tournesol : 1,3 %
Pois extrudé : 51 %
Graines de colza : 4 %
Carottes : 3 %
Pulpe de betterave déshydratée : 1 %
Son de blé : 22 %
Avoine : 42 %
Orge : 60 %
Maïs : 74 %
Par rapport à ces éléments , on se rend facilement compte qu'une alimentation « zéro amidon » est impossible et qu'il faudra regarder l'ensemble des constituants de l'alimentation (et non pas uniquement les céréales) afin de déterminer la quantité d’amidon que reçoit notre cheval.
Nous avons donc vu ce qu'était l'amidon, son rôle dans les plantes ainsi que la teneur en amidon de certaines matières premières.
Par rapport aux éléments vus précédemment il est possible de dire que les céréales et l'amidon ne sont pas le « problème de fond ». Ce n’est pas un élément à bannir de l’alimentation (c’est impossible) ou auquel faire la chasse à tout prix.
En effet, même les graminées fourragères (ce qui constitue « l'herbe ») contiennent un petit pourcentage d'amidon.
Et plus largement, l'amidon étant un polysaccharide de réserve pour les plantes quasiment toutes les matières premières pouvant entrer dans l'alimentation du cheval contiennent un pourcentage plus ou moins important d'amidon.
Par exemple le foin a un faible pourcentage en amidon (généralement moins de 3 %) alors que les céréales sont plus riches en amidon ( plus de 40 % de la matière sèche pour la majorité).
💡 Il faut donc raisonner plus loin que juste « avec ou sans céréale » ou « avec ou sans amidon »
💡 ➡️ C'est la quantité d'amidon dans l'alimentation du cheval qu'il va falloir surveiller car le cheval a une capacité limitée à digérer l'amidon . ⬅️
📚 Différentes études se sont intéressées à cette question.
Jusqu'à il y a une dizaine d'année environ la quantité maximale qui faisait référence était de 2g d'amidon / kg de cheval / repas.
Cette recommandation était basée sur la capacité digestive de l'intestin grêle et permettait d'éviter l'arrivée d'une quantité trop importante d'amidon non digéré dans le gros intestin.
Des études plus récentes (notamment Luthersson et al 2009), prenant également en compte les risques d'ulcères gastriques de variations de la glycémie et de fermentation excessive ont proposé de limiter l'apport d'amidon à maximum 1g d'amidon / kg de cheval / repas .
La quantité maximale sur la journée est,
quant à elle, fixée à 2g d'amidon / kg de cheval / jour.
Certaines études recommandent même de prendre en compte l'amidon et les sucres solubles dans l'eau (WSC).
❗️Mais attention, il s'agit de recommandations pour des chevaux sans problématique de santé.
Pour des chevaux touchés par la PSSM , la maladie de Cushing ou un SME, la quantité maximale d'amidon pouvant être intégrée à la ration est bien plus basse.
L'objectif pour ces chevaux étant de limiter les réponses glycémie / insulinémie, on recherchera à mettre en place une ration avec un apport d'amidon et de sucres solubles le plus bas possible.
Il est aussi à signaler que certains chevaux sans problématique de santé nécessiteront également des apports d’amidon assez bas pour être bien.
💡Il est donc important de retenir que l’amidon est un élément essentiel pour la plante et qu’à ce titre il se retrouve dans la majorité des matières premières qui entre dans l’alimentation de nos chevaux.
L’objectif n’est donc pas de le supprimer (c’est impossible) mais bien de faire attention aux quantités qui vont être intégrées dans l’alimentation.

Ganeden

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Céréales, peu ou pas ?
Posté le 25/03/2022 à 11h35

bacchetti Dommage c'est difficile à lire avec les caractères spéciaux qui se sont glissés, je suis allée voir sur FB, merci.

Bacchetti

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Posté le 25/03/2022 à 12h04

ganeden oui j'ai vu, je n'ai pas pu faire mieux

Aalex_69

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Céréales, peu ou pas ?
Posté le 25/03/2022 à 12h10

C est intéressant et ça conforte dans l idée de ne pas gaver de céréales les chevaux qui n en ont pas besoin.
Céréales, peu ou pas ?
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