pamplemoussa Alors le cheval s'il y a une réaction, on recule aussi pour soulager, mais le fait de reculer si aucune réaction c'est surtout du R+ (tu n'as pas réagi, je valide en t'accordant de l'espace supplémentaire), ça permet notamment de faire ce travail sans récompenser physiquement un cheval (si tu as l'outil dans les mains, c'est difficile de récompenser immédiatement ! Il faudrait poser l'objet, s'approcher (au risque de créer un inconfort), récompenser... c'est trop compliqué. Que reculer avec le truc en main, c'est immédiat. Parfois, quand la connexion est très établie, ça peut même créer un mouvement en avant de la part du cheval (et là c'est la joie quoi)
D'ailleurs avec les chevaux qui ne se laissent pas approcher, le fait de reculer pour récompenser c'est vraiment le plus confortable pour eux. Après on instaure la friandise quand on peut, quand tout est ok pour venir vers/s'approcher avec ou non l'outil dans les mains.
Pour un chien, je ne sais pas si le fait de reculer aurait le même effet positif ? Est-ce que reculer avec l'objet de l'angoisse, ça pourrait rassurer que le méchant monstre s'éloigne, ou est-ce que ça peut avoir un impact sur le "pourquoi mon maître s'éloigne" ? J'avoue que je ne suis pas du tout calée en chien, j'aimerais en avoir un, mais mes quelques expériences c'est du R+ à droite à gauche... que j'ai appris, à l'inverse, avec les chevaux
Comment aller plus loin que le bout du nez : ça demande un peu de créativité de l'humaine

Ca dépend de ta jument, par exemple, je bosse la peur du balai (vieille de dix ans, âne qui a reçu des coups, j'attends qu'il ne soit pas là pour nettoyer l'abri), donc au début c'est R+ avec la présence (en l'enlevant si inconfort), ensuite regarder le balai, puis après il a fini par faire un pas en avant pour avoir la friandise = donc lui, ça marche à ce genre d'attrait, donc je vais me servir de ça pour l'amener à aller un peu plus loin dans le travail car ça fonctionne sans effort pour lui.
Donc si tout est ok avec la piscine (et le travail de décomposition fait avant* bien sûr !) tu peux par exemple tenter de poser son seau de ration sur le bord, et voir si elle accepte déjà de passer la tête au delà de ce qu'elle touche. Bien sûr, si c'est en mode hyper stressée pour avoir la bouffe, c'est pas bon : on arrête, on donne la nourriture et on revient en arrière. Le but c'est que le cheval soit ok pour passer l'obstacle car y'a un truc sympa derrière qui lui fait envie. Pas qu'il se force pour avoir sa ration car il la veut à tout prix (donc à faire attention !). S'il y a un mauvais rapport avec la nourriture (cheval qui a manqué), il vaut mieux passer par l'apprentissage d'une cible (tu touches, je récompense), ça évite le côté stress de vouloir manger mais ne pas pouvoir, et d'entrer plus dans le "distributeur de bonbons". J'avoue que, n'ayant pas ce souci avec les miens, j'utilise directement de la nourriture. (mais j'ai pas le bras assez long donc je vais devoir changer ça XD)
Puis on avance progressivement, et si ça fonctionne, c'est que tout est parfait, donc on valide la séance. Si ça ne fonctionne pas, il y a encore une peur liée à la piscine donc pas moyen de passer la tête / poser le pied dessus. On peut donc travailler autrement, déjà revoir ce qui n'est pas passé dans la décomposition, travailler le poser individuel du pied (ça marche très bien avec le mien !), ce qui permet de ne pas faire de "mouvement vers l'avant" pour le cheval (donc pas d'obligation d'aller VERS le truc) et de dédramatiser aussi un peu le contact au niveau des pieds, le bruit potentiel, etc. Très pratique en extérieur. Mais c'est un exercice à part entière, puisque comme j'ai dit, ce n'est pas le mouvement en avant mais vraiment poser le pied à un endroit précis. Mais c'est hyper intéressant à bosser aussi (le cheval peut poser le pied et reculer immédiatement juste en enlevant son pied, ce qui est différent de faire un pas vers l'avant ou le cheval devra s'éloigner physiquement). Bien sûr c'est un exercice qui doit se faire dans les meilleures conditions, c'est une aide réelle, le cheval doit prendre "plaisir" à le faire car pour pas grand chose, il a une récompense. S'il le fait dans le stress, on perd tout les bienfaits de cet apprentissage. Donc ça ne se fait pas pour "affronter une peur", mais pour "analyser" et donner des éléments en plus pour comprendre, et aussi avoir une idée de ce qui peut l'angoisser (s'il retire immédiatement, on récompense toujours bien sûr, quelque soit la réaction, si le cheval a mené le pied vers l'objectif, voir au départ fait juste "mine" de le faire, c'est toujours récompense pour garder cet exercice ultra cool, ultra positif, ultra sympa) mais on peut se demander si c'est le bruit, la texture, etc... et travailler ça à côté.
Ca ne veut pas dire que la jument, si elle pose le pied et qu'elle est ok avec ça, passera du jour au lendemain sur l'obstacle. Cela veut dire que c'est ok de poser le pied, et que dans un futur proche, ça sera ok de poser le deuxième, etc... on pose, on recule, on pose, on recule...
Tu peux aussi voir en la faisant accompagner d'un autre cheval, voir comment ça réagit, ça peut permettre d'apprivoiser la chose par imitation et de s'apaiser par le rapport avec un autre copain. La jument peut aussi ne pas passer dessus, ce n'est pas grave. L'idée c'est de prendre ce qui vient, valider si y'a de quoi valider, sans mettre d'objectif, de pression, ni d'envie, juste voir ce qu'il se passe. Tant ça fonctionne et pas besoin de bosser dessus

(j'y crois pas trop non)
Après, ce sont des exemples, il faut tester plein de petites choses, trouver des petits chemins autour qui peuvent aider à passer l'obstacle, des chemins de plus en plus précis. C'est énormément d'observation, et de profiter de ce qui fonctionne le mieux dans tout ce que tu peux faire, essayer.
C'est vraiment grossier tout ce que je te dis hein, l'important c'est vraiment TA jument, analyser, et réfléchir. Si ça prend deux mois à trouver la solution, ça prendra deux mois, mais ça sera deux mois qui seront en faveur d'un bien-être et d'une relation qui n'en sera que meilleure, et ça amène aussi à aller plus vite ensuite dans le travail.
Et quand le cheval prend l'habitude de ce genre de travail, de réflexions, d'analyses, qui sont super encouragés par des friandises, grattouilles, pauses, retrait, il peut très bien finir par faire le travail de lui-même ou vouloir aller sur un obstacle pour l'analyser, le comprendre. Ca rend les chevaux courageux. J'ai un gros anxieux, hypersensible, une bombe émotionnelle qui supporte pas du tout la pression... j'ai fini par bosser comme ça car, honnêtement, pas le choix. La désensibilisation qu'on apprend, c'était une torture pour lui et ça ne menait à rien du tout qu'à le braquer un peu plus. Mais j'ai pris le temps, j'ai essayé plein de trucs, et aujourd'hui, même si ça reste un cheval anxieux, il est archi courageux. Il affronte TOUT. Alors, il me fait et me fera toujours des bonds de quatre mètres pour un pet de mouche, mais par contre, c'est un VRAI cheval passe-partout, conscient, qui va au delà des crocodiles quoi.
Gros pavé pardon

quand je pars..