Colique opérée et complications

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Unecavaliere

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Colique opérée et complications
Posté le 06/05/2023 à 01h37

Bonjour, bonsoir,

Je viens partager un périple qui fait peur à bien des amoureux des chevaux. Je ne posterai peut-être pas toute l’histoire en une seule fois car l’ensemble a duré un certain temps (ou un temps certain). Je partage mon expérience, enfin notre expérience, car j’ai par moment cherché des témoignages et je n’ai pas toujours trouvé réponse à mes questions, à mes doutes.
Si cela peut rassurer certains, malgré tout ce qu’on a traversé, mon gros bébé va bien maintenant. Mais on a mis du temps.


Remontons dans le temps.
Une petite entorse pour ma jument, une entrée à l’école pour moi, je mets en route un projet qui me traînait dans la tête depuis que j’ai acheté une jument : objectif poulain. Le deuxième essai d’insémination est le bon, la gestation se passe très bien même si elle dure sur la fin pour dépasser légèrement les 365 jours de gestation (367 exactement). J’étais là pour le poulinage et accueillir mon premier poulain. Je le vois grandir, un pot de colle, fan de grattouilles. Des petites bêtises par ci par là mais sans gravité. Castration à deux ans car aucun projet d’avoir un entier. Débourrage à 3 ans, facile. Début d’année de ses 4 ans, je fais une chute bête et je me blesse moi. Pas grave, il va au pré le temps que je me soigne et on reprendra le travail plus tard.

Début d’année de 5 ans, on a repris le travail, je commence à envisager les premiers concours. Et un matin, l’appel. Une amie est aux écuries, mon grand gamin ne va pas bien. Du tout.
Une colique ça arrive. J’essaie de contacter un véto, en vain. La clinique la plus proche nous a laissé de mauvaises expériences donc je ne la contacte pas mais j’essaie de contacter au mieux un vétérinaire du coin. Tout en m’habillant en vitesse et en cherchant vainement à recharger mon téléphone qui s’est débranché dans la nuit et n’a plus une batterie très en forme.
Je prends la route, les écuries ont réussi à trouver une véto en urgence, une bonne véto en plus. Elle est sur place avant moi.
Quand j’arrive, mon cheval est dans le manège, agité, il a déjà des produits qui ont été passés, pose d’une perfusion pour l’hydrater. Le rythme cardiaque ne baisse pas, toujours en sueur et pas du tout dans le confort. Il faut l’emmener en clinique. C’est clair que les médicaments ne suffiront pas.

Le camion n’est pas sur place mais à 4km, je pense que je n’ai jamais fait cette route aussi vote. J’avais des engagements dans la journée, me voilà à tout planter pour gérer mon cheval. Le temps de faire la route, pas d’amélioration pour mon cheval, il est même couché quand j’arrive, la terreur de ne pas réussir à le relever car c’est sa seule chance. On arrive à le mettre dans le camion, et là, la clinique la plus proche n’a pas une équipe qui permet d’opérer un cheval. Il faut faire deux heures de route.
Le gérant des écuries prend les clés et le volant, lui aussi plante sa journée et on part.

La route est interminable, même si grand bébé se comporte plutôt bien sur la plus grande partie. Sur la toute fin à moins de 10 minutes de la clinique, il se couche, nouvelle montée de stress, heureusement que je n’étais pas seule. Il se coince à moitié, le stress monte sur comment on va réussir à le sortir. Il arrive à se relever de lui même avant d’entrer dans la clinique. Descente du camion, direction presque directement le boxe en soins intensifs, passage sur la balance juste avant, 510kg, ils ont eu le topo de la véto, ils refont l’examen.
Pas d’améliorations sur les deux heures de route, et même des signes que ça empire sur une situation qui n’était pas des plus confortable. C’est pour ça qu’on a fait toute cette route, il faut l’opérer en urgence dès qu’une place se libère au bloc. Je signe les papiers, les vétos étaient rassurés de savoir qu’il y avait une assurance, ils préviennent bien des coûts (minimum) et des risques. Il a 5 ans, je ne me voyais pas ne pas lui donner sa chance. Le temps de la paperasse, une place se libère au bloc, le temps de nettoyer le bloc pendant qu’ils préparent le cheval à la chirurgie et c’est parti.
Je ne peux pas rester, mais ils vont me tenir au courant. Ils me disent bien que si tout va bien j’aurais des nouvelles à son réveil dans quelques heures.

Je repars avec mon super gérant d’écurie, route du retour, moins de « pression » mais je suis une boule de stress. Une pause déjeuner sur la route, et un appel au moment où on s’apprête à repartir ne vont pas réduire le stress. L’opération est plus compliquée que prévue. La cause de la colique est une bride intestinale (aka la faute à pas de chance) donc c’était facile de libérer la partie des intestins qui s’était coincée dedans. Mais la partie des intestins qui s’était coincée était la fin du grêle et la jonction avec le cæcum. Cette zone est compliquée d’accès et il va être nécessaire de recréer une jonction entre le grêle et le caecum.
Il est sur la table, on ne va pas arrêter maintenant, il a encore ses chances même si le taux est plus bas que ce qui avait été annoncé initialement, on continue de lui donner sa chance.
Les instructions sont données et ils poursuivent la chirurgie, ils me rappellent quand le cheval est réveillé.
Le temps de rentrer, de donner les nouvelles que je peux aux personnes qui sont au courant, les heures passent sans nouvelles. En fin de journée, je commence à trouver le temps long depuis l’appel pendant la chirurgie en début d’après-midi. Je rappelle la clinique, le chirurgien est encore au bloc, il me rappelle quand il peut. Une heure après, toujours pas de nouvelles de mon cheval, je rappelle une nouvelle fois sans succès. Je suis une boule de nerfs à la maison, un troisième appel me permet d’avoir l’info que mon cheval est bien réveillé et au boxe, mais le chirurgien n’est pas encore disponible. Mais c’est pas grave, j’avais juste besoin de l’info sur le réveil de mon cheval, maintenant je suis prête à attendre des heures les prochaines nouvelles.

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Posté le 06/05/2023 à 01h54

Finalement je n’attendrai pas aussi longtemps que ça pour avoir le chirurgien. La chirurgie s’est passée aussi bien que possible, réveil comme un champion. Maintenant les 4 prochains jours vont être décisifs, on ne peut pas se projeter plus loin que ça pour l’instant. Pas de nourriture tant qu’il n’y a pas de transit. Hydratation par perfusion, antibiotiques, anti-inflammatoires et anti-douleurs.
J’ai le droit de venir le voir le lendemain.
Le premier jour est facile. Il a bon œil, il a un tube pour gérer le reflux (il y a une accumulation de liquide dans les intestins, c’est un phénomène normal mais en temps normal c’est un échange régulier et l’élimination se fait par l’urine et les selles, une partie est réabsorbée pour l’hydratation). Et ce premier jour les quantités sont faibles voire même pas de reflux. C’est encourageant mais il faut aussi du temps aux intestins pour se remplir et remplir l’estomac donc pour l’instant ça ne veut pas dire grand chose.
Le deuxième jours post op sera plus compliqué avec un peu de reflux, des signes d’inconfort et de douleurs dans la nuit mais qui se gère bien avec les médicaments. J’étais en examen pour mon diplôme ce jour là et je n’ai pas pu rester beaucoup de temps.
Troisième jour post-op compliqué aussi, on ne sort pas de cette zone grise, mais on continue d’espérer parce que justement on reste dans cette zone grise. Le début de l’agacement car il doit garder un panier pour être sûr qu’il ne mange pas et garder son tube pour ne pas avoir à lui remettre à longueur de temps. Le reflux était vérifié toutes les deux heures au début et la fréquence adaptée selon les quantités récupérées.

Au 4e jour, toujours un peu de reflux mais une échographie abdominale encourageante.
Beaucoup moins de reflux et il a gagné le droit de se libérer de son tube le 5e jour, on commence à envisager la réalimentation qui se fera très progressivement. Premier crottin qui s’est formé avec ce qu’il restait dans les intestins.
Pour son 6e jour, il quitte les soins intensifs et mange ses premières poignées d’herbe depuis l’opération, on remonte la pente!

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Posté le 06/05/2023 à 02h14

Et le 7e jour, alors que j’arrivais contente de savoir qu’il avait pu commencer la réalimentation, que le dossier était déjà un peu sensible, grosse dégradation pour mon guerrier.
Perte d’appétit, signes de colique, échographie abdominale inquiétante, beaucoup de liquide là où il ne devrait pas y en avoir autant. De nouveau du reflux aussi, et avec des quantités non négligeables.

La peau déjà fragilisée, lâche sur les zones soumises aux frottements ou là où les os sont les plus saillants.

Au vu des symptômes, deux options possibles. Une très grave et l’autre le condamne. Une péritonite ou une rupture intestinale.
La péritonite c’est déjà pas simple sur un humain alors sur un cheval, je vous dis pas, avec le volume abdominal.
La rupture intestinale, si elle a eu lieu, est au niveau du site de l’opération, vous savez, la zone difficile d’accès. Donc si c’est ça, le réopérer n’est même pas une option.
On change l’antibiotique pour un plus costaud en attendant les résultats. Une analyse du liquide récolté dans l’abdomen va nous donner des indications sur ce qui se passe. Si il y a des traces d’aliments dans le liquide récolté, c’est qu’il y a une rupture. Si il n’y en a pas, il y a encore une chance pour que ce soit une péritonite.
Avec des résultats en « faveur » de la péritonite, il aura droit à avoir un drain pour évacuer le maximum de pus, il doit le garder le plus longtemps possible.
On part sur 48 heures déterminantes.
Beaucoup de fatigue, je pense voir la fin arriver sur ces jours là, je me suis posée sérieusement la question. Une étincelle dans son regard m’encourage à continuer, je pense qu’on se portait l’un comme l’autre sur ces jours là. Gestion de la douleur, de l’infection, du reflux, je m’occupe en le barbouillant de crème. Je discute avec les étudiants vétos. Je passe mes journées dans son boxe.

Le guerrier commence aussi à faire son difficile. Le drain qu’il devait garder au moins 24h, il l’a arraché dans la nuit. Pas assez de liquide à l’échographie pour justifier d’en remettre un donc wait and see.
Le bilan a 48 heures est plutôt encourageant donc on ne change pas le traitement. Le reflux recommence à diminuer. Guerrier fatigué mais qui redevient alerte. Il a droit à de petites sorties pour son moral. Il recommence à s’intéresser aux rations de ses voisins et à l’eau.
Il pourra remanger le soir du 10e jour post op.

Solange27

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Posté le 06/05/2023 à 11h53

Je vais suivre ton post et j'admire ton courage et celui de ton cheval.

De mon côté, je me suis toujours promis de ne jamais emmener mon cheval en clinique, et ton histoire me conforte dans ce choix.

Mais je trouve formidables les personnes qui ont ce cran de faire ce que tu as fait, je m'en sais tout à fait incapable.

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Posté le 06/05/2023 à 21h48

solange27 Sans tout le soutien de mes proches, cela aurait été bien difficile… surtout sur la durée.


Reprenons!
Il est possible de le réalimenter mais objectif principal, ne pas créer une nouvelle inflammation. Donc une réalimentation encore plus progressive que prévue initialement. D’abord de l’herbe puis un peu de granulés avant le foin. La perte de poids est déjà très visible, il faut réussir à lui permettre d’avoir des « forces » pour qu’il puisse mettre de l’énergie dans la guérison sans demander trop d’efforts aux intestins. Il a droit à de courtes sorties pour brouter pour stimuler un peu les intestins quand même car ils manquent de mouvements aux échographies au goût des vétérinaires.

Niveau comportement il est content de sortir, moins de rentrer, il ne veut pas qu’on approche de sa nourriture chevaux ou humain (enfin surtout les vétérinaires, moi j’avais le droit). Les temps entre les repas semblent long mais le mot d’ordre était vraiment d’y aller doucement et progressivement.

Le nombre de produits se réduit, le besoin en hydratation aussi vu qu’il mange de l’herbe et qu’il peut boire. On dit au revoir aux perfusions 15 jours après l’opération.

Au niveau de la plaie, elle est propre, la cicatrice est pas mal. Avec le retrait des agrafes, changement de pansement pour un pansement en tissu avec des scratchs. Qui va permettre de surveiller plus facilement une petite zone de sécrétions par rapport au pansement en élasto qu’il avait jusque là.

Le foin est réintroduit progressivement également, en commençant par une poignée.
Il fait son difficile sur les granulés donc on en teste plusieurs.

L’augmentation des rations de foin a entraîné des petites coliques qui ont pu se gérer avec des analgésiques mais on va devoir réfléchir à comment gérer ça niveau alimentation. On s’orientera finalement vers des fibres courtes qui vont réduire le volume dans les intestins, il lui faut des fibres de toute façon dans son alimentation.

Unecavaliere

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Posté le 06/05/2023 à 23h19

Le pansement élasto apporte plus de soutien donc c’est avec ce pansement que mon guerrier aura le droit de sortir après 24 jours d’hospitalisation. Un passage sur la balance quelques jours avant la sortie indique le poids de 418kg, il aura repris quelques kilos avant sa sortie et il n’a peut-être pas été pesé au plus bas… mais une perte d’1/5e de son poids.
Les changements de pansements ont permis de remarquer qu’il y a un risque de mauvais cicatrisation des tissus sous la peau, donc de hernie. Mais chaque chose en son temps.

Rendez-vous est pris pour un contrôle deux mois après sa sortie de la clinique pour envisager la suite du programme. Les instructions en sortie de clinique sont de lui faire reprendre du poids, gérer les pansements. Sorties en main autorisées. Mais un programme alimentaire particulier, avec des rations de granulés à répartir, des rations de Fibrissimo, et des distributions d’herbe. Il a le droit de brouter à volonté mais vu le retard de cicatrisation déjà pris, il n’a pas le droit de trop s’agiter donc c’est sortie en main. Donc les séances à brouter se font selon ma disponibilité (mais j’en ai passé des heures au bout de la longe).

On trouve un rythme, entre les rations, les sorties pour brouter, le boxe à faire pendant que quelqu’un le fait brouter… ah et les pansements. Qui sont compliqués car il s’agace, que c’est impossible de faire le pansement élasto seul et qui en plus de ça ne tient pas comme on le voudrait. Le « trou » dans la distribution des rations durant la nuit entraîne des variations du volume abdominal. Donc le pansement bien ajusté se retrouve un peu trop grand le lendemain matin. Mais encore suffisamment collé pour ne pas pouvoir l’enlever sans tirer dessus. Et encore une fois, pas possible de le faire seul en plus des galères pour essayer d’avoir le matériel adapté.
Mais malgré tout, ça va pas si mal, on remonte la pente tranquillement.

Jusqu’au jour où.
Bah oui.
On s’ennuyait.
Je venais de caler le rdv en clinique pour le contrôle quand mon grand gamin me refait des coliques. Pas de signes de torsion, un inconfort important, et des intestins qui ne bougent pas à l’écho. Pas de bruits intestinaux à l’auscultation. On ne sait pas ce qui se passe mais il va avoir de nouveau besoin de soins et de surveillance.
On reprend la route de la clinique.
Arrivée là bas sur les horaires d’urgence, ce ne sont pas « ses » vétos qui sont là. Le bilan du véto qui le verra ce soir là n’est pas très encourageant, il pense que ce sont des coliques en lien avec des adhérences de cicatrisation au niveau des viscères. Et pour lui, la reprise d’état et de volumes intestinaux plus proches de la normale viennent tirer sur ces adhérences d’où la douleur. Il est peu optimiste sur le futur mais il suit les conseils de la véto qui le suivait et elle me rasure en me disant qu’elle fera le point elle-même le lendemain. Les médicaments l’aident, on remet des antibios en plus de ce qui peut aider pour le transit.

Encore une nuit bien compliquée pour moi.
Mais le bilan est bien plus « optimiste » le lendemain. Le diagnostic sera d’une entérite segmentaire. Une inflammation de certains parties de l’intestin. On avait retrouvé des bruits intestinaux mais ils étaient très inégaux, trop par endroit et pas de bruits à d’autres. En fait les zones inflammées ne fonctionnaient pas donc les zones saines fonctionnaient trop d’où les bruits exagérés. On reprend les traitements qui l’avaient aidé lors de sa première hospitalisation, on lui enlève l’alimentation quelques temps pour pas trop en demander aux intestins.
Il va faire une nouvelle semaine d’hospitalisation au total.

Cette fois il aura le droit de repartir avec le pansement à scratch que je vais pouvoir apprendre à maîtriser. Apprendre à le mettre avec les vétos c’est bien, le faire en solo c’est autre chose.
Peu de changements au niveau de l’alimentation ou de la gestion quotidienne. Il est sorti avec un paquet de médicaments à lui donner (antibio, protecteur gastrique, AI).

Jalaiko

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Posté le 07/05/2023 à 06h39

Et ben …. Les mots me manquent
Quel parcours !

Unecavaliere

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Posté le 09/05/2023 à 02h01

jalaiko et il reste encore du chemin à parcourir!


Les jours, les semaines et les mois passent, reprise d’état progressive, pas de balance aux écuries pour voir où on en est mais visuellement de bonnes améliorations.
Le pansement à scratch amène ses galères, malgré une épaisse bande de coton pour protéger la ligne du dos, les bandes du pansement mettent beaucoup de pression sur la peau du dos et sur la base du garrot se crée une zone de frottements… bonjour l’escarre.
Meilleur moyen de lutter contre l’escarre? Retirer le pansement. Mais malgré la cicatrisation qui avance, le retard du début fait que la qualité musculaire et des autres tissus cicatriciels est mauvaise. Il a besoin de ce soutien pendant un bon bout de temps.
On parle de hernie incisionnelle, elle est grande donc il y a une grande zone où finalement entre l’extérieur et les intestins, il n’y a pas beaucoup plus que la peau. Le risque principal est l’éventration. Oui ça fait flipper. Ma véto me disait que ça restait un risque un peu limité car avant d’étirer la peau au point de la déchirer il y avait quand même une sacrée marge et que mine de rien il y avait un peu de tissu cicatriciel qui comblait les trous (la nature n’aime pas le vide).

Mais cette hernie, il faudra l’opérer. Quelques conditions cependant. Il faut une reprise d’état suffisante. Il faut que la peau du dos soit le plus sain possible car il aura de nouveau le pansement après l’opération. Et il faut que la peau au niveau de la zone soit la plus saine possible depuis minimum un mois pour limiter les risques infectieux.
Le dernier point est celui qui a pris le plus de temps, mon guerrier a fait des points de sécrétion sur des rejets de fils (comme pour un humain, le résorbable n’est pas toujours bien supporté).

Opéré de sa colique fin mai, il pourra se passer progressivement du pansement début septembre. Et il aura le droit de retourner au paddock au début de l’automne (heureusement plutôt clément). Début octobre se fait progressivement plus simple avec la reprise du foin qui l’occupe plus longtemps que ses fibres courtes.

Fin novembre, passage en clinique pour gérer un point de sécrétion persistant. Passage sur la balance et c’est la fête car tous les efforts pour lui faire reprendre du poids ont payé et il est retourné à son poids d’avant opération.

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Posté le 10/05/2023 à 23h04

Lors de ce passage en clinique, on discute alimentation, et aussi de la gestion de la suite. Donc de l’opération de cette hernie.
Il faut laisser du temps pour que l’intervention sur le point de sécrétion (pose d’une mèche) cicatrise bien. On va laisser passer les fêtes de fin d’année et on prévoit la nouvelle chirurgie pour le début d’année suivante.
En attendant, sorties au paddock, les distributions de nourriture se simplifient, entretien du moral.

Le moral a été quelque chose à gérer tout le long. Une tendance à l’impatience était déjà présente avant, les petits défauts d’éducation gérables en temps normal sont exacerbés, le contact n’est plus apprécié de la même façon.

Il a gardé un estomac et un système digestif sensible suite à ses première péripéties. Et un système immunitaire en compote. Mais ça on s’en rendra vraiment compte un peu plus tard.

L’opération de la hernie aura lieu fin janvier. L’arrivée à la clinique a été un premier stress, il a fallu tondre la zone ce qui n’a pas été une simple affaire car après plus de 6 mois de différentes galères, la patience de l’animal laisse à désirer. Et, un point qui était déjà à travailler avant tout ça, il me laisse faire plus de chose moi que avec les autres gens. Il n’avait aucune patience avec le jeune vétérinaire qui avait récupéré la mission préparation pour la chirurgie. Donc j’ai tondu et ça a été plus simple.
L’opération s’est très bien passé, le réveil aussi et il a pu manger du foin assez rapidement. Reprise de l’alimentation normale le lendemain.

Opération de la hernie. Késako.
Il y avait plusieurs possibilités, elles dépendent des cas. Il y avait la possibilité de venir mettre en place une « grille » ou de réaliser un laçage. Dans tous les cas, il faut ajouter un corps étranger, même si c’est quelque chose qui est adapté pour ce genre de situation, c’était un des facteurs qui nécessitaient cette période de peau saine avant d’envisager la chirurgie. Différents avantage de solidité et de capacité à fermer cette hernie. C’est une opération moins lourde qu’une chirurgie de colique mais qui demande quand même une anesthésie générale et de coucher le cheval. C’est moins lourd car c’est une chirurgie des tissus superficiels. Et c’est une chirurgie qui est réalisée sans caractère d’urgence donc on peut attendre d’avoir un maximum de paramètres dans le vert : état général, prise de sang notamment.
Pour mon guerrier c’est un laçage qui a été réalisé, choix du chirurgien.

Quelques jours de surveillance en post-op, retour des pansements élasto. Changement de pansement et évaluation de la plaie avant la sortie. En prévision d’une suée sur le transport retour, et en connaissant les galères pour avoir le matériel nécessaire à la réalisation des pansements, je demande un stock de secours.

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Posté le 14/05/2023 à 23h54

Le stock de secours sera attaqué dès le retour de la clinique à cause de la grosse suéependant le transport… au début du mois de février, on adore.
Les premiers jours de retour à la maison sont marqués par un appétit difficile, le retour en boxe strict est difficile et il a des antibiotiques qui forcément font un peu le bordel au niveau intestinal.
Au bout de deux semaines, retrait des fils et changement du type de pansement, retour du pansement à scratch. Malheureusement au bout de quelques jours, nouvelles complications, apparitions d’un écoulement et d’un gonflement de la zone opérée.

Au vu du cas, de son dossier médical déjà bien conséquent, c’est retour en clinique une nouvelle fois. Le verdict tombe assez rapidement, c’est une infection.
Problème ? Pas qu’un seul. Déjà, il faut à tout prix que l’infection ne viennent pas se fixer sur le laçage réalisé pour fermer la hernie. À moins de 3 semaines post-op il est trop tôt pour que le tissu cicatriciel supporte correctement un retrait donc les options thérapeutiques seraient très limitées. Autre difficulté, la bactérie est multi-résistante. Le nombre d’antibiotiques efficaces est très limité (genre 2 antibios possibles).
Pour aider à l’évacuation de la bactérie, qui a entraîné la formation d’une poche de « liquide » (pas vraiment du pus), le chirurgien a réalisé une petite incision qui a bien réduit l’œdème. Il ne faut pas que cette incision se referme trop vite.
Et du coup, il faut changer les pansements très régulièrement. Ce qui est ingérable pour moi. Donc nouvelle hospitalisation. Car changer le pansement 4 fois sur 24 heures, je peux pas gérer.

Il fera un supplément de 11-12 jours d’hospitalisation à ce moment-là.

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Posté le 17/05/2023 à 22h22

Progressivement le nombre de changements de pansement va se réduire pendant l’hospitalisation, il y a une bonne réponse aux antibiotiques, un peu de gestion de l’alimentation car les antibiotiques le remuent un peu et du stress de se retrouver en clinique, la valse des voisins qui sont aussi en stress…

Le retour « à la maison » se fait avec un changement de pansement par jour, l’incision pour drainer n’est pas encore complètement refermée mais c’est normal.

Un peu de stress sur les jours qui suivent le retour à la maison avec un peu d’œdème localisé… la route étant longue pour la clinique et après discussion avec la clinique locale et le chirurgien, on passe sur un suivi plus local pour ne pas lui faire subir la route (pas loin des 2 heures de camion) de nouveau. Le vétérinaire qui tient la clinique locale a fait une partie de ses études avec le chirurgien de mon guerrier donc ils peuvent vraiment échanger pour évaluer la situation. Le stress de cet œdème c’est de savoir si l’incision s’est refermée trop vite et si on a une nouvelle poche infectieuse.
Ce n’est pas le cas, et on arrive à gérer avec simplement quelques médicaments pour réduire l’œdème.

On fera le contrôle à 6 semaines de l’opération avec la clinique locale et on retourne sur un grand boxe avant de pouvoir reprendre les sorties en main progressivement. On le sait, il faut encore (beaucoup) de patience avant de pouvoir retourner au paddock. Le choix de l’opérer avant de sortir de l’hiver c’était pour qu’il puisse retourner à l’herbe à la belle saison.

Les délais étaient annoncés dès le début, c’est 3 mois entre l’opération et les sorties au paddock. Malgré les péripéties, pas de retard majeur dans la cicatrisation et on va réussir à tenir les délais en supportant le pansement à scratch et ses ajustements de position régulier. On commencera par se passer du pansement au boxe mais en le gardant pendant les sorties avant d’augmenter vraiment le temps de sortie et la taille du paddock.

Le plus gros est vraiment passé, environ 4 mois après l’opération la hernie, le jour de la naissance de sa petite sœur, il change de pension pour être en pré-boxe pendant un mois avant d’aller prendre des vacances au pré!

Pollux77

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Colique opérée et complications
Posté le 17/05/2023 à 22h55

Quelle histoire !
Et quel courage et persévérance

Quand je me rappelle les moment de désespérance que j'ai pu avoir quand j'ai dû soigner seule mon adorable pouliche Camargue qui se transformait en Gremlins au moment des soins... Et ça n'a duré "que" 10 jours !

J'espère effectivement que tu es bien entourée

Emyja

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Posté le 17/05/2023 à 23h22

Quelle force de caractère et courage vous avez eu tous les deux.

Bravo!

Unecavaliere

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Posté le 18/05/2023 à 07h57

pollux77 Pas eu vraiment de mode Gremlins comme tu dis mais avec le temps, un agacement de sa part, une perte de patience, plus envie d’être touché… Il n’a pas toujours été simple c’est sûr mais c’est plus souvent les vétos qu’il ne voulait plus voir que moi. Et il y a des trucs pour lesquels il est resté relativement simple tout le long (et encore aujourd’hui) comme prendre des médicaments en seringue, il a eu beaucoup de patience avec les piqûres aussi. Ce n’était pas toujours le patient idéal mais pour s’en sortir je pense qu’il fallait une certaine force de caractère qui s’est aussi exprimée de façon moins sympathique par moment

emyja merci!
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