Colique opérée et complications
Posté le 06/05/2023 à 01h37
Bonjour, bonsoir,
Je viens partager un périple qui fait peur à bien des amoureux des chevaux. Je ne posterai peut-être pas toute l’histoire en une seule fois car l’ensemble a duré un certain temps (ou un temps certain). Je partage mon expérience, enfin notre expérience, car j’ai par moment cherché des témoignages et je n’ai pas toujours trouvé réponse à mes questions, à mes doutes.
Si cela peut rassurer certains, malgré tout ce qu’on a traversé, mon gros bébé va bien maintenant. Mais on a mis du temps.
Remontons dans le temps.
Une petite entorse pour ma jument, une entrée à l’école pour moi, je mets en route un projet qui me traînait dans la tête depuis que j’ai acheté une jument : objectif poulain. Le deuxième essai d’insémination est le bon, la gestation se passe très bien même si elle dure sur la fin pour dépasser légèrement les 365 jours de gestation (367 exactement). J’étais là pour le poulinage et accueillir mon premier poulain. Je le vois grandir, un pot de colle, fan de grattouilles. Des petites bêtises par ci par là mais sans gravité. Castration à deux ans car aucun projet d’avoir un entier. Débourrage à 3 ans, facile. Début d’année de ses 4 ans, je fais une chute bête et je me blesse moi. Pas grave, il va au pré le temps que je me soigne et on reprendra le travail plus tard.
Début d’année de 5 ans, on a repris le travail, je commence à envisager les premiers concours. Et un matin, l’appel. Une amie est aux écuries, mon grand gamin ne va pas bien. Du tout.
Une colique ça arrive. J’essaie de contacter un véto, en vain. La clinique la plus proche nous a laissé de mauvaises expériences donc je ne la contacte pas mais j’essaie de contacter au mieux un vétérinaire du coin. Tout en m’habillant en vitesse et en cherchant vainement à recharger mon téléphone qui s’est débranché dans la nuit et n’a plus une batterie très en forme.
Je prends la route, les écuries ont réussi à trouver une véto en urgence, une bonne véto en plus. Elle est sur place avant moi.
Quand j’arrive, mon cheval est dans le manège, agité, il a déjà des produits qui ont été passés, pose d’une perfusion pour l’hydrater. Le rythme cardiaque ne baisse pas, toujours en sueur et pas du tout dans le confort. Il faut l’emmener en clinique. C’est clair que les médicaments ne suffiront pas.
Le camion n’est pas sur place mais à 4km, je pense que je n’ai jamais fait cette route aussi vote. J’avais des engagements dans la journée, me voilà à tout planter pour gérer mon cheval. Le temps de faire la route, pas d’amélioration pour mon cheval, il est même couché quand j’arrive, la terreur de ne pas réussir à le relever car c’est sa seule chance. On arrive à le mettre dans le camion, et là, la clinique la plus proche n’a pas une équipe qui permet d’opérer un cheval. Il faut faire deux heures de route.
Le gérant des écuries prend les clés et le volant, lui aussi plante sa journée et on part.
La route est interminable, même si grand bébé se comporte plutôt bien sur la plus grande partie. Sur la toute fin à moins de 10 minutes de la clinique, il se couche, nouvelle montée de stress, heureusement que je n’étais pas seule. Il se coince à moitié, le stress monte sur comment on va réussir à le sortir. Il arrive à se relever de lui même avant d’entrer dans la clinique. Descente du camion, direction presque directement le boxe en soins intensifs, passage sur la balance juste avant, 510kg, ils ont eu le topo de la véto, ils refont l’examen.
Pas d’améliorations sur les deux heures de route, et même des signes que ça empire sur une situation qui n’était pas des plus confortable. C’est pour ça qu’on a fait toute cette route, il faut l’opérer en urgence dès qu’une place se libère au bloc. Je signe les papiers, les vétos étaient rassurés de savoir qu’il y avait une assurance, ils préviennent bien des coûts (minimum) et des risques. Il a 5 ans, je ne me voyais pas ne pas lui donner sa chance. Le temps de la paperasse, une place se libère au bloc, le temps de nettoyer le bloc pendant qu’ils préparent le cheval à la chirurgie et c’est parti.
Je ne peux pas rester, mais ils vont me tenir au courant. Ils me disent bien que si tout va bien j’aurais des nouvelles à son réveil dans quelques heures.
Je repars avec mon super gérant d’écurie, route du retour, moins de « pression » mais je suis une boule de stress. Une pause déjeuner sur la route, et un appel au moment où on s’apprête à repartir ne vont pas réduire le stress. L’opération est plus compliquée que prévue. La cause de la colique est une bride intestinale (aka la faute à pas de chance) donc c’était facile de libérer la partie des intestins qui s’était coincée dedans. Mais la partie des intestins qui s’était coincée était la fin du grêle et la jonction avec le cæcum. Cette zone est compliquée d’accès et il va être nécessaire de recréer une jonction entre le grêle et le caecum.
Il est sur la table, on ne va pas arrêter maintenant, il a encore ses chances même si le taux est plus bas que ce qui avait été annoncé initialement, on continue de lui donner sa chance.
Les instructions sont données et ils poursuivent la chirurgie, ils me rappellent quand le cheval est réveillé.
Le temps de rentrer, de donner les nouvelles que je peux aux personnes qui sont au courant, les heures passent sans nouvelles. En fin de journée, je commence à trouver le temps long depuis l’appel pendant la chirurgie en début d’après-midi. Je rappelle la clinique, le chirurgien est encore au bloc, il me rappelle quand il peut. Une heure après, toujours pas de nouvelles de mon cheval, je rappelle une nouvelle fois sans succès. Je suis une boule de nerfs à la maison, un troisième appel me permet d’avoir l’info que mon cheval est bien réveillé et au boxe, mais le chirurgien n’est pas encore disponible. Mais c’est pas grave, j’avais juste besoin de l’info sur le réveil de mon cheval, maintenant je suis prête à attendre des heures les prochaines nouvelles.