Bonjour à tous,
Je viens vers vous avec un questionnement un peu “bizarre” de prime abord.
Je monte à cheval depuis une bonne dizaine d’années. J’ai très peu monté en club, car j’ai eu (officieusement, puisque j’étais mineure) mon propre cheval très jeune — mon beau-père étant cavalier lui-même à l’époque. Cela m’a permis de progresser rapidement, à vitesse grand V, et d’être autonome à pied comme en selle (dans un travail simple aux trois allures).
J’ai passé les deux premiers galops car, dans un premier temps, je montais en parallèle en club. Puis je n’en ai plus passé aucun, ayant arrêté le club pour me concentrer à 100 % sur mon cheval, sous l’instruction de mon beau-père. J’ai très peu sauté, voire presque pas, mais j’ai beaucoup travaillé sur le plat, fait des promenades, du travail en longe, etc.
Malheureusement, la vie est aussi faite de séparations, parfois malgré notre volonté (et quand on est mineur, il est bien plus compliqué de faire entendre sa voix). Bref, nos chemins se sont séparés avec ce petit cheval et j’ai mis deux ans à m’en remettre. J’ai complètement arrêté l’équitation.
Comme on dit : “On revient toujours aux chevaux.”
Puis, le virus poney est revenu. Je me suis réinscrite à des cours dans un centre équestre. J’ai constaté que mes bons vieux réflexes étaient toujours là. Moi qui avais l’impression d’avoir tout perdu… eh bien, pas tant que ça finalement. J’y ai même passé mon galop 3 pour le plaisir, et je voulais passer le 4.
Mais après deux ans de retour en club, je me suis peu à peu sentie moins “à ma place”. Je pense que c’était un “trop-plein”.
Je suis donc partie et j’ai fait une pause de quelques mois pour réfléchir à ma relation avec l’équitation, les chevaux. Finalement, en y repensant, je n’avais plus envie de m’embêter avec des cours collectifs. Au fond, peut-être que j’avais envie de retrouver ce que j’avais connu en étant propriétaire. Et surtout, j’avais envie d’être “tranquille”. Comme le dit ma mère : “Tu avais envie de faire de la balade et de ne pas te prendre la tête.”
Après réflexion, j’ai pensé à la demi-pension : un bon (et sage) compromis avant, peut-être un jour, de redevenir propriétaire — qui sait ?
J’ai donc eu trois demi-pensions, avec des chevaux très différents. Ils m’ont tous appris à leur manière et chacun m’a apporté quelque chose dans mon parcours. J’espère aussi leur avoir apporté du bien-être. Mais surtout, cela m’a fait un bien fou.
C’est là que j’ai vraiment pris conscience de ce qui me plaisait : les balades et l’extérieur ! J’ai découvert ce qui me “branchait” équestrement parlant.
Tout cela pour en venir au fait que, de par ma personnalité, mais aussi peut-être mon “vécu” équestre, je me remets sans cesse en question et doute parfois (souvent ?) de ce que je suis ou de ce que je vaux dans le monde du cheval.
Oui, je n’ai pas une technique incroyable en carrière ou en manège. Là où mon beau-père m’a beaucoup appris, c’est dans l’autonomie — à la fois dans la pratique, dans une certaine mesure, mais aussi à pied, dans les soins, etc.
Ma dernière DP s’est arrêtée car cela ne se passait plus bien dans le centre où j’étais. J’ai eu la chance de trouver un petit cheval de propriétaire proche de chez moi à prendre en DP. Et là, j’ai senti qu’une nouvelle étape avait été franchie, un autre déclic… difficile à mettre en mots.
Évidemment, j’ai toujours cette passion pour “l’équitation d’extérieur” : c’est là que je m’éclate et que j’ai vraiment l’impression de “travailler” avec le cheval. Mais j’ai aussi ressenti l’envie de passer un cap et d’apprendre davantage sur la communication avec nos compagnons à quatre pattes, de creuser la relation.
J’avoue que, pour mes anciennes DP, je venais pour monter, mais aussi pour passer du temps avec le cheval : faire une balade en main, un pansage… Mais je n’avais jamais vraiment approfondi la communication, la “discussion” avec lui.
Depuis peu, j’ai commencé à beaucoup lire. En ce moment, je suis sur "Converser avec son cheval" de Sharon Wilson et Gretchen Vogel. Plus je lis, plus je me pose de questions — l’inverse serait bizarre, me direz-vous.
C’est fou, car j’aimerais tellement tout savoir faire d’un coup… Parfois, j’ai des moments d’euphorie ; à d’autres, je me sens complètement nulle, comme si je ne valais rien équestrement parlant, et que tout ce qu'on voit en travail à pied, les connexions incroyables entre un cheval et son cavalier, ne serait jamais pour moi. Et j’ai tendance à ne pas me faire confiance. Là où c’est bête, c’est que, à force de réfléchir, je deviens moi-même hésitante (en mode : “Bon, là, je devrais faire ça”), ce qui enlève toute spontanéité. Résultat : je ne transmets plus des informations claires au cheval. Il faut que j’apprenne à me poser, à prendre les choses comme elles viennent. Une relation se construit dans le temps. Finalement, comme entre humains : on ne devient pas meilleurs amis en un claquement de doigts.
Je crois beaucoup au mental et à l’effet miroir en équitation… Il n’y a pas de chevaux mous, seulement des cavaliers mous ; il n’y a pas de chevaux “sur l’œil”, seulement des cavaliers peu sûrs d’eux. Je force un peu le trait, mais vous voyez l’idée.
N’ayant quasiment pas passé de galops (d’un côté, ça ne m’intéresse plus ; mais, d’un autre, il y a toujours cette question du regard des autres ou de la comparaison), j’ai parfois l’impression d’être “moins bonne” à côté de personnes ayant un galop très élevé. Alors qu'il y a autant "d'équitations" que de cavaliers. Pourtant, j’ai eu plusieurs demi-pensions : c’est donc qu’on me fait confiance et que j’en ai les capacités.
Je suis la première à dire que les galops ne veulent rien dire, que ça ne fait pas de quelqu’un un “homme ou une femme de cheval” ; qu’il y a beaucoup de cavaliers ou d’équitants très compétents sans aucun galop ; et que l’important, c’est de se faire plaisir, pas d’avoir un papier. Mais c’est toujours plus facile à dire aux autres qu’à se l’appliquer à soi-même. Beaucoup me dirait, "mais de quoi te plains tu ?". Et c’est vrai, j’ai fait des choses super que je n’aurais jamais cru possibles quand j'ai commencé l'équitation : partir en balade seule dans les champs, traverser des routes, etc. En réalité, je pense que j'ai besoin de retrouver confiance en moi. Au final, quand on y pense nous sommes notre pire juge

Ce qui est sûr c'est que la passion est bien là, tant cela m'anime émotionnellement. Les chevaux c'est un travail permanent sur soi finalement
Je parle à cœur ouvert, mais avez-vous déjà ressenti cela ? Cette sensation où vous n'arrivez pas à lâcher prise ? Quitte à être même un peu perdu à certains moments ?
Au plaisir de vous lire, je suis sûre que ça me fera le plus grand bien !

J'espère ne pas m'être trompée de rubrique. En tout cas, ça m'a fait du bien d'écrire.
