Jument anxieuse à l'obstacle : comment la monter

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Mel_gogo

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Jument anxieuse à l'obstacle : comment la monter
Posté le 19/11/2025 à 20h32

Bonsoir à tous,

Je poste ici pour avoir des retours d'expériences de personnes ayant eu des chevaux peu confiants à l'obstacle et qui ont réussi à les routiner.

Petit contexte (désolée d'avance si c'est un peu décousu) : Cavalière G7 encadrée avec jument de 10 ans que j'ai depuis 3 ans, plutôt axée dressage mais qui a la chance d'être polyvalente (balade, cross, obstacles...). Pendant nos premières années en commun, nous avons beaucoup travaillé sur le plat et assez "peu" sauté (à raison d'une ou deux séances par mois). La jument est dressée ++ et enchaÎne actuellement 105/110 (90/95/1m assez facilement) à la maison et commence ces hauteurs en concours. Sur les barres, c'est une jument assez intelligente qui se redresse d'elle même et qui a plutôt tendance à se rapprocher. Elle n'a pas beaucoup de force derrière mais compense plutôt bien avec une amplitude assez importante pour sa taille, elle rentre facilement dans les foulées et je dois même la reprendre dans les lignes type Amateur. Je précise que la jument est à jour de tout, checkée de A à Z et suivie très très régulièrement sur le plan physique, je pense donc pouvoir affirmer que tout se joue dans le mental.

L'obstacle a toujours été un peu stressant pour elle mais, pour autant, je pense qu'elle aime ça puisque ça la fait réfléchir et elle est complètement différente avec un galop assez tonique sur les barres ou le fixe (différent d'un cheval qui charge je précise, elle y met juste plus d'énergie et d'envie avec les oreilles bien en avant). Quand elle est en confiance, elle est assez inarrêtable et pourrait sauter la lune. Seulement, je rencontre des soucis de franchise que je ne parviens pas réellement à corriger. Depuis que je l'aie, les profils atypiques ont toujours été un problème pour nous. Les oxers la font particulièrement stresser (la peur de ne pas couvrir ??), les doubles, les triples, les sauts de puce en Hunter, les sauts au trot... Pour autant, elle ne regarde pas les soubassements et passe facilement les bidets, les palanques, les soubassements regardants... Sur un parcours, elle est plutôt à l'aise mais peut s'inquiéter pour une barre qui n'est pas posée comme d'habitude, un profil qui a changé depuis le dernier parcours, la hauteur qui monte d'un tour à l'autre... Elle déteste particulièrement les lignes de méca où elle se focalise sur le fait qu'il y ait plusieurs obstacles à la suite. Pour autant, la hauteur ne semble pas être un souci puisqu'elle est capable de bloquer de la même manière sur 50 cm (ou une croix au trot) que sur 110 (et elle est souvent plus à l'aise sur des hauteurs plus hautes).

En résumé, elle n'aime pas les profils avec de la largeur et ceux où elle doit se laisser monter (dans le sens où les foulées sont réglées). Elle s'inquiète plus facilement du profil global de l'obstacle, que de ce qui est autour et dessous. Les sauts au trot ne sont pas ses amis non plus, elle a tendance à se freiner devant l'obstacle et sauter fort, ce qui la met dans l'inconfort. En concours, elle est plus guerrière qu'à la maison et saute (en principe) tout du premier coup. Quand elle s'arrête, elle a tendance à débrayer de loin si elle voit le profil arriver ou dans les 3 dernières si c'est plus dans le fil de l'action ou que la place ne vient pas bien.


Jusqu'à présent, j'ai toujours composé avec, n'ayant pas d'objectifs particuliers si ce n'est celui de me faire plaisir à la maison avec, mais ses stops commencent à me poser souci, puisque ces derniers temps, c'est assez récurrent à chaque séance. Je connais la manière de penser de la jument et je sais que dans des situations qui l'inquiètent, elle préfère le temps de regarder et s'arrête souvent (lorsque la peur est contrôlable), d'où le fait que je pense que c'est mental.

De mon côté, j'ai quand même évolué à l'obstacle depuis et j'arrive à peu près à l'amener dans de bonnes conditions. Je sais reconnaître quand il s'agit d'une erreur de ma part (erreur de place, faute de tracé...) mais je sais qu'elle peut s'arrêter même quand tout va bien. Jusqu'à présent j'avais tendance à m'asseoir dans les dernières pour l'encadrer mais avec mon nouveau coaching, je la monte de plus en plus en équilibre. Jument assez sensible dans la bouche, je tends mes rênes mais ne prend pas de réel contact (je ne l'empoigne pas entre jambes et mains pour la faire sauter). Elle est montée en mors simple sans enrênements.

Cette année, j'aimerais bien régler ces soucis de franchise et pouvoir avoir une jument à l'aise sur les barres. Pour cela, j'ai la chance de monter avec plusieurs coachs mais qui n'ont pas forcément les mêmes approches. L'un me dit de la disputer quand elle s'arrête alors que tout va bien, la mettre dans un galop un peu tonique, tandis que l'autre me dit de la monter dans un galop assez tranquille, me mettre en équilibre et ne pas agir dans l'abord, quitte à ce qu'elle s'arrête. Pour lui, ce n'est pas à moi de la faire sauter et elle doit comprendre par elle-même. Je suis assez d'accord avec cela, mais je n'ai pas l'impression que cela m'aide réellement dans mon travail puisque ça fait 2 mois que je bosse ainsi et je ne vois pas franchement d'améliorations. De mon côté, je me sens plus à ma place et moins tendue puisque j'accepte qu'elle s'arrête, mais ça ne semble pas aider la jument dans sa prise de confiance et elle s'arrête toujours autant, voire plus puisqu'elle a compris qu'elle pouvait le faire.

C'est pourquoi je viens vous demander conseils et je souhaiterais avoir des témoignages de chevaux qui n'étaient pas francs à l’obstacle et qui ont fini par le devenir.

Pour mon travail d'hiver, j'ai prévu d'aménager régulièrement la carrière à l'aide de dispositifs de cavalettis / barres au sol / petits obstacles pour qu'elle puisse voir des barres plus régulièrement et qu'elle comprenne qu'à tout moment elle peut se retrouver sur des barres et que ça se passe bien. Seulement, je ne sais pas si cela peut vraiment m'aider puisqu'il ne s'agit pas réellement d'obstacles, et surtout, je ne sais pas comment réagir si elle s'arrête. En somme, je suis un peu perdue dans ma manière de monter à l'obstacle puisqu'on me donne plusieurs manières de faire et je ne veux pas que ma jument associe obstacle à situation désagréable. Je bosse déjà à l'aide de renforcement positif avec bonbons après un obstacle ou un parcours. On m'a aussi conseillé de la faire sauter en liberté, de la faire sauter au trot rênes longues (ok mais QUID si elle s'arrête ?)... Je suis prête à essayer beaucoup de choses, je pense avoir le niveau de la faire évoluer, je ne sais juste pas la marche à suivre dans ses moments de doute. De plus, j'aimerais beaucoup la gymnastiquer plus régulièrement mais j'ai peur qu'à force de la mettre dans le doute sur des dispositifs qu'elle regarde, elle finisse par s'inquiéter d'obstacles sur lesquels elle ne se posait aucune question.

Je ne sais pas réellement si vous pouvez m'aider, je suis déjà bien encadrée, mais écrire ici me permet de mettre à plat ce qui ne va pas et vider un peu mon sac. Je précise malgré tout qu'on ne peut pas non plus parler de jument plantée parce qu'elle saute quand même vachement bien et donne envie, mais j'aimerais avoir un cheval sur lequel je ne me pose pas de questions et que je puisse monter type Hunter.

Merci et bonne soirée

Regiscorrs

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Jument anxieuse à l'obstacle : comment la monter
Posté le 19/11/2025 à 21h31

« Elle n’a pas beaucoup de force derrière » : je suis loin d’être un pro, encore moins à l’obstacle, mais c’est un détail qui m’interpelle d’emblée….

« je tends mes rênes mais ne prend pas de réel contact » : sans tirer évidemment, et sans avoir un cheval qui s’appuie non plus, un contact franc et constant est généralement plus rassurant pour un cheval, je pense….

Unecavaliere

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Jument anxieuse à l'obstacle : comment la monter
Posté le 19/11/2025 à 21h34

J’ai lu le début et je me suis dit « elle a besoin de faire de la mécanisation »
J’ai lu la suite et je me suis dit « elle a besoin de faire de la mécanisation »
J’ai lu la fin et je crois que tu peux voir où je veux en venir.

J’ai un cheval sensible, qui veut extrêmement bien faire, on a bien tourné en concours mais à un moment on s’est retrouvé avec un cap qu’on arrivait pas à franchir. Il cherchait des solutions, quitte à faire des efforts mais même si il ne touchait pas la barre en fournissant l’effort, il avait (à raison) le sentiment que c’était super dur de faire du concours.
On a passé l’hiver à faire de la mécanisation. Au début simple, trois obstacles voire même deux avec une barre de réglage. Mais dans l’hiver on est monté à une ligne de 6 obstacles. Avec de l’émotion au début, on l’a guidé avec des barres au sol pour marquer les foulées dans la ligne de méca et par moment il avait du mal à trouver la solution. On a jamais mis très gros et je pense qu’on a quasiment monté que l’obstacle de sortie à chaque fois. Actuellement il est toujours partant pour aller de l’autre côté sauf si l’environnement l’inquiète (genre une tribune du jury imposante en face de l’obstacle, un écran sur une piste où il n’y en a pas d’habitude…). Et il a vraiment gagné en sérénité à faire l’exercice. Dans l’année, pour sauter entre les concours, on a fait… de la ligne de méca. Mais entre le début de ce travail et maintenant, le cheval est métamorphosé. Il se prend en charge, il est bien plus calme et il dose bien mieux l’effort à faire, il ne cherche plus systématiquement à donner 120% si 65% peuvent suffire.


Donc je dirai d’y aller progressivement mais pour lui donner la capacité à appréhender cette difficulté. Si elle arrive à affronter une forêt de barre avec 6 obstacles à la suite, les doubles en concours ce sera les sabots dans les naseaux. Vraiment ça me semble le truc le plus intéressant à faire, quitte à faire des mini séances avec 3-4 passages au début. Et puis quand c’est acquis on peut se retrouver à faire des mini séances aussi
Je dirai aussi d’être clair et de demander toujours de la même façon, les deux méthodes proposées par tes coachs me semblent contradictoires et c’est pas simple pour n’importe quel cheval de comprendre que un coup il va avoir le droit de se comporter de tel façon et que la fois d’après ce sera différent.

Maev-ghost

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Jument anxieuse à l'obstacle : comment la monter
Posté le 19/11/2025 à 21h53

Ce genre de chevaux il faut les encadrer et ne pas laisser être décisionnaire. Surtout si elle est un peu dans cette phase incertaine où elle s'arrête pour la moindre chose

Alors pas encadrer pour forcer mais pour rassurer et lui montrer le chemin.
Pas être décisionnaire dans le fait de forcer cravache au cul, mais de la guider vers la bonne voie

Un cheval un peu hésitant à l'obstacle, c'est un cheval qui n'est pas trop sûr de lui aussi bien dans son mental ou son physique
Ça ne veut pas dire qu'il a peur de l'obstacle mais il a besoin d'un leader pour se sentir rassuré

Et notre rôle de leader, c'est de donner des indications clairs à l'abord pour qu'il sache que l'on est présent pour lui et quil se concentre sur nous


Ta jument il ne faut pas pour moi la laisser dans le "vide" sans trop de contact et voir ce qu'il se passe. Si elle répète inlassablement les même erreurs de s'arrêter, c'est quelle ne trouve pas de solutions

La punir non plus n'est pas productive.
Il faut un léger contact qui la guide vers une bonne tension pour sauter et s'équilibrer
Et toujours un peu de jambes dans les abords pour confirmer le saut et l'emmener vers l'obstacle

Et si ça s'arrête, on revient en appuyant+ notre demande mais sans énervement ni punition

L'exercice qui marche bien pour ce genre de cheval est le circuit fermé.
On se fait un enchaînement d'obstacles de 4-5 obstacles sur petit . Et on trouve un tracé où quand on a sauté le dernier du petit parcours, on réenchaine avec le premier obstacle pour refaire le parcours
L'objectif est d'enchaîner le parcours 3-4 fois d'affilés en gardant de la constance. Bref, on enchaine ça comme une détente au galop où on alterne figures, variations d'allures un peu par mécanisme
Pour les chevaux peu sûrs d'eux, ils apprennent à sauter un peu comme ça vient et ils prennent conscience et aisance même si une distance est un peu longue ou un peu proche.
Ils comprennent qu'ils peuvent enchaîner et sauter comme ça vient
Nous, cavalier ça nous focus sur notre rythme, et en cherchant stabilité et constance, on finit par trouver nos bons abords, le bon dosage et on arrive à répéter peu à peu ça à l'infini

Quand je le fais à mes élèves, souvent le premier passage est pas trop mal mais corrigeable, le second un peu cata car le cavalier deconnecte et le cheval va dans ses travers. Puis le 3e bcp mieux car tout le monde se ressaisit avant de faire le 4e avec assurance, clarté et décontraction

Bref, pour ta jument faut pas hésiter à faire le nombre de passages nécessaires au debut jusqu'à ce que tu sentes qu'elle est confiante et toi à l'aise sur chaque distance avec une routine de demande qui s'installe
Sur 60-80cm environ, c'est plus bénéfique de faire ça que de travailler 10 min en + au galop

Autre question, tu es comment toi mentalement en ce moment à l'obstacle ?

Car ça peut aussi être un cercle vicieux. Le cheval doute et s'arrête mais le cavalier se met de + en + à douter donc ça n'aide pas...


Bref, la jument ne changera jamais du tout au tout où elle deviendra archi franche. Par contre, une constance des demandes et une routine peut être instaurée pour créer un climat plus confiant encore

Édité par maev-ghost le 19-11-2025 à 21h56



Domipac19

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Jument anxieuse à l'obstacle : comment la monter
Posté le 19/11/2025 à 21h58

Tu aurais des vidéos pour qu'on voit un peu ce qui cloche ou ce qui peut être amélioré? Parce que bon, là, sur le papier, on peut te dire de faire cei ou cela, mais si ça se trouve, il y a un truc que tu ne vois pas/sens pas.
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