0 j'aime
Travailler l'immobilité du cheval
Posté le 22/05/2011 à 14h35
A l'attache, il sera difficile pour ton cheval d'accepter l'immobilité dans des circonstances où il a envie de bouger s'il réussit chaque fois à se détacher.
Tant qu'il constate qu'il y parvient, pourquoi y renoncerait-il ?
Donc il va falloir que tu renonces aux ficelles pendant un certain temps et que tu choisisses un mode d'attache sécuritaire mais qui fonctionne (plutôt plus haut que trop bas, solide mais sous surveillance) et que tu rallonges petit à petit le temps d'immobilité demandé. Sinon, il s'agitera tant qu'il obtiendra soit de se libérer tout seul, soit d'être libéré.
Pour l'immobilité en main ou en selle, je trouve que cela fonctionne mieux de les laisser faire l'erreur de bouger mais de les remettre immédiatement et inlassablement à l'endroit exact où on leur a demandé de s'arrêter, même s'ils n'ont bougé qu'1 pied, et de tout relacher à la seconde même où le cheval est remis au bon endroit. Ca permet d'être clair sur le message :
1/ c'est là que je t'ai demandé de rester arrêté et pas 1 m ni 2 ni 50 cm plus loin.
2/ je relache tout et t'offre donc l'opportunité de te détendre, te reposer, quand tu restes immobile.
En général, si on suit toujours ce parti pris, ils finissent par comprendre que c'est beaucoup plus agréable de rester tranquille immobile que gigoter ou fuir et se faire tout le temps remettre au bon endroit.
Le résultat est souvent à la hauteur de l'exigence, mais évidemment, comme toujours, demander peu (niveau temps) mais souvent avant de demander plus longtemps.
Il faut aussi être soi-même relaché quand on demande l'immobilité à son cheval, parce que si corporellement, on reste tendu, le cheval peut avoir la sensation qu'il doit/va devoir repartir et donc réagir en bougeant.
J'ai oublié de dire un truc qui paye beaucoup dans cet apprentissage : au premier montoir de chaque séance, ne surtout pas démarrer tout de suite mais justement commencer par demander et travailler cette immobilité non seulement pendant le montoir mais aussi dès qu'on est en selle. Ne demander le départ au pas que quand le cheval est immobile et détendu.
Faire ça tout le temps, toute la vie du cheval, c'est mettre les atouts de son côté pour avoir un cheval qui non seulement respecte l'immobilité, mais aussi commence à travailler dans le calme aussi (et pareil pour nous, d'ailleurs).
On laisse trop souvent nos chevaux associer le poids du cavalier à la mise en mouvement en démarrant dès qu'on a les fesses dans la selle et du coup, on génère soi-même l'agitation du cheval et son anticipation.
Je rejoins aussi Soffad sur l'importance de faire apprécier au cheval l'immobilité comme temps de repos et même récompense à une phase de travail.
Quand notre cheval vient de comprendre un nouvel exercice, ou bien faire un effort pour bien faire, c'est très bien d'aussitôt féliciter, s'arrêter et tout relacher. Ils vivent rapidement cela comme une récompense à leur bonne volonté au travail et c'est effectivement un renforcement positif, tant de leur bonne volonté que pour l'immobilité en elle-même.