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Pipolino- distributeur mobile d'aliments pour chevaux
Posté le 09/01/2010 à 14h15
dvet
Posté le 09/01/2010 à 14h15
Concepteur du Pipolino et vétérinaire, je voudrais préciser les notions sur l'emploi du foin:
le caecum du cheval est exclusivement destiné à la digestion de la cellulose grâce à une flore microbienne cellulolytique, qui apporte au cheval vitamines du groupe B et acides aminés essentiels. Le fonctionnement du caecum est donc indispensable à la santé du cheval.
L'arrivée dans le caecum de glucides (tel l'amidon des céréales) ou de protéines, suite à une mauvaise digestion gastrique et au niveau de l'intestin grêle, favorise une autre flore microbienne, pathogène, qui va transformer ces nutriments en toxines ou en gaz, favorisant les engorgements, les fourbures, les coliques gazeuses et les ulcères du colon.
Dans ce cas, l'apport de cellulose (souvent appelée fibres) est essentiel pour éviter ces conséquences, en s'interposant entre ces nutriments et les bactéries pathogènes, ralentissant la formation des gaz et des toxines.
C'est à cause de cela qu'on recherche toujours à équilibrer l'apport de concentrés par un apport de fibres, où le foin joue en partie le rôle d'un médicament contre les excès.
Lors des essais du Pipolino, un cheval, aux dires de son propriétaire, se portait très bien en l'absence de foin et paille, vraisemblablement parce que ses granulés contenaient beaucoup de cellulose et que la digestion gastrique était favorisée par l'emploi du Pipolino.
L'amélioration de la digestion grâce au Pipolino peut donc être prise en compte pour le calcul de la ration et devrait permettre de diminuer les apports de foin en fonction de la teneur en cellulose des concentrés.
Supprimer le foin me semble, actuellement, risqué à long terme. L'absence de recul ne permet pas de dire aujourd'hui si la seule cellulose des concentrés serait suffisante pour éviter les carences en vitamines et acides aminés, sachant que la teneur en cellulose des granulés est techniquement limitée et qu'elle est diminuée lorsqu'on veut proposer un aliment pour une activité physique intense.
Nourrir son cheval n'est pas une science exacte, et il faut savoir ajuster la ration proposée en fonction de toutes les modifications visibles à court, moyen ou long terme (poids, pelage, couleur, structure et texture des crottins, forme générale, maladies, engorgement des membres, modifications d'appétit, ...).