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Travailler son galop en longe.
Posté le 25/05/2011 à 13h46
Bonjour,
Cette question est intéressante car c'est un problème qui se pose régulièrement.
La solution qui consiste à pousser le trot pour avoir le galop peut être satisfaisante avec un jeune cheval par ailleurs correctement équilibré (et pas trotteur) parce que le galop est pour lui naturel.
Par contre, si le cheval se défend ou ne prend le galop qu'à fond de ballon et en catastrophe, la continuer n'amène qu'à générer l'association galop = panique à bord = je me dévisse les jarrêts donc coups de cul.
Il faut donc arriver à obtenir un départ au galop par prise d'équilibre et non par perte d'équilibre.
Quelques précisions : tout d'abord, à 1,60 m elle ne devrait pas être gênée pour travailler en longe. D'autre part, le diamètre des ronds de longe est très variable et souvent inférieur à 20 mètres.
Pour un cas comme cela, la meilleure solution à mon sens est d'utiliser un manège ou une carrière. Voici la procédure :
1. Il faut un cheval qui soit très aux ordres à la fois sur les demandes d'accélération (à partir de l'arrêt, il doit "jaillir" au trot sur simple demande vocale quasi sans action de la chambrière) et les demandes de ralentissement (sur ohoh, il doit nettement ralentir l'allure).
2. Ensuite, on utilise le petit côté du manège et la piste : On s'appuie sur le mur sur 3 côtés et on fait comme un doubler sur le côté sans mur. Tout ceci bien sûr en arrondissant la trajectoire. On n'a donc pas un vrai cercle mais un intermédiaire entre le cercle et le carré. (je ne sais pas si je suis claire...)
3. Une fois le cheval et le longeur à l'aise au pas et au trot sur cette trajectoire, on utilise le moment où le cheval finit son côté sans mur et regagne le mur à la fin du "doubler rond". On arrive dessus au petit trot et on monte la main qui tient la longe pour ralentir légèrement le cheval, avoir un léger transfert de poids vers l'arrière et attirer le bout du nez légèrement à l'intérieur. En général, à ce stade, les chevaux craignant le départ au galop, accélèrent. Reprendre calmement, calmer avec la voix et ne redemander que lorsque le cheval est calme au trot mais toujours au même endroit. Cela prend, selon le cheval entre 1 et 10 séances. A la fin, il faut pouvoir demander cela à chaque tour. Evidemment, on le fait juste sur une ou deux foulées et on revient à la normale après, même si le cheval n'a rien donné, ce sera pour le tour suivant... Bref, on installe ses aides comme pour un départ au galop monté mais surtout, on ne le demande pas.
3. Lorsque le cheval prend la bonne position, calme, décontracté et sans changer d'allure, il suffit d'une demande d'accélération pour qu'il "monte" dans le galop. Si cela ne marche pas et qu'il accélère, on le ramène au calme à la voix (surtout sans action de la longe pour ne pas punir) et on repart pour une série de préparations sans demande de départ. Si le cheval monte dans le galop, il partira au petit galop et souvent au bout de 3 foulées, il se rend compte qu'il est au galop et commence à stresser. Il faut donc le faire repasser au trot par un ohoh au bout de quelques foulées avant que cela ne se dégrade. Grosse félicitation, petite gourmandise et on arrête là-dessus.
4. Dans les séances suivantes, on augmente progressivement le temps de galop en l'arrêtant dès que le cheval stresse ou démarre.
Cette méthode permet de "rééduquer" dans le calme un cheval qui ne sait pas galoper ou qui a de mauvais souvenirs. Il faut toujours garder un calme olympien et l'intime conviction que cela va marcher aujourd'hui, demain ou dans un mois mais que cela marchera forcément. Le calme du longeur est très important pour le calme du cheval.
J'étais partie pour faire une réponse rapide et je m'aperçois en relisant que finalement, il y a pas mal de choses à dire sur le sujet. C'est une bonne idée d'article pour Techniques d'élevage que tu viens de me donner.
Merci et bon courage.