Je ne jouerai pas les expertes, je ne relancerai même pas le débat sur le join up, je vais juste ici décrire la façon dont on m'a montré/appris cette "méthode de join up" de la façon la plus concrète possible :
Le principe : jouer sur les instincts grégaires du cheval et marquer sa position de dominant afin d'obtenir un cheval... et bien "dominé".
On cherche donc à reproduire les comportements en troupeau en se positionnant comme le chef de celui-ci et en manipulant la plus grande peur d'un animal grégaire : être exclu du groupe.
Dans la nature, il aurait été observé que lorsque les poulains sont en phase de rébellion (crise d'adolescence) et cherchent à s'affirmer, ils sont remis à leur place en étant chassés, écartés, du troupeau. Le dominant (plus souvent la dominante d'ailleurs) les empêche alors d'approcher jusqu'à ce que ces derniers montrent des signes de soumission (calme, abaissement de l'encolure, machouillement et/ou claquement de dents). Là, assuré que la leçon est comprise, le dominant les laisse à nouveau s'approcher et en guise de "ré"-acceptation au sein du troupeau leur mordille le garrot.
En pratique : cheval en liberté, le plus souvent en manège pour éviter que celui-ci ne soit distrait par des éléments extérieurs.
Il faut laisser le cheval évoluer à son allure et dans la direction qu'il souhaite.
Simplement positionné au centre, en triangle par rapport à lui (soit toujours être dans une position permettant d'avoir un oeil sur lui), chambrière en main, on l'empêche de s'approcher de soi à bonne distance ou de s'arrêter (usage de la chambrière sans surtout jamais le toucher pour autant). Une fois défoulé et dès lors qu'il montre les premiers signes de soumission (calme, abaissement de l'encolure, machouillement et/ou claquement de dents), on pose au sol la chambrière et on lui tourne le dos (avec vigileance tout de même). Celui-ci devrait s'avancer naturellement et calmement (mais avec hésitation au départ) pour s'arrêter juste derrière notre dos. Si ce n'est pas le cas, faire quelques pas en arrière puis en avant (toujours en lui tournant le dos). Si cela ne prend toujours pas, reprendre la chambrière, le remettre en mouvement, recommencer.
Une fois proche, presque son souffle dans le dos, il ne reste qu'à faire deux ou trois pas à reculons et lui gratter le garrot.
Le cheval est alors comme "scotché" à soi et suit sans jamais dépasser.
Encore une fois, c'est la métode que j'ai vue et apprise.
J'avoue l'avoir essayée et avoir obtenu les résultats attendus
sans toutefois me douter que cette technique était sujette à polémique et pouvait engendrer des troubles pour les équidés.
Bien entendu cela fait bien longtemps que je ne la pratique plus même si j'avoue avoir du mal à comprendre un tel scandale autour des méfaits que le procédé engendre.
Certes il aurait été prouvé "scientifiquement" que cela était très perturbant pour les chevaux, néanmoins j'aimerais bien une étude comparative entre les traumatismes engendrés par une séance de join up et les traumatismes engendrés par le simple fait de leur mettre une selle sur le dos, un mors dans la bouche et de leur grimper dessus au quotidien.
Je ne remet pas en cause l'"équitation", ni les études d'expert dans leur ensemble, je dis juste que quitte à parler de traumatismes, quitte à bouder certaines méthodes, autant TOUT prendre en compte, faire les analyses dans chaque situation et comparer les conséquences à court, moyen et long terme.
J'ai lu les posts, lu des articles mais je n'ai jamais vraiment trouvé ma réponse.
Bon je reconnais que c'est un peu comme demander -"entre coups de ceinture" et "martinet", qu'est-ce qui fait le plus mal ? - mais quand même, quand je vois certains crier haut et fort au scandale dès que le mot "join up" est prononcé et quand je pense à tout ce qu'on fait subir comme choses "contre-nature" à nos chevaux sans sourciller, je m'étonne qu'on fasse une telle différence.
Ne peut-on pas voir du bon aussi dans le fait de donner une place au cheval comme il en a une naturellemnt au sein de son troupeau ? Je ne fais vraiment que m'interroger.
Bon j'arrête, j'avais dit que je ne relancerai pas le débat pour ne pas me fare tapper sur les doigts et c'est pourtant ce que je fais lol.
Désolée Ludivine.g si je vais un peu trop loin dans mes interrogations
, j'ai cru comprendre que toi aussi avait quelques réticences à te lancer sur ce terrain glissant de "join up bien ou mal ?".
J'aurais pourtant aimé en débattre un jour sans être confrontée à des avis trop tranchés ou alors avec quelqun de trèèèèèèèès pédagogue pour m'ouvrir les yeux (je comprends vite quand on m'explique lentement
).