lowena78 > Le mythe du mors épais = mors doux est un vrai fléau de méconnaissance malheureusement, qui s'est largement répandu et que même les moniteurs y croient dur comme fer (tout comme ils croient qu'un cheval court et compact, c'est "mieux"...). Le problème des moniteurs, et cela depuis des décennies, c'est que l'hippologie, le bon sens et la réflexion n'existent plus.
Si ta jument a la bouche sensible, je pense qu'un mors fin pourrait justement être plus adapté. Alors oui ce sera plus délicat en main car plus c'est fin, plus ça fait effet fil à couper le beurre. Mais un mors fin, bien choisi dans sa forme et bien ajusté pour ne pas se balader, sera toujours plus confortable qu'un mors épais. Pourquoi ?
Parce que le mors épais écrase la langue, mais qui aussi peut écraser les barres du bas ET du haut quand le cheval ferme ses mâchoires (or le cheval est un animal qui évite d'ouvrir la bouche en mouvement (fait que l'on voit en liberté), car cela provoque un changement de position larynx/pharynx qui amenuise sa capacité respiratoire... ce qu'il ne fera pas au naturel pour optimiser sa locomotion et la ventilation de son organisme, ainsi que sa récupération).
Le problème des barres comprimées, ajoutant à cela cette affreuse manie de garder les mains basses pour "placer un cheval" ou que sais-je encore comme absurdité (enfin quelques rares moniteurs commencent enfin à changer de sujet là-dessus), c'est que sous la muqueuse de la gencive, les barres, que ce soit la mâchoire supérieure ou inférieure, c'est un os aussi coupant qu'une lame de rasoir. Résultat, un gros mors qui comprime les quatre barres (2 inférieures et 2 supérieures), ça peut être une grosse gêne pour un cheval à la bouche délicate, et surtout la blessure infligée à la muqueuse en interne
ne se verra pas.
Un mors fin est généralement plus doux qu'un mors dur, malgré tout ce qu'on entend. Le tout c'est d'avoir un bon filet qui permette de le stabiliser en deux voire trois points.
Concernant son manque d'équilibre, ce n'est pas le mors qui changera ça. Les gens pensent que redresser la tête du cheval avec le mors suffira (ce sur quoi ils enchaînent le plus souvent un "mains basses" pour que l'animal n'ait pas la gueule en l'air en redressant la tête et qu'il se défende ou se creuse).
Le problème de redresser un cheval de l'avant-main en s'aidant de nos rênes (reliées au mors ou à l'ennasure), c'est que ça va créer un conflit car ce qui va se redresser en premier, ce seront les cervicales 1, 2 et 3, ce qui visuellement semble suffisant, puis on va baisser les mains pour que le chanfrein revienne à la verticale (parce que c'est ce qu'on nous dit de faire).
Le hic... les cervicales 4, 5 et 6 (la 7e servant de lien avec les vertèbres thoraciques) ne se sont pas redressée. Et pour peu que le cheval soit un peu plus musculeux ou graisseux que la normal, on ne peut pas voir qu'en gros, l'encolure forme un "S"...
Et non un arc de cercle, avec les vertèbres cervicales remontées depuis leur base basse et non leur sommet par un mouvement d'action sur le mors.
L'idéal, c'est de s'armer d'un collier qui restera à la base de l'encolure, et d'en faire une action pour solliciter les cervicales basses et les inciter à se redresser. Et là, tout doit s'enclencher : élévation de l'avant-main, abaissement des hanches, engagement des postérieurs sous la masse et donc équilibre.
Car c'est bien joli d'entendre les moniteurs dire "l'engagement ça vient de l'arrière-main". Oui... mais pas que.
Car si l'avant-main est bloquée dans une position incompatible avec la poussée à l'arrière et l'équilibre sur les hanches... ça ne sert à rien tant qu'on a pas débloqué le problème de devant.
Bref, ce ne sont que des indications données comme ça, pour offrir peut-être de nouvelles pistes. Sans voir le souci en vrai, c'est toujours hasardeux de dire "fais comme je te dis". Y'a toujours une marge de réadaptation à avoir dans son discours selon ce que l'on constate "en vrai" face à ce qu'on soupçonne "derrière un écran".