Je suis comme toi, très timide, avec un cruel manque de confiance en moi, et je me déteste physiquement...
Mais mine de rien, faut parfois savoir avancer dans la vie !
Pour ma timidité, ce qui m'a aidée ça a été... mes deux années de BTS dans une classe pleine de garçons

Nous n'étions que 5 filles pour 23 garçons, et mine de rien, les comportements ne sont pas les mêmes. Au début, j'avais très peur, mais au bout de mes deux ans, je me dis juste que c'est passé trop vite ! Ces deux années m'ont permis de mûrir, mais m'ont aussi permis de m'affirmer. Aujourd'hui, j'ose plus m'imposer, pour ne pas passer à côté de la vie, tout simplement. J'ai aussi pris option Théâtre au lycée, et mine de rien ça aide.
Bref, je me suis fait violence pendant ces deux années de BTS, qui m'ont permis d'apprendre à aller vers les gens, et du coup, d'être un peu moins timide. Aujourd'hui j'ai encore un peu de mal à aller vers les inconnus, mais je me force un peu, ne serait-ce que pour engager rapidement la conversation. Je ne fais plus attention à être cool ou parfaite, je me dis tout simplement que la personne en face est peut-être timide aussi, et qu'on ne saura jamais si ça peut coller si on ne discute pas. Et cette peur enlevée, ça me rend beaucoup plus abordable pour les autres
Bon, parfois on tombe sur de vrais cons, mais c'est le jeu ma pauvre lucette...
Pour le cruel manque de confiance en moi... Bah j'ai toujours pas trouvé. J'ai tendance à penser que je suis hyper nulle, que je suis un boulet, et que je suis bête comme mes pieds, ce qui fait que je suis souvent assez surprise par la vie (notamment par des gens qui me font des compliments sur ma façon d'être, ma façon de travailler...). Mais je me dis qu'avec un peu plus de confiance en moi, ce serait quand même plus agréable pour tout le monde, moi la première ! Je passe mon temps à me dévaloriser, non pour rechercher des compliments, mais parce que je le pense vraiment. Et si je connais la source (psychologique) de ce manque de confiance, je pense que ça mettra des années avant de disparaître, et qu'il me faudra sûrement une petite thérapie pour aider...
Enfin, pour le fait de détester son corps... Je ne l'ai jamais aimé, même plus petite, et encore maintenant. Je ne me connais aucun atout, et j'ai tendance à me considérer comme la plus laide partout où je vais. Mais le fait de me détester comme ça m'a privée de plein de trucs : je n'osais plus aller à la plage depuis mes 12 ans, alors que j'adore ça, ou encore je me permettais de me balader en jean et tuniques à manche longues par 30°C histoire de bien bien souffrir de la chaleur... Et puis, je me suis mise à regarder les gens. TOUS les gens. Pas seulement les belles filles ou les beaux mecs. Et j'ai remarqué que tout le monde n'est pas parfait, loin de là. Du coup, maintenant, je vais à la plage, même si je me donne l'impression d'être une baleine, parce que ça me fait plaisir. Je mets des shorts en été, même si ça suppose d'exposer mes gigots couleur aspirine : je ne pourrais pas changer ma carnation, mais surtout, ça ne bronzera jamais en restant caché ! Pour le reste, j'essaie de porter des vêtements qui me mettent en valeur, tout en cachant les défauts, et même si je me déteste à chaque fois que je me regarde dans le miroir, je décide de passer l'éponge et de ne pas trop me soucier de mon image. Un jour, peut-être que je m'aimerais, mais le chemin est long.
Bref, j'ai encore posté un roman.
En résumé, ce n'est pas dramatique de vivre avec ce genre de soucis, il faut juste les combattre.

Impossible de pouvoir s'aimer et aller vers les gens en deux semaines, il faut juste faire des efforts petit à petit, et essayer toujours un peu plus. Alors oui, il y a des situations gênantes, d'autres très inconfortables, mais au final, tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Et c'est comme ça que je le vois. N'hésite pas à t'entourer de personnes un peu moins timides qui te permettront de t'ouvrir sur les autres, ou tente des activités comme le théâtre (et je sais que là, derrière ton écran tu te dis "elle est folle, elle, le théâtre j'y arriverai jamais !", je pensais ça aussi, mais je me suis donnée un coup de pied au derrière. J'ai beaucoup beaucoup beaucoup combattu mes démons pendant ma pratique du théâtre, et au final, je suis encore vivante, j'ai fait quelque chose de bien, et je suis un peu moins timide).
C'est un combat de tous les jours, c'est dur parfois, mais c'est comme ça qu'on s'en fait une force. Et tu verras que les efforts deviendront de moins en moins durs et surtout de plus en plus spontanés.
Courage !